En voyant Ryan White, du Canadien, sourire au banc des pénalités, mercredi soir contre les Bruins, longue chevelure et bouche édentée, après avoir livré une longue bagarre, je me suis dit: Tiens, revoilà Slapshot, le vieux film culte, mais revoilà aussi son époque un peu honteuse.

Dans les arénas d'Amérique et du Québec, des ligues de fier-à-bras (goons) s'étaient multipliées - certaines existent toujours - et les émules des frères Hansen s'exhibaient au grand plaisir de foules de surexcités qui voulaient voir des bagarres bien plus que du hockey.

Et nous n'en étions pas loin, en effet... La bagarre de White contre Adam McQuaid a eu lieu dès le début du match, sans raison valable, sinon pour lui permettre de montrer qu'il était revenu au jeu, qu'il était prêt à tout pour demeurer dans les grandes ligues et que les méchants Bruins allaient voir ce qu'ils allaient voir.

Ils disent que ça aide l'équipe à gagner, mais le Canadien a perdu et White n'a même pas eu le dessus dans la bagarre. Si ce n'est pas du Slapshot, avec 20 ans de retard...

Le pire dans cette histoire, c'est que White a eu droit à des éloges de la part de certains commentateurs, de quelques coéquipiers et sans doute de ses entraîneurs. Pire encore, la foule du Centre Bell ne se pouvait plus. On lisait sur les visages de certains spectateurs quelque chose d'inquiétant.

Évidemment, le hockey est un sport robuste et je crois que White est le type de joueur qui manque cruellement au Canadien. J'apprécie le jeu robuste, mais à l'intérieur du jeu, ce qui demande plus de courage.

Un homme qui arrive à 25 mph pour vous écraser dans la bande ou dans le coin de la patinoire est beaucoup plus dangereux que celui qui vous arrache votre chandail et vous donne quelques taloches sur le casque.

Précision théologique

Je me suis embarqué dans un débat théologique lors d'une chronique plus tôt cette semaine à propos de la campagne publicitaire de l'Église catholique locale qui associe les difficultés du Canadien à la prière. Je n'étais pas d'accord.

L'Église m'a répondu sous la plume d'un gentil séminariste de l'archidiocèse de Montréal, Jonathan Guilbeault, que j'imagine plutôt jeune et plein de bonne volonté divine.

Il me reproche de manquer d'humour, que la campagne ne vise pas à sauver le Canadien et que j'ai raison de protester quand un athlète remercie d'abord Dieu pour sa victoire.

Mais je n'allais pas m'en tirer aussi facilement... «Ils reconnaissent que leur foi en Dieu leur a permis de persévérer malgré les épreuves et le découragement. Dieu ne les a pas faits gagner. Mais il a fait d'eux des gagnants.»

Voilà. Ça m'apprendra à me mêler de théologie.

Dire que j'ai déjà été enfant de choeur à l'église Saint-Marc, qui tombe en ruines faute d'entretien. Et que ça me fait de la peine parce qu'elle est très belle.

On ne pourrait pas économiser sur les paraboles publicitaires obscures et sauver un bel édifice de Rosemont? Je connais des gens qui voulaient en faire un centre culturel et sportif ainsi qu'une salle de spectacle. Mais ils n'ont pas amassé assez d'argent... Toujours l'argent.

Rencontres paranormales

Parlant de nos amis imaginaires, Rocket, mon brave poisson rouge - rassurez-vous, lui est bel et bien vivant -, a acheté sur eBay une table usagée ayant appartenu à Roger Mainville, l'animateur de l'émission Rencontres paranormales. Il dit qu'il réussit à communiquer avec l'esprit des humains à venir...

- Voyons donc, Rocket, on communique avec des gens qui sont décédés, pas des gens qui n'ont pas encore vécu...

- Comme tu es naïf, mon trop terrestre ami. Un esprit est éternel, on ne t'a pas appris ça chez les enfants de choeur?

- Remarque que c'est une bonne idée d'émission. Et qu'est-ce que ces esprits te disent du futur?

- Beaucoup de choses... À Québec, par exemple, dans les années 2050, il y a une rumeur qui veut que la LNH retourne dans la ville de Champlain. Mais il y a un problème, le vieil aréna Régis-Labeaume est désuet. Il faudrait en construire un nouveau, moderne, et tout, avec héliport, mais le gouvernement hésite à payer et ça fait tout un boucan.

- Eh bien dis donc...