Parmi les qualifications dont Geoff Molson a parlé dans sa recherche d'une nouvelle direction, il y avait la victoire d'abord, puis le bilinguisme. Bob Hartley possède ces deux qualités.

Il vient de prouver une fois de plus en Suisse qu'il est un gagnant, même dans un environnement qui lui était étranger il n'y a pas si longtemps. Ce n'est pas rien.

Sa conquête de la Coupe Stanley avec l'Avalanche du Colorado n'est pas rien non plus. On peut gagner un match ou une série par chance, mais pas le grand saladier d'argent. Pour ce trophée-là, il faut avoir son équipe bien en main et une vision précise de la situation.

Le Canadien semble en voie de revenir à ses vrais propriétaires, soit le «peuple», comme dit Serge Savard. Je dis tant mieux. Dans cette ville particulière, les partisans et leurs porte-parole des médias veulent toujours diriger l'équipe. On les a écartés au cours des dernières années, mais il paraît que la situation a changé.

Je me permets donc de voter pour Bob Hartley, en ajoutant un troisième critère dont cette organisation a grandement besoin: l'humour. Je n'ai jamais rencontré Marc Bergevin, mais j'ai bien aimé sa personnalité. J'ai bavardé quelques fois avec Bob Hartley, par contre, et j'ai tout de suite été séduit par cet homme simple, très terre à terre et possédant un solide sens de l'humour. Il me semble que lui et Bergevin formeraient un bon duo, avec des connaissances profondes du hockey, avec la maîtrise des deux langues, mais aussi avec une nouvelle approche. Dans ce club, on n'a pas même souri depuis des années.

Je ne vous apprends rien en vous rappelant que le CH était dirigé par des gens qui se croyaient dans les services secrets, des gens sans humour qui devaient certainement peser lourd dans la tête de leurs employés.

Vous imaginez-vous sur une île déserte avec Pierre Gauthier? Ça ne serait pas hop la joie!

Geoff Molson doit aussi penser à l'image bafouée de son club de hockey. Or, Hartley est un homme détendu, très sympathique et qui n'a pas peur de parler. Ça tombe bien.

Bien sûr, le choix populaire demeure Patrick Roy, qui a d'énormes capacités, mais son expérience se limite au hockey junior. Et puis Patrick est destiné à Québec, à son équipe éventuelle et avouez que le spectacle Canadien-Nordiques serait meilleur avec lui en bleu. Il faut bien se divertir.

Il y a aussi les anciens, Guy Carbonneau, injustement congédié, Michel Therrien et Alain Vigneault, mal traités eux aussi, mais je suis d'accord avec Dany Dubé, l'analyste de hockey le plus fiable du Québec: quand on repart en neuf, on doit repartir avec du neuf. Dommage pour ces trois hommes compétents qui pourraient réussir de belles choses à Montréal. Mais il faut absolument suivre son plan de match dans le business du hockey.

Marc Crawford? Il ne parle plus français, ne vous laissez pas raconter d'histoires, et puis il est toujours empêtré dans cette sale affaire Bertuzzi-Moore dont on entendra parler de nouveau. En jargon sportif, on appelle ça une distraction.

Cela dit, bonne chance à tous.

Diaconu décroche

C'était un homme qui gagnait à être connu, mais qui était timide. Quand il finissait par vous faire confiance, il était très rigolo. Amateur de pêche à la ligne et dévoué à sa famille, un homme simple qui n'avait pas les capacités intellectuelles de Lucian Bute.

Adrian Diaconu, un de nos trois hôtes roumains à détenir un championnat mondial - nommez le troisième -, n'a pas été champion longtemps et il l'a été à la suite d'une victoire sans éclat contre un adversaire sans gloire. Mais champion quand même puisque la boxe, de nos jours, a beaucoup plus de ceintures que nécessaire.

Salut quand même à cet homme plaisant.

(Réponse: Leonard Dorin.)

L'Impact déjà respectable

La MLS avait toujours été cruelle pour les clubs d'expansion. Notre Impact est en train de changer les habitudes. Sa victoire de 2-0 samedi contre l'une des forces de la ligue, remportée en sol étranger à Kansas City, est une grande victoire. Et avec une fiche de 3-5-2, Montréal n'a pas l'air fou du tout... Avant le début de la saison, Joey Saputo m'avait expliqué que contrairement au Toronto FC, qui avait mis tous ses efforts dans le marketing et la vente de billets, l'Impact a consacré beaucoup de travail à la construction de l'équipe. En fait, il avait une peur bleue d'être humilié comme le FC Toronto l'a été à ses deux premières saisons et il croisait les doigts. Finalement, le président de l'Impact avait vu juste et on lui doit déjà des félicitations.

Photo: archives Getty Images

Bob Hartley possède un solide sens de l'humour. Comme Marc Bergevin.