C'est une des joies du sport. Si vous avez pratiqué un jeu d'équipe, il y a probablement des coéquipiers qui sont demeurés des amis, ou bien des gens que vous aimerez toujours et qui, sur un coup de fil, sont prêts à accourir à votre aide.

Éric Veilleux, entraîneur-chef des Cataractes de Shawinigan, a fait appel à son entraîneur chez les juniors, Bob Hartley, pour le conseiller pendant le tournoi de la Coupe Memorial.

Les Cataractes étaient l'équipe hôte, celle qui participe au tournoi pour attirer des spectateurs. L'équipe hôte tient la plupart du temps le rôle de figurant. Les Saguenéens de Chicoutimi avaient éliminé les Cataractes il y a quelques semaines, et Éric Veilleux avait en effet besoin d'un peu d'aide.

Aujourd'hui, les gens de Shawinigan, partisans finis, remercient, entre autres, Bob Hartley pour «ses petits trucs et petits conseils»... Décidément, cet homme sait comment gagner. Il arrive de Suisse où il a tout balayé avec l'équipe de Zurich.

Il faut savoir que l'équipe hôte n'est pas favorisée par le calendrier. Cela va de soi pour le figurant. Quand les Cataractes ont affronté les Knights de London en finale dimanche, ils en étaient à leur quatrième match en cinq soirs. Les Knights, favoris, avaient profité d'un long repos.

Les Québécois devaient aller chercher très loin dans leurs tripes ce qu'il leur restait de forces...

La défaite-surprise des Knights leur restera dans la tête longtemps. Ils étaient tout près de la Coupe, peut-être trop confiants, mais il ne fallait pas être trop confiants, comme on sait.

Et l'histoire est d'autant plus belle que l'équipe de London est la propriété de Dale Hunter, un bon homme de hockey sans doute, mais du genre vieille école, de celle qui recommande le coup de poing sur la gueule pour réveiller son équipe et préparer les matchs à venir. On a vu une fois de plus qu'il s'agit de foutaises...

Un énorme bravo aux Cataractes de Shawinigan, donc, et un message à Bob Hartley: il y a, pas très loin de nous, une équipe professionnelle qui a grandement besoin d'être remise sur pied.

Si jamais on vous offre le poste au Centre Bell, dites donc oui...

Lucian Bute en questions

Lucian Bute dit avoir besoin de repos avant de planifier la suite de sa carrière, si suite il y a. En attendant, il devra répondre à une série de questions.

- Le Roumain est-il capable d'encaisser les coups de l'élite de sa catégorie?

- A-t-il la puissance de frappe pour rivaliser avec les meilleurs?

- L'avait-on trop bien protégé?

- L'avait-on surévalué?

- Cet homme aimable est-il un guerrier comme les meneurs de sa catégorie?

- Peut-il revenir avec un combat «facile» pour se replacer, alors qu'on lui reproche de n'avoir eu, avant Carl Froch, que des combats faciles?

- Après une aussi piètre performance, un combat revanche contre Froch est-il raisonnable?

L'univers de Lucian Bute s'est effondré samedi dernier à Nottingham. Lorsqu'il a avoué avoir paniqué, tout était dit. Un grand champion ne panique surtout pas.

Heureusement pour lui, Bute a bien placé l'argent gagné pendant ses 10 défenses de couronne. Au Québec comme en Roumanie.

S'il est venu au Canada pour vivre comme un Spartiate, c'était pour assurer son avenir mais, surtout, pour prouver qu'il était le meilleur au monde de sa catégorie. Le rêve de tout boxeur et de tout sportif professionnel.

Si Bute ne redevient pas champion, il devra vivre avec cette déception toute sa vie. Le souvenir de son échec va le ronger.

Il lui faudra toute sa volonté pour apprendre à vivre heureux malgré tout. Mais Lucian Bute a une bonne tête sur les épaules. Avec un peu de repos, il saura prendre les décisions qui s'imposent.

Photo: Reuters

Éric Veilleux, entraîneur-chef des Cataractes de Shawinigan, a embrassé la Coupe Memorial après la victoire de son équipe, dimanche soir.