Avec le temps, on apprend à juger un événement sportif par le prix de la petite bouteille d'eau. À 2,75$, nous étions dans les normes. Remarquez que vendre un peu d'eau pour 2,75$ est un scandale en soi, mais pas dans le merveilleux monde du sport, ni du spectacle.

Nous étions au «party officiel» du Super Bowl, «officiel» comme dans caquette officielle, chandail officiel, hot-dog officiel, bière officielle... La NFL a innové cette année avec trois événements au Canada, pays des Alouettes et des Stampeders, des événements à Vancouver, Toronto et au Stade Uniprix où nous avons l'habitude de voir des joueurs et des joueuses de tennis.

> Notre galerie de photos de la soirée

Tout y était, de la bière qui coulait comme une rivière, de la bouffe de football, des poupounes Bud Light, dont certaines très légèrement vêtues et prêtes à se faire photographier avec vous, monsieur. Il y a aujourd'hui des milliers de photos des Bud Light Girls dans des milliers de foyers et même à travers le monde, comme quoi il y a de l'espoir pour la civilisation.

Vous ne me croyez pas? Cinq chanceux qui s'étaient pris en photos avec les Girls et qui les envoyaient à une adresse Twitter - pas les filles, les photos - devenaient automatiquement des VIP, avec loge privée, bouffe et boissons gratuites et Bud Light Girl personnelle pour servir. Si ce n'est pas ça le progrès.

Il en coûtait 43$ pour être de la fête. Mais les VIP achetaient des loges, qui n'étaient en fait que deux divans et une table. Voyons celle de Castrol... Le patron, Robert Huberdeault, recevait 10 clients pour 5000$, bouffe et boisson compris.

C'est là que quelqu'un m'a tapé sur l'épaule...

- Hello, I'm Ronnie Lott.

- Hello, Ronnie, I'm Ronnie too.

Quel joueur celui-là... Il était déjà passé au suivant. Vous aviez aussi deux anciens de la NFL dans le prix du billet.

Ta gueule!

Pour l'ennuyant nobody que nous sommes, la bière était à 6,75$ le verre de plastique, ce qui est 3,00$ de moins qu'au Centre Bell. Encore là, presque raisonnable.

Il y avait bien sûr la grande gueule bilingue qui parle toujours trop fort dans la micro... Quel soirée! What a night!

Ce n'était même pas encore commencé. Ceux-là viennent toujours d'une station de radio FM, ils nous prennent toujours pour un troupeau de chèvres et je ne m'habituerai jamais. Ta gueule!

La bouffe, par contre, n'était pas tout à fait assassine. Le chef-vedette Michael Phillips, un des rares qui n'a pas son émission de télé, avait préparé ce qu'ils appellent des pulled pork sliders, du porc fumé longtemps, comme dans le Sud des USA. Des choses mexicaines aussi, de la salade César, des pilons de poulets, de la cole slaw, comme on dit ...

Et puis il y avait des jeux d'adresse dans des structures gonflables, des jeux vidéo plus vrais que vrai, des concours et toutes sortes de petits gugusses à gagner.

J'oubliais... il y avait des cheerleaders des Eagles de Philadelphie, mais je ne les ai pas vues. Le groupe Misteur Valaire, par contre, j'ai vu et ceux-là ont de l'énergie à revendre.

Deux jeunes hommes plutôt discrets étaient assis à une table... Jessie, 20 ans, de NDG, a gagné deux billets chez Couche-Tard...

«J'ai acheté une caisse de 20 bières. (Vingt? Quand j'avais leur âge, c'était des caisses de 12 ou de 24. Voyez comme je suis dépassé...)

«Quand j'ai payé, une cloche a sonné et la caissière m'a dit que je venais de gagner deux billets pour le party officiel de la NFL. J'avais droit à un invité. Et nous avons droit à deux bières gratuites...»

Félicitations, Jessie.

Les organisateurs attendaient entre 1500 et 2000 personnes. Ils ont presque fait salle comble. Des hommes en majorité, des femmes aussi, mais pas d'enfants.

Quand le match a commencé, tout ce beau monde était déjà passablement échauffé. Et puis Tom Brady a commis une gaffe et c'était 2-0 pour les Giants.

Ça commençait mal. Dans un pool à 10$, j'avais choisi les Giants par trois points et je sentais que ces deux points à la con allaient gâcher ma prédiction.

Photo: Edouard Plante-Fréchette, La Presse

L'ancien joueur Ronnie Lott était à Montréal, hier, pour le «party officiel» du Super Bowl au stade Uniprix.