Parmi les premières images qui nous sont parvenues de Pologne, où se tient présentement l'Euro, il y avait celles de partisans russes et polonais qui se battaient dans la rue à Varsovie. Les services de sécurité polonais, très bien préparés, ont vite fait de neutraliser les voyous. La violence dans les stades est courante en Europe de l'Est aussi, où les groupes d'extrême droite foisonnent.

Voici les propos de John Doyle, un collègue du Globe and Mail de Toronto, qui se trouve justement à Varsovie:

«Ces choses se sont produites, mais en marge des matchs de foot. La télévision et les médias sociaux étant accros de violence, le contexte n'existe plus.

«Voici le contexte: en fin d'après-midi, à Varsovie, dans les heures précédant le match, des milliers de partisans russes et polonais se côtoyaient dans les rues et se taquinaient gentiment en buvant un verre dans les bars. L'ambiance était tout à fait joyeuse. J'y étais, j'ai tout vu.

«Les partisans russes démontraient un admirable sens de l'humour. Leurs déguisements rappelaient les déboires de l'ex-Union soviétique... Mais ce sont les quelques idiots qui se sont battus qui ont fait le tour de la planète.»

Ça ne vous rappelle pas certains reportages de certains médias québécois? Si l'on se fiait à eux, on croirait que la ville de Montréal est à feu et à sang. Pourtant, il n'en est rien.

La vieille star

Enfin, l'Euro, un tournoi comme on les aime...

Le tout a commencé avec un moment touchant: Andriy Chevtchenko, la seule grande star ukrainienne de niveau international, a retardé sa retraite de deux ans pour pouvoir porter les couleurs de son pays, chez lui, dans un grand événement. Il a maintenant 35 ans et il retient ses larmes quand il parle de cette occasion unique.

L'Ukraine participe au tournoi à titre de pays hôte, elle ne devrait pas aller très loin. Mais pour ce premier match de la compétition, devant des gradins bondés d'Ukrainiens, Chevtchenko, la vieille star, a marqué deux buts dans une victoire-surprise de 2-1 sur la Suède.

Ça pleurait par milliers...

Voilà ce qu'on appelle un départ canon.

Gomez

Parlant de départ canon, un certain Gomez, Mario de son prénom, a déjà trois buts en deux matchs pour l'Allemagne. On ne sait pas s'il a un lien de parenté avec l'autre Gomez, vous savez qui. (Il porte encore les glorieuses couleurs du Canadien, celui-là, ne l'oubliez pas.)

Et quand Mario Gomez marque un but, il ne se roule pas par terre. Les Allemands sont ceux qui s'excitent le moins après un but. Des poignées de main, des accolades rapides, des petites tapes dans le dos et on continue.

Et puis, les Allemands ne se tordent pas de douleur chaque fois qu'un adversaire les effleure. Il y en a d'autres...Mais ne soyons pas sévères. Nous aurons le temps d'y revenir.

Subban

L'équipe d'Italie a un pur-sang, un certain Mario Balotelli. Mais il a le don de commettre des gaffes, sur le terrain ainsi qu'à l'extérieur du stade. Le monsieur n'est pas très discipliné et il tombe sur les nerfs d'un peu tout le monde, y compris ses coéquipiers. Lors du premier match de l'Italie, il a vite commis une de ses gaffes typiques. On aurait pu entendre les commentaires désobligeants à travers l'Italie... Le sélectionneur italien l'a vite remplacé, et son substitut, Di Natale, a tout de suite marqué. Balotelli boudait et bougonnait sur les lignes de côté. Allait-on le revoir? Il était de retour à son poste d'attaquant hier et il a très bien joué. Un pur-sang... un peu comme P.K.

La France

La France revient au jeu ce midi, après une nulle décevante contre des Britanniques privés de quelques vedettes. Les médias français affûtent déjà leurs poignards.

Les Français font le contraire de nous qui sommes habitués à des médias copain-copain, un peu cheerleaders. Ils commencent par dénigrer toute l'équipe et attendent de voir les résultats. En cas de réussite, les voilà chauvins comme n'importe qui.

Chez nous, les médias sont d'abord des cheerleaders, puis, en cas d'échec, ils sortent le tordeur.

Je me demande quelle est la meilleure attitude.

Enfin, cette remarque d'un téléspectateur français dans un bar lors du premier match: «C'est une frappe de pucelle!»

Ce n'était pas gentil pour Jeanne D'Arc qui, paraît-il, avait la frappe virile...

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