Samedi, pendant la période d'échauffement, David Beckham s'arrêtait pour saluer les enfants qui l'appelaient du long des lignes de côté. Pendant son séjour à Montréal, le bonhomme n'aura été que généreux. Avec les médias, avec le public, même ses coéquipiers nous disaient qu'ils ne s'attendaient pas à rencontrer une star aussi modeste quand il a choisi le Galaxy de Los Angeles.

Beckham a été aimable au point de jouer tout le match avec ses vieux genoux de 37 ans sur une surface synthétique broche-à-foin que tous les joueurs détestent. La moyenne des assistances dans la MLS étant de 18 000 spectateurs, Beckham a tenu à remercier les 60 000 et plus venus en grande partie pour le voir.

Et puis le match a commencé, et chaque fois qu'il touchait au ballon, une partie de la foule le huait. Pas tout le monde, mais assez pour qu'on entende très bien les chou-ou-ou...

Pourquoi huer Beckham? Parce qu'il ne joue pas pour l'Impact? Ou bien parce qu'il y a des coups de pied au derrière qui se perdent?

J'ai immédiatement changé mon allégeance et je me suis mis à encourager Beckham de la galerie de presse, ce qui est interdit. No cheering on the press box est une vieille loi non écrite du métier.

Peu importe. «Vas-y, David, mets-la dedans! Ça va leur fermer la gueule!»

Et il l'a mis dedans d'un de ses coups magiques, sur ballon arrêté, comme il en a le secret. 1-1.

«Bravo, mon homme! Et vive les vieux!»

Il y a bien une justice sur terre.

Le stade revit

Les huées malpolies n'ont pas réussi à gâcher une journée fantastique. Avant le match, les employés du Stade olympique dirigeaient la lourde circulation (60 860 personnes), si bien que, pour une fois, les gradins étaient presque pleins quand le match a commencé.

Les scalpers étaient très actifs, ce qui est toujours une sorte de consécration pour qui fait la promotion d'un événement. Autre signe des temps, moins réjouissant celui-là, il y a maintenant des vendeurs de vuvuzelas...

Il faisait beau et chaud, et les alentours du stade revivaient enfin, au point où on se serait volontiers mis à regretter le départ des Expos.

Des équipes de jeunes footballeurs en uniforme demandaient des aumônes pour financer leur club. Il y a toujours des p'tits torrieux dans les groupes...»Nous acceptons les grosses sommes, les chèques... S'il vous plait, monsieur...»

J'ai donné à celui-là. Il était de Saint-Lambert... «On s'en va au Mondial 2013 de notre catégorie en France...»

J'aurais préféré donner à d'autres que des enfants de Saint-Lambert. Les enfants de mes amis et collègues qui vivent à Saint-Lambert n'ont pas besoin d'aumône. J'aurais préféré Parc-Extension, par exemple, mais à Parc-Extension, c'est le cricket...

J'ai finalement donné pour Saint-Hubert, Chomedey, Saint-Jacques (près de Joliette) jusqu'à ce que je n'aie plus de p'tit change.

Des jeunes embauchés par la STM distribuaient des billets de métro gratuits «pour vous encourager à utiliser les transports en commun». La STM avait même embauché deux clowns... «Comment des clowns? On n'est pas des clowns, on est des personnages... Dire que j'ai l'habitude de vous lire dans le journal, monsieur, et vous me traitez de clown...»

Toutes mes excuses, mes amis. Le costume, les couleurs, les grosses lunettes, le nez rouge... J'ai été confondu...

On est entrés sans problème, cette fois, et il y avait Richard Legendre, le promoteur de l'événement, au milieu de la Rotonde, qui accueillait les gens. Il y avait aussi une présence policière d'une visibilité accrue, comme ils disent.

Je suis monté au troisième jusqu'à la galerie de presse et, sans vouloir être bougon, je crois qu'il serait temps d'enlever les directions pour le vestiaire et la salle de presse des Expos.

À moins que ce ne soit voulu, pour la nostalgie, pour les beaux souvenirs... Dans ce cas, O.K.

Photo: Bernard Brault, La Presse

David Beckham a été aimable au point de jouer tout le match avec ses vieux genoux de 37 ans sur une surface synthétique broche-à-foin que tous les joueurs détestent.