Mario Balotelli a déjà mis le feu à sa maison en déclenchant un feu d'artifice... à l'intérieur. C'était au milieu de la nuit, la veille d'un match.

Les journalistes italiens ont retracé ses enseignantes à la petite école. Elles disent toutes la même chose: un enfant difficile, un enfant à problème, un enfant troublé... Balotelli est né en Sicile de parents africains et il a été adopté par la famille Balotelli.

Le monsieur n'est pas commode pour ses entraîneurs surtout, mais non plus pour ses coéquipiers et même ses fans. Il ne joue d'ailleurs plus en Italie, où il s'est disputé avec beaucoup de monde, mais à Manchester, pour le club qu'on appelle City. Les Anglais n'ont pas regretté de l'avoir attiré chez eux. Il a connu une très bonne saison. Mario Balotelli, c'est un peu Alex Ovechkin, mais en plus teigneux.

Évidemment, sa compagne est une top modèle... On n'est pas star de foot sans quelques compensations additionnelles.

Pendant cet Euro, Balotelli a trouvé le moyen de dire du mal de l'entraîneur en public, mais hier, dans la Petite-Italie, où il y avait des choses merveilleuses à manger et à boire sur les terrasses, il était le roi incontesté. Ainsi va la vie... (Pour moi, le meilleur joueur italien est Andrea Pirlo, le petit milieu de terrain qui porte une coiffure du 19e siècle.)

Les Italiens n'étaient pas favoris hier contre les Allemands, qui avaient la meilleure fiche de l'Euro (4-0-0). Les experts voyaient les Allemands gagnants, mais...

Les Italiens ne sont pas toujours les plus agréables à regarder. Ils peuvent fermer le jeu pendant deux longues heures s'il le faut, ils sont les champions de la simulation de blessure, les champions du monde dans ce domaine, devant les Argentins, dont on dit qu'ils sont les Italiens de l'Amérique du Sud.

Mais les Italiens savent gagner, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Parfois en frôlant l'illégalité, en se plaignant beaucoup, mais à la fin d'un match d'hier, c'était Italie 2, Allemagne 1. Et voilà pour les experts.

Dimanche, ce sera Espagne-Italie en finale. À prévoir: un match tactique, un match de finesse, pas beaucoup de buts, à moins que Mario Balotelli ne dérange les plans de tout le monde...

Scène de rue

Mercredi, après le dernier tir de barrage qui donnait la victoire à l'Espagne sur le Portugal, nous avons quitté discrètement et sans mot dire - nous étions trois gars de Rosemont -, le bar-restaurant portugais où nous nous trouvions et qui était devenu complètement silencieux. Un silence intimidant...

De l'autre côté du boulevard Saint-Laurent, des partisans espagnols sortaient d'un autre bar-restaurant en chantant Olé! Olé! Olé! Évidemment, ils sont espagnols. Ils n'allaient pas chanter Na Na Na Na Hey Hey...

Ils ont un peu nargué les perdants, mais il suffit d'un con dans ces moments-là. Le plus souvent, c'est un petit trapu. On s'est moqué de sa taille toute sa vie et on n'allait pas se moquer de lui encore aujourd'hui.

Ses copains portugais l'ont retenu et ramené sur leur trottoir, mais quelqu'un a dû dire quelque chose de trop, parce que le petit taureau s'est de nouveau fâché. On voyait qu'il avait bu et, à son langage corporel, on devinait que celui-là était un con de compétition.

Il a rencontré, juste au milieu du boulevard Saint-Laurent, un grand Espagnol jeune et mince. Et puis ils étaient à deux contre deux, puis trois contre trois... À la fin, ils étaient bien une dizaine dans la rue à s'expliquer à coups de pied et de poing, et comme il était 17 h 30, la circulation s'est arrêtée. Quelques voitures sont passées quand même et les bagarres se poursuivaient.

Certains participants sont sortis de l'affaire le visage taché de rouge et ce n'était pas du maquillage.

Les policiers sont arrivés assez vite. Comme si on ne leur en avait pas assez demandé depuis quelque temps... Avaient-ils besoin de l'Euro en plus? Ils ont bien fait les choses, ils sont demeurés calmes et ils ont convaincu les bagarreurs de retourner sur leur trottoir respectif et de ne plus recommencer.

Le petit trapu n'a pas eu le dessus dans la mêlée. La dernière fois que je l'ai vu, il était assis par terre, le dos appuyé sur une voiture et il encaissait une série de coups poing de la part d'un tout jeune Espagnol particulièrement coriace. Mais je soupçonne que le taureau s'est vanté de ses exploits jusque tard en soirée, qu'ils ont dû se mettre à plusieurs pour l'avoir, etc.

Et puis la circulation a repris normalement. J'espère que vous n'étiez pas coincés dans l'embouteillage. Je vous avais avertis, mais vous ne m'écoutez jamais.