Vous faites partie des Canadiens qui détiennent des parts de fonds communs d'actions pour une valeur de quelque 250 milliards? Eh bien, sachez que vos chances d'avoir investi dans des fonds qui surpassent le rendement des indices boursiers de référence sont minces.

Dans son étude sur la performance des fonds communs d'actions distribués au Canada, SPIVA Canada (Standard&Poor's Indices Versus Active Funds) présente des chiffres dévastateurs pour les familles canadiennes de fonds communs de placement. Il en ressort en effet que seulement une faible proportion de leurs fonds d'actions réussissent à battre les indices boursiers, une fois les frais annuels de gestion déduits du rendement brut.

Des chiffres? Sur la période de cinq ans terminée le 31 décembre 2010, seulement 2,5% des fonds d'actions canadiennes ont battu le rendement total de l'indice S&P/TSX Composite. Chez les fonds à dividendes, aucun d'entre eux n'a surpassé leur indice de référence des actions canadiennes à dividendes.

Du côté des fonds d'actions américaines, on retrouve à peine 14,1% des fonds qui battent l'indice S&P 500 (en dollars canadiens). Les fonds d'actions internationales doivent se contenter d'un maigre taux de succès de 11,6%.

C'est dans la catégorie des fonds d'actions canadiennes de PME que nos gestionnaires de portefeuille présentent la meilleure fiche, alors que 28,6% des fonds ont réussi une meilleure performance que l'indice S&P/TSX Completion à moyenne capitalisation.

Nos gestionnaires de fonds communs d'actions ont-ils réussi à faire mieux lors de la période de trois ans? Oui, la situation s'est légèrement améliorée dans la plupart des catégories, soit d'environ de six à huit points de pourcentage.

Et si l'on tient compte de seulement l'année 2010? On note une amélioration. Pour chacune des catégories analysées par SPIVA Canada, voici le pourcentage de fonds qui ont battu leurs indices de référence: actions canadiennes (19,6%); actions de PME (32,6%); actions à dividendes (10,4%%); actions américaines (35,2%); actions internationales (9,3%).

D'aussi piètres résultats me donnent une raison de plus pour réclamer des familles de fonds communs de placement une modulation de leur grille de frais annuels de gestion en fonction de leur performance par rapport aux indices de référence. Je vous rappelle que le ratio desdits frais varie de 2 à 3% de l'actif sous gestion.

Ma suggestion: le ratio des frais devrait s'ajuster proportionnellement à l'écart de rendement: plus l'écart est négatif, plus le ratio baisse et vice-versa, plus l'écart est positif, plus le ratio grimpe.

Après avoir attiré mon attention sur l'étude de SPIVA Canada, Ian Gascon, président de la firme Idema Placements, a également soulevé une autre faiblesse chez nos fonds communs d'actions.

«Même si un fonds a été dans le premier quartile pendant les cinq dernières années, dit-il, il a 50% de chances d'être dans le 3e à 5e quartile dans les cinq années suivantes (selon The case for indexing: Canada, Vanguard, juin 2011). Plusieurs études arrivent à des conclusions similaires. Ainsi, il est très difficile de trouver des fonds qui vont offrir une performance supérieure aux indices sur une période de 10 ans.»

«Puisque les gestionnaires de fonds mutuels sont bien au fait de ces statistiques, il est peu probable qu'ils changent leur mode de rémunération, car ils savent très bien que sur une période de 10 ans, ils seront inévitablement perdants.»

Quelle solution propose-t-il?

En plus d'éviter tous les fonds dont les frais de gestion sont élevés, il faut cibler des produits financiers moins coûteux tels que des fonds négociés en Bourse (FNB), comme les iShares, dont les frais de gestion sont minimes. On parle ici de frais allant de 0,17% à 0,55% pour les iShares les plus populaires.

Une mise en garde. Devant la popularité des FNB, les familles de fonds communs et d'autres groupes financiers offrent également une panoplie de FNB. Comme par hasard, leurs frais de gestion dépassent dans la plupart des cas ceux exigés par les iShares correspondants. Dernier conseil: ne tombez pas dans le piège des FNB surspécialisés. Contentez-vous plutôt des FNB axés sur les grands indices boursiers.