Alexis Rousseau-Saine est un des meilleurs joueurs et un des capitaines des Carabins de l'Université de Montréal. Il devait accrocher ses crampons en 2011, après trois saisons en bleu, et devenir externe, c'est-à-dire passer beaucoup de temps à soigner des gens dans des hôpitaux, ce qui n'est pas très compatible avec l'horaire d'un club de football.

Alexis a pris une grande décision: il retarde d'un an ses études en médecine pour disputer une dernière saison avec les Carabins.

«Ça fera de moi un meilleur médecin», dit-il, et si vous voulez mon avis, il a raison. Les leçons acquises dans le monde du sport, spécialement un sport aussi rigoureux et exigeant que le football, font de n'importe qui un meilleur homme.

«Je pensais que j'aurais une décision difficile à prendre, mais la fin de la dernière saison m'a convaincu. Nous avons perdu en finale du Québec, je croyais que nous pouvions aller plus loin, alors je recommence une dernière fois. Il y a du travail à finir...

«C'est courant en médecine; on nous offre toujours une année sabbatique. Ça ne change rien à la suite de ma carrière. Et puis, avoir fait mes études tout en consacrant beaucoup de temps à une autre activité me rend plus fort.

«Dans l'équipe, l'ambiance est bonne, nous progressons et je veux aller le plus loin possible. Je suis confiant et à l'aise avec ma décision.»

D'autant plus qu'on peut être médecin jusqu'à 65 ans ou plus... Alexis, un joueur de ligne offensive de 6'6 et 270 livres, suivra donc quelques cours de recherche en médecine, en langues, et profitera du reste de l'année pour voyager. Il parle de travail humanitaire à l'étranger en rapport avec la pratique de la médecine. Il dit que cela aussi fera de lui un meilleur médecin, et il a encore raison.

Pour les sceptiques, qu'est-ce que le sport nous apporte quand on le pratique avec sérieux et honnêteté, Alexis?

«On apprend à travailler en groupe, on apprend à se dévouer pour une cause commune, on apprend le dépassement de soi... Tout ça va me servir dans la vie.

«Je ne sais pas encore quelle spécialité je vais choisir. La porte est ouverte de ce côté-là.»

Alexis est fils d'un médecin montréalais. Il a grandi à Outremont, étudié au collège Notre-Dame puis au Cégep du Vieux Montréal, une grande école de football scolaire.

Il était au milieu de ses coéquipiers, hier, pour l'ouverture du camp d'entraînement au parc Hébert de Saint-Léonard, l'alma mater de son entraîneur-chef, Danny Maciocia.

C'est reparti...

Les idoles

Les nouvelles sont bonnes du côté de Jean Béliveau et tout le Québec est sans doute soulagé. Le monsieur est peut-être la personne la plus aimée et respectée de la province. Peut-être au Canada aussi, mais nos compatriotes ont un faible pour Don Cherry.

Alors on leur laisse Don Cherry, on prend Béliveau et on a le dessus dans la transaction?

Vous êtes peut-être tombé par hasard sur la bio de Cherry présentée sur CBC le week-end dernier. C'était très dramatique, très sérieux, avec une image de Cherry en homme courageux qui a souffert dans sa vie... Du moins pendant les quelques secondes que j'ai regardé. Je n'en pouvais plus. Ils n'arriveront jamais à me le faire passer pour un martyr ou même un brave homme. Trop, c'est trop.

Le stade maudit?

Peut-être pas... Attendons la suite avant de parler d'un édifice (Stade olympique) qui s'écroule. Et s'il y avait eu erreur humaine?

Pour une fois qu'on ne pourrait pas blâmer le stade...

Certains médias ont peut-être été trop vite dans leurs conclusions. On a même tenté de chauffer Roger Taillibert, l'architecte qui doit bien avoir 100 ans, mais qui se défend encore bec et ongles.

Reste que, erreur humaine ou non, cet incident arrive à un bien mauvais moment. L'espoir était revenu, il y avait peut-être un avenir pour cette construction grandiose, des idées et des fonds se pointaient...

Il serait dommage de reculer encore une fois.

Photo: Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Alexis Rousseau-Saine disputera une dernière saison avec les Carabins.