Le nouveau compte d'épargne libre d'impôt, communément appelé CELI, est devenu un véhicule fort populaire auprès des Canadiens.

Il y a déjà 8,2 millions de CELI qui ont été ouverts. Et combien d'argent avons-nous investi? En date du 31 décembre 2010, répond le porte-parole de Revenu Canada, Philippe Brideau, la juste valeur marchande totale des actifs détenus dans les CELI s'élevait à plus de 40 milliards de dollars.

Quarante milliards d'actifs après seulement deux années complètes d'activité! C'est fabuleux. À ce rythme-là, il ne fait pas de doute que d'ici la 20e année d'existence du CELI, les Canadiens détiendront autour de 300 milliards d'actifs dans ce véhicule de placement.

Bien entendu, cela suppose que le gouvernement fédéral n'y mette pas la hache entre-temps. Le CELI, faut-il le rappeler, nous permet d'investir jusqu'à 5000$ par année, et tous les revenus des placements s'accumulent à l'abri de l'impôt.

Lorsqu'il a lancé le CELI, dans le cadre de son budget de 2008, le ministre des Finances Jim Flaherty a prédit que les Canadiens allaient économiser annuellement quelque 3 milliards en impôt fédéral lorsque le CELI atteindrait sa maturité, à partir de 2029. Si on ajoute l'impôt provincial (au moins 2 milliards de plus), ça veut dire que le CELI entraînera dans une vingtaine d'années un manque à gagner fiscal d'au moins 5 milliards par année...

Mon petit doigt me dit qu'un bon jour de budget fédéral, le gouvernement va mettre fin à ce fort généreux abri fiscal. Les contribuables d'un certain âge se rappelleront que le gouvernement fédéral offrait «jadis» une exemption à vie de 100 000$ sur les gains en capital.

Qu'est-il arrivé à la généreuse mesure lorsqu'elle est devenue populaire et coûteuse quant aux économies d'impôt? Eh oui! le gouvernement fédéral l'a abolie en février 1994! Et les gouvernements provinciaux lui ont évidemment emboîté le pas, avec grand soulagement... pour leurs finances.

Avec l'augmentation sans fin des dépenses gouvernementales, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux en auront soupé un des ces jours de ces milliards d'économies d'impôt qu'ils accordent aux détenteurs des CELI. Ce véhicule de placement représente une perte sèche de revenus pour les gouvernements, contrairement au capital accumulé dans les REER qui redevient imposable... à la retraite.

Quoi qu'il en soit, aussi bien profiter du CELI tant qu'il vit encore. Comme on est rendu à la quatrième année d'existence, les droits de cotisation au CELI atteignent les 20 000$ (4 années X 5000$ l'an), pour les gens qui avaient 18 ans ou plus à compter de son entrée en vigueur en 2009.

Pour les gens qui n'ont pas encore ouvert de CELI, sachez que les droits de cotisation non utilisés s'accumulent année après année.

Ainsi, une personne qui ouvre un CELI cette année pourrait investir jusqu'à 20 000$ d'un seul coup, profitant ainsi de la totalité de ses droits de cotisation non encore utilisés.

Ceux qui ont les moyens financiers d'investir une telle somme dans le CELI ont maintenant la possibilité de se bâtir un portefeuille susceptible de rapporter un rendement relativement potable (plus de 6 %) en misant sur les marchés boursiers et les marchés obligataires. Pourvu bien sûr qu'ils aient un bon degré de tolérance au risque.

Avec 20 000$, on peut ouvrir un CELI autogéré dans une firme de courtage à escompte et ainsi investir dans quelques fonds négociés en Bourse (FNB), comme les iShares basés sur les grands indices financiers. Voici les symboles boursiers de mes iShares préférés que l'on peut acheter à la cote de la Bourse de Toronto, comme n'importe quelle action de société.

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XIU: il clone le rendement de l'indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto et de ses 60 grandes entreprises canadiennes.

XIC: il copie la performance de l'indice S&P/TSX de la Bourse torontoise et de ses 300 entreprises.

XIN: il rapporte la performance de l'indice international MSCI EAEO (Europe, Australasie, Extrême-Orient), avec protection contre les fluctuations de taux de change.

XSP: il représente la performance du S&P 500 de la Bourse de New York, tout en nous protégeant contre la fluctuation du taux de change.

XBB: c'est l'iShare des obligations négociables comprises dans le DEX Universe Bond Index Fund.

Au lieu d'investir dans ces iShares, vous pourriez mettre vos oeufs dans des fonds communs équilibrés. Les portefeuilles de ces fonds sont diversifiés dans les actions des grandes sociétés inscrites en Bourse et dans les obligations négociables émises par les gouvernements et les grandes entreprises.