Mike Ribeiro a finalement eu raison. Après avoir dit en matinée que les partisans du Canadien devraient huer leur équipe plutôt que le huer à son premier match de saison régulière au Centre Bell depuis son départ de Montréal, le petit Mike a pris les moyens pour que sa suggestion se réalise. Avec tout le talent qu'on lui connaît, il a marqué un but et a récolté une première étoile qu'il a célébrée avec faste en levant les deux bras au ciel, en ajoutant un salut du capitaine et en rajoutant une belle révérence avant de retraiter au vestiaire.

Pour remercier les fans qui l'ont ovationné après avoir passé la soirée à huer le Canadien?

Pour faire un pied de nez à son organisation?

Pourquoi pas un heureux mélange des deux!

J'aimerais imputer à la fatigue - vrai que le Canadien disputait hier une 12e partie en 22 jours - ou à la grippe la performance lamentable d'hier soir. J'aimerais louanger le travail de l'adversaire comme l'ont fait les Devils en hachant menu le Canadien dimanche soir.

Mais je ne peux pas.

Pourquoi?

Parce que les Stars n'ont pas assommé le Canadien du début à la fin du match avec un échec avant soutenu et efficace ou une défensive transformée en muraille. Oui! Ils ont bien joué les Stars. Mais juste assez. Il faut dire qu'ils n'avaient pas à en donner plus tant le Canadien n'avait rien à offrir en guise d'opposition.

Et les blessures? Oui Tomas Plekanec a rejoint Markov et Moen dans l'enclos réservé aux éclopés. Mais lâchez-moi avec les blessures: les Stars étaient privés de Jamie Benn, leur meilleur joueur, de Brenden Morrow, leur capitaine, et de Sheldon Souray qui aurait certainement aimé y aller de quelques garnottes dont il a le secret. L'excuse des blessures n'est donc juste bonne à faire sourire.

Cela dit, il n'y a rien de drôle dans ce qui arrive au Canadien. Car si Randy Cunneyworth, qui avait promis un effort soutenu de son équipe pour faire oublier la sortie désolante de dimanche, n'était pas déjà condamné de perdre son poste aussitôt la saison terminée le 8 avril prochain, on pourrait anticiper son congédiement plus tard ce matin. Mais cela n'arrivera pas. Car ça ne changerait rien au fait que le Canadien ratera les séries.

Et vous savez quoi, les partisans qui croyaient encore aux séries n'y croient plus depuis hier. En tout cas ceux qui étaient au Centre Bell. Car en dépit des cafouillages en cascade et du lamentable match dont ils devaient se contenter, ils n'ont pas hué. Ou presque pas. Ils sont simplement demeurés silencieux. Ils ont assisté au match de la même façon que leurs favoris l'ont disputé : sans âme, sans vie. Comme si tout ce beau monde avait maintenant abandonné.