«Nous ne sommes pas tous des bandits, plusieurs d'entre nous travaillent avant tout pour le client. Vous devriez être plus objectif et regarder les deux côtés de la médaille. Ce serait plus instructif pour les lecteurs de La Presse que certains de vos articles.»

Et c'est signé Yves Laventure: «CGA, planificateur financier, représentant autonome, conseiller en sécurité financière, représentant de courtier en épargne collective inscrit auprès d'Investia Services Financiers Inc.»

Pour me faire la leçon, M. Laventure a sauté sur ma chronique de samedi «C'est pas fini tant que...» où je faisais le point sur la contre-performance du portefeuille que j'ai créé dans le cadre du duel boursier qui m'oppose depuis le 12 février dernier à mon collègue Richard Dufour et ses trois gestionnaires de portefeuille.

«Vu votre piètre performance dans le choix de vos titres, je vous suggère, dit-il, les fonds communs de placement suivants: Fidelity - Grande capitalisation Canada - B (création en février 1988); RBC de revenu actions canadiennes Conseiller (création en août 2006); Fidelity - Dividendes - B (création en mai 2005).»

Les fonds RBC et Fidelity - Dividendes - B, ajoute-t-il, ont battu le S&P/TSX composé depuis leur création et Fidelity - Grande capitalisation Canada - B bat le S&P/TSX composé depuis novembre 1996.

«Vous critiquez très souvent les frais de gestion. Moi, je vends tous les fonds sans frais de sortie et avec des frais à l'entrée de ZÉRO et je suis très généreux (et ce, gratuitement) en terme de planification financière (voir ma mission ci-jointe).»

«Un courtier à escompte ne vous donne aucun conseil et la plupart des conseillers en placements ne sont que des traders et ne donnent aucun conseil autre qu'en placement. Est-ce que leurs performances sont supérieures aux fonds communs de placement? Il n'y a aucune donnée qui existe.»

«Réussir à faire réduire le niveau de vie d'un client afin d'épargner plus pour sa retraite est beaucoup plus important que les ratios de frais de gestion des fonds communs de placement,» plaide-t-il.

Mises au point

De petites mises au point s'imposent. Le duel boursier qui m'oppose à l'équipe de mon collègue Richard Dufour est assujetti à une contrainte de taille: les titres sélectionnés doivent être puisés à l'intérieur des 60 titres qui composent l'indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto. Pour la période allant du 12 février au 25 novembre, l'indice a reculé de 17,8% et ma sélection, de 18,1%. Mes adversaires ont été moins «chanceux», les pertes sur papier étant plus grandes. Pour le moment...

En passant, j'aimerais souligner le courage des experts de Team Dufour (Charles O. Marleau, Stéphane Préfontaine, Marc-André Robitaille), qui ont accepté de jouer publiquement le jeu du très contraignant duel boursier.

Quand le représentant Yves Laventure se sert de la performance de ses trois fonds pour me faire la morale, il se sert d'un mauvais exemple. Les portefeuilles de ses fonds renferment une portion appréciable de titres américains et de titres canadiens qui ne sont pas dans l'indice S&P/TSX 60. Mauvaise comparaison!

Par ailleurs, je n'ai jamais dit que les représentants étaient «tous des bandits». Franchement!

Dans mes chroniques «À quand des frais au mérite?» du 14 novembre et «Fonds canadiens d'actions: contre-performance chronique», du 21 novembre, je dénonçais notamment le montant élevé des frais annuels de gestion (2 à 3%) des fonds communs d'actions alors que la majorité d'entre eux se faisaient battre par les indices de référence.

Tant qu'à payer pour se faire battre par les indices, aussi bien acheter les fonds négociés en Bourse qui copient les grands indices boursiers. Maintenant, oui, il y a chaque année des fonds qui battent les indices financiers de référence. Comme il y a des titres qui explosent de 100%, 200%, 1000%... Mais ils sont très rares.