À midi, à son retour dans le vestiaire des Capitals de Washington après l'entraînement matinal, Roman Hamrlik espérait un dénouement différent de celui qu'il a vécu l'an dernier quand les Bruins ont éliminé le Canadien lors du septième et dernier match du 33e duel Montréal-Boston en séries éliminatoires.

C'était le 28 avril 2011. Hamrlik attendait de sauter dans la mêlée lorsqu'il a vu Nathan Horton déjouer Carey Price en prolongation. Ce but mettait un terme à la saison du Canadien. Il mettait aussi un terme à la carrière du défenseur tchèque avec le Tricolore.

En finale d'association et en grande finale de la Coupe Stanley, les Bruins ont joué le même tour au Lightning de Tampa Bay et aux Canucks de Vancouver. C'était la première fois de l'histoire de la LNH qu'une équipe remportait trois séries en sept matchs pour finalement soulever la Coupe Stanley.

Mercredi, à 22h22, 2:57 après le début de la prolongation, Hamrlik a vu son souhait se réaliser.

Auteur de six buts en saison régulière, mais de neuf buts en 24 matchs éliminatoires, Joel Ward a soulevé les Caps et foudroyé les Bruins en marquant son premier des séries. Le fougueux attaquant de Capitals a sauté sur un retour de tir de Mike Knubble qui a bloqué une tentative de dégagement de Dennis Seidenberg en zone neutre.

Ce but de Ward dénouait l'impasse de 1-1 qui persistait après les trois périodes réglementaires.

Du coup, Ward se faisait pardonner des tas de lacunes relevées en saison régulière et permettait à son directeur général Georges McPhee d'apaiser plusieurs critiques essuyées en marge du contrat de quatre ans et 12 millions de dollars qu'il lui a consenti.

«Un de mes dépisteurs m'a dit l'été dernier que je maudirais Ward à quelques reprises au cours de la saison régulière, mais qu'une fois en séries, je serais bien heureux de compter sur lui. Il a eu raison sur les deux fronts», a convenu le directeur général des Capitals après le match.

Si, dans le camp des Caps, Hamrlik savourait la victoire, Benoit Pouliot revivait la déception vécue l'an dernier avec les Bruins. Juché sur la galerie de presse du TD Garden l'an dernier lorsque le Canadien a perdu en prolongation, Pouliot était sur la patinoire lorsque les Caps ont stoppé la poussée des Bruins pour finalement marquer le but de la victoire.

Bien que tous les Bruins étaient déçus après ce revers et cette élimination imprévue, Patrice Bergeron semblait vraiment abattu.

Surtout qu'en début de prolongation, le joueur de centre a vu la rondelle apparaître devant lui dans l'enclave avec une ouverture béante à la droite du jeune gardien Braden Holtby.

«La rondelle était sautillante. Je n'ai jamais pu la contrôler. C'est à l'image de la série. Ils [les Capitals] ont très bien joué, ils ont respecté leur système et ont aussi été très solide défensivement, mais les bonds ne sont pas venus de notre côté», a commenté le joueur de centre québécois.

Même s'il a convenu qu'il était blessé sérieusement, Bergeron n'a pas voulu brandir cette blessure comme excuse. Il n'a pas même voulu lever le voile sur sa nature exacte.

«Je n'étais vraiment pas à 100%. J'ai été blessé lors du troisième match et la situation s'est empirée dans le cinquième. Mais je ne veux pas parler de ça ce soir. On vient de perdre le match et la série. Ça fait très mal. C'est très décevant.»

Mais où étaient les leaders?

Dimanche après-midi à Philadelphie, Claude Giroux a donné le ton au match avec une première présence au cours de laquelle il a envoyé Sidney Crosby cul par-dessus tête en plus de marquer le premier but.

Avec une élimination hâtive leur pendant au-dessus de la tête, on se demandait qui, dans le camp des Caps ou celui des Bruins, imiterait Giroux.

On attend encore...

Dans le camp des Capitals, Alex Ovechkin n'a fait que six présences en première période. Ces quatre petites minutes ne lui ont pas permis de s'illustrer. En début de deuxième, Ovie a obligé Tim Thomas à plonger pour priver la vedette des Caps de doubler l'avance de son équipe.

Pour le reste, on a peu vu Ovechkin. Pas vu non plus Nicklas Backstrom et Alexander Semin. Ou si peu.

Outre le gardien Braden Holtby, qui a encore été solide malgré le but accordé en deuxième période, Matt Hendricks a été l'attaquant le plus visible des Capitals.

Avant que Mike Knuble, laissé de côté lors de la quatrième partie de la série, et Joel Ward jouent les héros en propulsant les Caps en deuxième ronde des séries.

Les Bruins ont entamé le match avec une fiche de 12-10 dans le cadre d'un septième match éliminatoires et une fiche de 11-6 à domicile. Ils affichaient la confiance des trois victoires du printemps dernier dans le cadre d'un septième match.

Mais mercredi, cette septième partie était de trop...

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Entre les lignes

Les Bruins ont maintenant une fiche de 12-11 lors des septièmes et décisives rencontres de séries éliminatoires. Oui, c'est le Canadien qui a fait le plus souvent mal aux Bruins qui ont encaissé cinq de leurs 11 revers contre Montréal. Mais les Bruins ont quand même eu le dessus sur le Tricolore à trois reprises. Les Nordiques, les Maple Leafs, les Red Wings, les Hurricanes et les Flyers - qui avaient comblé un déficit de 3-0 dans la série et un autre de 3-0 dans le match décisif - sont les autres équipes qui avaient battu Boston dans le cadre d'un septième match avant que les Capitals ne les imitent hier.

Quant aux Capitals, ils ont célébré une troisième victoire seulement en 10 séries poussées à la limite des sept parties.

Déjà campés en deuxième ronde, les Capitals devront attendre les dénouements de deux autres matchs décisifs dans l'Association Est avant de savoir qui seront leurs adversaires.

Si les Rangers battent les Sénateurs à New York jeudi, les Blue Shirts seront sur le chemin des Capitals. Si Ottawa gagne, les Caps croiseront les vainqueurs de la série Floride - New Jersey.