Bon, une bagarre à l'entraînement... Subban et Plekanec. Il ne manquait plus que ça chez le CH. Remarquez que dans la grande majorité des cas, ces incidents n'ont aucune gravité. Seule la petite armée médiatique en fait un drame et s'en sert pour mettre du piquant dans son reportage quotidien.

Il faut plutôt voir ces chamaillages comme une chicane entre deux frères qui passent trop de temps ensemble. Les autres joueurs sourient, ils taquinent les deux boxeurs qui, en général, ne voulaient même pas se faire de mal physique, juste se défouler.

Sauf que dans le cas qui nous concerne, il s'agit de P.K. Subban, le grand espoir de l'organisation, et que ce n'est pas la première fois. Subban rend service à son équipe quand il attire la colère des adversaires sur lui. Il les déstabilise et il est assez costaud pour se défendre.

Mais déstabiliser ses coéquipiers, il ne faut pas en faire une habitude, surtout que le grand espoir de l'organisation joue très mal. S'il ne régresse pas, il stagne certainement.

Si vous voulez mon avis, cela est la marque d'un mauvais coaching.

Il aurait fallu expliquer toutes sortes de choses utiles à P.K. Subban dès son arrivée à Montréal et, visiblement, personne ne l'a fait. Voilà une bonne recette pour gaspiller un talent et Dieu sait que le CH est un spécialiste de ce genre d'opération.

À l'autre extrême, par exemple, vous avez Raphaël Diaz qui a compris, dès ses premiers coups de patin au Centre Bell, comment fonctionnait le hockey de la LNH. Il savait tout de suite quand se porter à l'attaque, quand quitter sa position, quand prendre un risque... et quand rester en place.

Pour un défenseur, ce discernement, compliqué pour la plupart, fait la différence avec un joueur correct et un très bon joueur. Bref, si P.K. Subban, avec ses habiletés physiques, avait la compréhension du jeu, la vision et la patience de Diaz, il serait un des meilleurs défenseurs de la LNH.

Mais, trop exubérant, trop immodeste - il ne devrait pas se laisser exciter par la foule -, il a encore été relégué à la galerie de presse la semaine dernière.

Pas normal, et même inquiétant, pour un si grand talent.

Thierry Henry pleure

Parlant de grand talent, vous avez peut-être vu Thierry Henry verser des larmes quand le club Arsenal, à Londres, a dévoilé une statue en son hommage. Il pleurait, ce Thierry Henry qui semble toujours au-dessus de ses affaires.

C'était émouvant, mais je connais quelques Français, fans des Bleus, qui n'ont pas été touchés. Ils se souviennent surtout de la Coupe du monde en Afrique du Sud où ce vétéran, leader et à une époque capitaine, a participé à un des épisodes les plus humiliants de l'histoire du sport français.

Mais à Arsenal, où il retourne temporairement comme joueur prêté, on l'adore.

Ce qui nous amène à Nicholas Anelka, autre gloire des Bleus. Celui-là n'avait pas lésiné en Afrique du Sud. Son Va te faire foutre lancé au sélectionneur Raymond Domenech a fait le tour du monde.

Oui, il s'agit du même Anelka que notre Impact voulait embaucher pour lancer son aventure dans la MLS.

Je n'ai pas compris cette décision. Anelka a un dossier long comme le bras quand il s'agit de semer la zizanie autour de lui. Est-ce qu'il se serait assagi soudainement devant Joey Saputo et Nick De Santis? J'en doute fort.

Heureusement, il a refusé l'offre de l'Impact et jouera en Chine pour beaucoup d'argent l'an prochain.

Une histoire à suivre.

Photo: Reuters

Le défenseur P.K. Subban a besoin de conseils. L'entraîneur Randy Cunneyworth a encore beaucoup à enseigner au grand espoir du Canadien.