Rory McIlroy, Tiger Woods et leurs coéquipiers seront les grandes vedettes de la Coupe Ryder en fin de semaine. Mais il serait bête d'oublier l'autre star de cette compétition: le terrain.

Dire que le club de golf Medinah, à Chicago, est beau n'est pas assez pour lui rendre l'hommage qu'il mérite. Déambuler le long des 18 trous de ce vieux parcours (1924) est un véritable plaisir pour l'oeil.

Les allées sont bordées de chênes immenses qui gavent de glands des centaines d'écureuils roux. Ces petits animaux se demandent bien qui sont tous ces étrangers qui viennent déranger leur cueillette automnale. L'eau se limite à un grand lac qui vient en jeu à quatre reprises et sur lequel des bernaches, trop paresseuses pour remonter dans le nord au printemps ou trop pressées de voler vers le sud, se laissent flotter. Deux autres petits plans d'eau bordent les trous numéro 12 et 15. Mais ils ne représentent pas de grandes menaces.

Conditions favorables

Pour un golfeur moyen qui oserait l'attaquer des tertres les plus éloignés (7658 verges), le parcours est monstrueusement long et difficile. Pour les 24 golfeurs qui le prendront d'assaut en fin de semaine, il le sera beaucoup moins.

Pourquoi?

Parce qu'en plus de s'être fait beau pour l'occasion, Medinah, bon joueur, a accepté d'être dominé.

Certes, les arbres aux branches tentaculaires qui ceinturent chacune des allées représenteront des obstacles difficiles à contourner pour quiconque oserait s'aventurer hors des sentiers battus. Des fosses de sable - nombreuses et profondes - minent quelques allées et protègent, parfois avec une jalousie maladive, les 18 verts. Des verts pour la plupart surélevés et très ondulés et, sans exception, très rapides.

Mais l'absence d'herbe très longue susceptible d'avaler les balles sorties des allées de quelques pouces seulement permettra aux golfeurs de s'élancer à plein régime sans craindre un léger manque de précision.

Ces coups de canon étant permis, les golfeurs pourront ensuite utiliser des fers plus courts pour maximiser la précision de leurs coups d'approche.

Du bout des lèvres, les Européens ont dénoncé le fait que ces conditions favorisent le style des Américains, qui misent plus sur la puissance que la précision.

«Je n'ai jamais entendu un golfeur se plaindre qu'un terrain était trop facile. Je l'ai fait préparer pour que tous les joueurs soient en mesure de l'attaquer avec confiance, de s'amuser et d'offrir un spectacle de qualité aux spectateurs», a expliqué Davis Love III qui, à titre de capitaine de l'équipe hôte, a dicté ses directives au chef de l'entretien du terrain.

Bien que «facile», celui-ci offre des défis intéressants. Les trous 2, 13 et 17 sont des normales trois menaçantes. La balle doit survoler une vaste étendue d'eau avant de se loger sur de petits verts. Le trou numéro 15 sera l'un des plus suivis du parcours puisque certains longs cogneurs - selon la direction et la vélocité du vent - pourraient être tentés d'atteindre le vert, 391 verges plus loin, avec leur coup de départ.

Mais au-delà de la beauté du parcours, de son niveau de difficulté ou de facilité, c'est une fois encore sur les verts que tout se décidera. L'équipe, dont les joueurs caleront le plus de coups roulés, soulèvera la Coupe Ryder autour de 18h, dimanche.

Du soleil en perspective

Si la tendance se maintient, la 39e Coupe Ryder sera disputée dans des conditions météo idéales. Les prévisions révèlent du temps généralement ensoleillé tout le week-end, des températures fraîches en matinée qui flirteront avec les 20 degrés en début d'après-midi. De bien bonnes nouvelles. Car s'il est vrai qu'il ne pleut jamais sur un terrain de golf - comme le dit l'adage -, du temps plus clément aide la cause de tous les golfeurs. Même les meilleurs du monde.

Le vent? Léger depuis le début de la semaine, il devrait le rester en fin de semaine. Cela dit, s'il souffle de l'est comme ce fut le cas mercredi et hier, joueurs, spectateurs et téléspectateurs devront composer avec le bruit assourdissant des avions en approche finale vers l'aéroport de Chicago, O'Hare, l'un des plus achalandés des États-Unis.

Avec le temps, on s'habitue...

Il paraît que ce sera pluvieux et froid à Montréal et au Québec en fin de semaine. Tant mieux! Ça vous donnera deux bonnes raisons de plus de suivre la Coupe Ryder à la télé.

RDS vous offrira une couverture complète aujourd'hui (ronde matinale dès 8h et de l'après-midi à 14h) et demain (à 10h et 15h) alors que les matchs individuels seront présentés sur RDS 2, dimanche dès midi. Le réseau ESPN présentera la première journée de compétition alors que NBC prendra la relève demain (de 9h à 19h) et dimanche (de 12h à 18h).

Une prédiction: l'Europe gardera la Coupe Ryder grâce à un verdict nul de 14-14.

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Pour plus de détails sur le terrain, faites un survol des trous 1 à 9 et 10 à 18 du fabuleux parcours numéro 3 du club de golf Medinah sur le blogue de François Gagnon.