Ce qu'il y a de fascinant avec Lionel Messi, couronné meilleur footballeur du monde pour la troisième année de suite, c'est qu'il arrive à passer dans des espaces restreints où vous auriez du mal à passer sans ballon. Lui le fait avec le ballon qui semble lui coller aux pieds et c'est une pure merveille à voir. Et un peu frustrant pour ceux qui tentent de l'arrêter.

Et puis, il a l'habitude d'enchaîner avec une passe magique, comme un grand. Les grands joueurs sont ceux qui font les plus belles passes, tous sports confondus. Il faudrait que quelqu'un explique cela à certains de nos descripteurs et analystes de hockey. Pas moi, ils ne m'écoutent pas.

Messi, donc, et l'équipe de Barcelone que je classerais club sportif numéro un du monde, pour la beauté du jeu, pour le mouvement des joueurs et les petites passes qui rendent fous leurs adversaires.

(Il paraît qu'à Barcelone, quand le club embauche un dirigeant qui ne parle pas catalan, ça fait tout un boucan. Dites donc...)

Le deuxième footballeur du monde s'appelle Christiano Ronaldo, du Real Madrid, la tête à claque qui demeure un superbe joueur de vitesse et de puissance.

Vous avez vu sa danse de célébration après un but? Il y a des gestes là-dedans qui sont carrément indécents. Pas besoin de vous faire de dessin...

D'ailleurs, les matchs Madrid-Barcelone sont parmi les grands événements sportifs de notre époque à ne pas manquer.

Déclaration de l'année 2012

Il y a un prix à payer pour l'omniprésence du hockey dans nos vies. Par exemple, la suite de clichés dont on nous abreuve pour meubler les temps d'antenne et l'espace dans les journaux.

Je ne me plains pas, il m'est arrivé de faire pareil et je ne vais pas mordre la main de ceux qui mettent des sous dans les coffres de La Presse et de tous les médias. Dans les circonstances, l'affaire est inévitable, mais ça nous donne de ces redondances...

Par exemple, chaque fois qu'un ancien joueur du CH revient à Montréal avec une autre équipe, la petite armée médiatique se lance sur lui. Jaroslav Halak nous a dit, comme tous les autres, que ça faisait drôle d'être de l'autre côté, de revoir les gars, mais que tout ça est du passé, que l'important, c'est les deux points... et bla bla bla...

Mais il arrive parfois que les clichés se tournent contre celui qui les utilise. Randy Cunneyworth nous en a sorti une bonne quand on lui a demandé si le retour au jeu de Scott Gomez le forcerait à revoir sa formation... Il a répondu avec le cliché habituel: «C'est toujours un plaisir d'avoir un surplus de bons joueurs...»

Pour moi, il s'agit de la déclaration de l'année 2012.

Bute, oui ou non?

Il semble que ce sera Lucian Bute contre Carl Froch, perdant de la finale du tournoi Super Six des super-moyens.

Pourquoi pas le gagnant et grand champion de deux fédérations, Andre Ward?

En déclarant qu'il voulait gagner beaucoup d'argent, Ward nous a donné un indice: Bute n'est pas assez connu, pas assez respecté pour attirer une grosse soirée de paye. On dit qu'il n'a pas battu de gros noms...

Ward n'a pas tort. Nous aimons bien notre Lucian, mais dans les sites américains de boxe, son nom est rarement mentionné.

Bute devrait battre Froch. Je mets un petit deux là-dessus. Je ne sais pas s'il battrait Ward, mais j'espère que le champion WBC et WBA lui accordera sa chance un jour. Ça serait tout un combat.

Le prof Caron

Je garde un merveilleux souvenir de Ronald Caron, décédé à 82 ans. Une conversation avec lui vous mettait de bonne humeur pour la journée.

Il avait été enseignant avant de se joindre à l'organisation du CH, d'où le surnom de prof, qui était comme un titre de respect et d'admiration. Il n'y avait pas beaucoup de gens instruits dans le milieu à l'époque.

Permettez que je répète un de ses mots d'esprit typiques, qui rappellera une vieille publicité de la Société Heinz à ceux de ma génération... Parlant de son médiocre gardien des Blues, Rick Heinz, le prof nous avait confié, dans les gradins de l'aréna de St.Louis: «Il y a 57 façons d'arrêter une rondelle, mais Rick n'en a pas encore trouvé une...»

Malade depuis plusieurs années, Ronald Caron nous a quittés avant-hier. Le hockey perd avec lui un de ses personnages les plus colorés et sympathiques.

Photo: AFP

Le ballon semble coller aux pieds de Lionel Messi, le meilleur footballeur du monde.