Tiger est de retour; ses fans aussi

Beaucoup plus que José Théodore et ses coéquipiers des Panthers qui se battent pour le premier rang de la division Sud-Est de la LNH et que les joueurs des Marlins, dont le camp d'entraînement bat son plein, Tiger Woods, Rory McIlroy, Phil Mickelson et les autres membres du top 50 de la scène mondiale du golf retiendront toute l'attention dans le sud de la Floride en fin de semaine.

Parce que les Dolphins de Miami comptent parmi les six à huit équipes qui pourraient lui présenter un pont d'or pour l'attirer derrière leur ligne de mêlée, le quart-arrière Payton Manning causera lui aussi une commotion si jamais il se pointe le nez sur les allées du Blue Monster ou sur la terrasse de l'un des nombreux bars branchés de South Beach.

Mais ça, c'est une autre histoire...

Dans mes projections printanières, j'ai déjà annoncé que le Canadien raterait les séries. C'était facile, vous direz.

J'ai aussi choisi Tiger Woods pour endosser le «Green Jacket» qu'enfile le gagnant du Tournoi des Maîtres, le premier tournoi majeur qui se déroulera du 5 au 8 avril à Augusta.

Si cette prédiction un brin osée se réalise, Woods enfilera son cinquième veston vert et signera sa 15e victoire en tournois majeurs.

Parce que je suis un inconditionnel de Tiger Woods - le fait que l'homme ait de nombreux travers ne change rien au fait qu'il soit un golfeur sensationnel -, je demeure convaincu qu'il gagnera à Augusta. Ou qu'il flirtera avec la victoire...

Un triomphe avant Augusta?

Après l'avoir vu jouer dimanche dernier et l'avoir vu ramener une carte de 62, je crois maintenant que Woods savourera la victoire avant même de se rendre au Augusta National.

Je crois même qu'il gagnera dès ce week-end.

Pourquoi?

Parce que bien plus que son score magique de dimanche, Tiger Woods a retrouvé sa touche sur les verts. Ce faisant, il a retrouvé sa confiance, qui est tout aussi essentielle. Qui est primordiale en fait.

En plus, il a retrouvé ses fans. Des fans qui l'ont abandonné tout comme plusieurs après que ses aventures extra conjugales et sa personnalité belliqueuse eurent fait les manchettes en plus de lui coûter la bagatelle de plus de 100 millionsà titre de pension alimentaire. Le magazine Forbes a déjà établi que Woods est devenu en 2009 le premier milliardaire du sport. Mais bon! Cent millions, ça fait un trou dans le budget quand même...

Habitués à voir Tiger se barrer les pieds dans une trappe, dans un lac et de rater des coups roulés, ses fans suivaient son retour sans vraiment y croire. Certains savouraient même ses insuccès en se disant qu'il méritait bien ce qui lui arrivait. Et qu'il ne gagnerait plus jamais.

Mais dimanche, alors que les bons coups se succédaient sans jamais ouvrir la porte à un «shank» sorti d'on ne sait où, les fans se sont remis à suivre Tiger. Il fallait les voir courir d'un tertre à une place de choix le long de l'allée à une autre autour du vert pour être témoins du retour du Tigre.

Au 18e trou, les fans faisaient la vague et hurlaient des encouragements avant de célébrer un autre bon coup. Un autre très bon coup. Lorsque Tiger a calé son dernier roulé pour terminer sa ronde avec un aigle (3 sur la normale 5 du 18e trou au PGA National), une clameur s'est levée. Le Tigre était de retour. Ses fans aussi.

Attention! Le Tigre s'en vient

Bon! Il y aura encore quelques «taouins» pour lui lancer des injures ou des disciples de la bonne parole pour lui offrir des passages de la bible, mais en retrouvant son aplomb sur les tertres, les allées et les verts, Tiger retrouvera aussi la complicité d'une grande majorité de ses fans.

Ça ne veut pas dire qu'il soit assuré de gagner comme il l'était pratiquement alors qu'il régnait sur ses sujets au début des années 2000. Ça non. Les Rory McIlroy, Phil Mickleson, Luke Donald et autres jeunes loups aux cocheurs d'allées bien acérés de la PGA, qui ont profité des insuccès de Tiger pour le remplacer tout en haut de la pyramide, ne se laisseront pas déloger sans se battre.

Ça non. Mais depuis dimanche dernier, et pour la première fois en plus de 30 mois, soit la date de sa dernière victoire dans le cadre d'un vrai tournoi de la PGA, les adversaires de Tiger savent qu'il est de retour.

Ils savent que non seulement Tiger veut gagner, mais qu'il en est à nouveau capable. Ça risque de les rendre un brin plus nerveux à compter d'aujourd'hui dans le cadre du Championnat Cadillac au club Doral, qui respecte le grand principe géographique selon lequel il y a plus d'eau que de terre sur la planète.

Ça risque d'être très intéressant. Ça nous changera surtout du Canadien...