Dans les années 70-80, Renée Richards était au centre d'un des épisodes les plus bizarres et fascinants de l'histoire du sport américain.

Diplômé de l'université Yale, ophtalmologue, mari et père de famille, joueur de tennis de haut niveau, coureur de jupons, le docteur Richard Raskin décide un jour de quitter femme et enfant, son métier, New York et toutes ses relations, pour refaire sa vie en Californie... en femme.

En 1976, à la suite d'une opération au Maroc, Richard Raskin devient Renée Richards.

Le documentariste Eric Drath revient sur cette affaire avec Richards, qui a vieilli comme nous tous, et qui se raconte et s'explique.

Elle aurait pu passer inaperçue, si ce n'était de son amour du tennis. En Californie, Renée Richards s'est inscrite dans des tournois féminins. Une inconnue de 6'4, sortie de nulle part... C'en était fait de l'anonymat.

Elle est devenue une célébrité qui faisait courir les foules, un peu bête de cirque, invitée constamment à la télévision, détestée par certains, adulée par d'autre, au centre de toutes les conversations dans une Amérique puritaine qui n'en connaissait pas beaucoup sur les transsexuelles.

Après de longs palabres, compliqués et parfois absurdes, Renée Richards a obtenu la permission de participer à l'Omnium des États-Unis.

Drath ne fait pas de compromis et vous vous sentirez peut-être, comme moi, un peu mal à l'aise quand Renée Richards entre dans les détails de sa vie sexuelle ou Drath, dans les détails de l'opération avec photos à l'appui.

On voit passer sur les écrans plusieurs des acteurs du temps: Chris Evert, John McEnroe, Arthur Ashe, Billie Jean King ainsi que Martina Navratilova, qui a beaucoup soutenu Renée Richards, au point de l'embaucher comme entraîneuse.

Une histoire bizarre, donc, fascinante, très bien racontée par Drath, mais aussi tragique. La Renée Richards de 2011 ne semble pas très heureuse.

Il y a des scènes à peine supportables, où son fils, un homme très troublé, raconte sa vie. On sent qu'il déteste toujours ce vieillard de père qui est parfois assis à ses côtés, mal à l'aise. «Il n'y a pas de geste plus égoïste que celui que mon père a commis», dit-il.

On écoute Renée Richards s'expliquer, mais on ne la croit pas tellement et, surtout, on ne l'aime pas tellement. Et l'on sort de cet excellent film ébranlé.

Renée a été présentée au Cinéma du Parc, samedi dernier. Eric Drath et Martina Navratilova étaient sur place pour répondre aux questions des cinéphiles.

Le Blitz règne

Il y a une seule équipe de football semi-professionnel à Montréal. Une joyeuse bande qui compte des mères de famille, une quart-arrière enseignante, des infirmières, des ouvrières...

Les filles affrontent des équipes américaines. Le 28 juillet dernier, au Texas, pays du football, le Blitz a remporté le championnat de la IWFL (Independant Women's Football League) grâce à une victoire de 28-27.

L'exploit n'est pas banal.

Et comme les gars ont causé la même surprise il n'y a pas si longtemps, nous confirmons que le football est le sport de l'heure au Québec.

La pire accolade

Aux Jeux olympiques, on voit beaucoup d'accolades. J'aime bien quand l'athlète pleure dans les bras de son entraîneur ou de sa mère, en essayant de cacher son visage pour qu'on ne voie pas qu'il sanglote. Mais on sait, parce que ses épaules tressautent... Je me dis dans ces moments-là qu'il n'y a que le sport pour faire pleurer des superhéros.

Samedi dernier, au vélodrome de Londres, j'ai vu ce qui était peut-être la pire accolade de tous les temps.

Il s'agissait du père et du petit ami de la cycliste canadienne Monique Sullivan. Elle venait de réussir une bonne course qui lui permettait d'aller plus loin dans la compétition. La caméra nous a ensuite montré les deux hommes...

Ils se regardaient, comme figés, comme s'ils se disaient qu'il faut bien le faire... Le gendre a bougé le premier, il a approché sa main du bras du beau-père, le beau-père a mis sa main sur son épaule, leurs bedaines se sont touchées une fraction de seconde et c'était fini. Ils semblaient soulagés et évitaient de se regarder...

Deux sur 10 pour l'accolade canadienne.