En cette dernière journée de 2011, quoi de plus «rafraîchissant» pour les friands de nouvelles économiques et financières que de se remémorer certains chiffres qui ont marqué l'année. Voici mes préférés!

4 milliards > Par rapport à l'année précédente, voilà la somme additionnelle que le gouvernement Charest souhaite puiser dans nos poches en impôts, taxes, tarifs, droits et permis de tout acabit au cours de la présente année financière se terminant le 31 mars prochain. Ça représente une charge fiscale additionnelle de 8,4%, soit quatre fois l'inflation. On avait écopé d'une hausse similaire de 4 milliards lors de l'année 2010-2011.

12 milliards > C'est la somme supplémentaire en impôts, taxes et droits d'accise que le gouvernement Harper prévoit soutirer aux Canadiens en cette année financière qui a débuté le 1er avril et se terminera le 31 mars prochain. Cela représente une hausse de 6,2%, soit trois fois le niveau actuel de l'inflation au pays. Cette appréciable hausse de notre facture fiscale collective survient dans le cadre d'un budget qui avait pour slogan: «Des impôts bas pour stimuler la croissance et l'emploi.» Ai-je bien lu: «Des impôts bas...» ?

14 329 > Il s'agit du haut de l'année de l'indice S&P/TSX Composite, lequel a été atteint le 6 avril dernier. La Bourse allait fort bien jusqu'à ce moment-là. Après seulement quatre mois, la Bourse canadienne était déjà en hausse de 6,6% par rapport à la fin de décembre 2010. On se sentait riches...

10 848 > Le 4 octobre dernier, on se sentait vraiment pauvres quand le S&P/TSX a touché son creux boursier de l'année. On était dans le trou de 24,3% par rapport au sommet d'avril. La crise européenne des dettes souveraines déprimait royalement toutes les grandes places boursières du monde. Une certaine embellie boursière a suivi... Mais elle s'est avérée nettement insuffisante et voilà pourquoi on boucle 2011 dans le rouge.

1775 % > Tel est le rendement qu'un couple de jeunes retraités de 60 ans va «obtenir» avec la police d'assurance vie universelle que lui a proposée un représentant de Desjardins Sécurité Financière. Ah oui! il y a tout de même une condition fondamentalement importante à remplir: il faut que les deux tourtereaux meurent dans la première année de vie de ladite police d'assurance. S'ils trépassent à l'an deux de la police, le rendement tombera à 291%, puis à 129% à l'an trois, et ainsi de suite. Notez que plus le couple va retarder son départ pour l'au-delà, moins son «placement» sera rentable. Ça va lui en faire une belle jambe.

Non! je n'en ai pas contre l'assurance vie. Cependant, je trouve déplacé de me faire dire avec une telle assurance vie, «vous bénéficierez, de votre vivant, d'une plus grande marge de manoeuvre financière pour profiter de la vie et réaliser vos projets de retraite, de voyages ou autres». Faux! Une police d'assurance vie représente plutôt une importante dépense dont l'objectif est de permettre à notre succession de profiter de la vie après notre mort. Ce qui est très louable. Point à la ligne.

800 millions > Ce chiffre représente le total de la charge fiscale que les 105 villes et municipalités du Québec doivent refiler en 2011 aux citoyens dans le but de renflouer les coffres des régimes de retraite à prestations déterminées offerts aux employés municipaux.

Le président de l'Union des municipalités et maire de Rimouski, Éric Forest, estime que la croissance de la charge fiscale des régimes de retraite municipaux est devenue exponentielle. Les régimes sont dans le trou de 3 milliards et ça empire année après année. Pour régler le problème, il supplie le gouvernement Charest de donner aux municipalités de véritables pouvoirs de négociation des conventions collectives, allant jusqu'à permettre aux élus d'imposer unilatéralement des nouvelles conditions. Comme leur donner le pouvoir d'imposer le partage du financement des déficits des régimes de retraite municipaux à 50-50, employés/municipalités... et de pénaliser financièrement les employés municipaux qui partent à la retraite avant un certain âge minimum.

1,2 milliard > Au terme de l'entente de 2007 sur «un nouveau partenariat fiscal et financier» conclu entre le gouvernement Charest et les représentants des municipalités, celles-ci devaient recevoir en sept ans des compensations financières de l'ordre de 3,8 milliards de la part de Québec. Finalement, les municipalités se retrouveront dans le trou d'au moins 1,2 milliard. Cette somme représente l'écart entre les 5 milliards de dollars de TVQ que les municipalités vont verser durant les sept années de l'entente et les compensations financières versées par Québec.

52 > Jouer franc-jeu avec l'assurance emploi peut vous mettre dans le trouble si vous tombez sur un fonctionnaire casse-pieds. Une chômeuse a été privée de ses prestations durant 52 jours parce qu'elle avait demandé au fonctionnaire si elle pouvait réclamer sa prestation pour la journée du 25 avril, alors qu'elle avait quitté le pays le soir même. Au lieu de lui dire qu'elle avait bel et bien le droit de réclamer cette journée, le fonctionnaire a déclenché une analyse de son dossier, ce qui a stoppé tous les versements des prestations durant près de deux mois.

La raison? La chômeuse s'est fait répondre que les fonctionnaires qui s'occupent de prendre ces décisions sont très occupés. Belle excuse pour laisser crever de faim des chômeurs!

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Mon souhait pour 2012: que nos fonctionnaires de tous les ordres de gouvernement (fédéral, provincial et municipal) n'oublient pas qu'ils sont avant tout au service de la population. C'est grâce à nos impôts et taxes qu'ils sont relativement bien rémunérés.

Un petit sourire avec ça! Et bonne année!