Vous vous levez le matin et vous jetez un coup d'oeil à vos courriels: Georges Laraque inaugure une nouvelle patinoire intérieure! Vous passez au dépanneur Leclerc de lune pour acheter un journal, vous feuilletez et vous apprenez que Georges Laraque offre des indices pour détecter les hockeyeurs qui consomment des stéroïdes.

La prestation de Laraque avec le Canadien a été tout à fait oubliable, mais il y a du génie dans sa façon de demeurer dans l'actualité. On sait tout de lui, ses idées politiques, ses habitudes alimentaires, son amour des animaux, ses costumes d'Halloween... Quand il n'est pas commentateur à la télé, il est élément de nouvelle lui-même.

On en sait même trop sur Georges Laraque, si vous voulez mon avis, mais il est tout à fait un homme de son temps. Il a compris que tout ce qui compte en ce troisième millénaire est d'être là, d'être connu, d'être une «personnalité», quelqu'un quoi...

Et pour être bien sûr de capter notre attention, ce diable d'homme nous a révélé, dans son autobiographie - tout le monde et n'importe qui écrit son autobiographie aujourd'hui -, qu'il avait été victime de racisme dans sa jeunesse et même dans le monde du hockey...

NON! Quelle surprise! On n'y aurait jamais pensé... Quel monde cruel!

Sur le même circuit des gens connus pour être connus, notre ex-collègue des sports, Marie-Claude Savard, a écrit une sorte d'autobiographie elle aussi. En fait, dans Orpheline, elle raconte sa douleur d'avoir perdu ses deux parents. Je n'ai jamais compris pourquoi quelqu'un irait raconter des douleurs aussi intimes à des milliers de personnes, mais bon, je suis vieux jeu et j'ai gardé une petite pudeur pour ces choses-là.

Marie-Claude a quitté le journalisme sportif pour faire carrière solo... dans on ne sait pas encore quoi. Secret.

Elle avait déjà remporté un MetroStar, un prix donné par le public parmi tous ces trophées que les communautés médiatiques et artistiques se remettent dans des galas de dimanches soirs pour se rassurer et se flatter l'ego. Gagner un MetroStar, c'était déjà être «une personnalité».

Marie-Claude est une jeune femme très gentille et dynamique, mais, soyons francs, sa carrière de commentateur sportif ne nous a pas laissé des souvenirs impérissables. Sa carrière solo démarre quand même bien: elle était à Tout le monde en parle dimanche dernier pour parler de son épreuve.

Au moins, elle ne nous pas raconté, comme Liza Frulla à la même émission, qu'elle avait été la première à franchir l'entrée d'un vestiaire d'hommes. Ce n'était pas vrai, évidemment, mais pourquoi laisser les faits gâcher une belle histoire? comme disent les Américains.

Enfin, j'exhorte mes jeunes collègues féminines, qui sont de plus en plus à l'aise et à leur place dans le métier, à ne plus nous refaire le coup des gars tout nus...

McGrath se défoule

Il fallait que ça arrive...

Gerald McGrath, ancien botteur des Alouettes et entraîneur-chef des Stingers de l'Université Concordia, s'est vidé le coeur dans The Gazette. Après avoir subi, samedi, une élimination aux mains du Rouge et Or de Laval (33-7), il a dénoncé les trois universités francophones qui dominent le football québécois.

Selon McGrath, Laval, Sherbrooke et Montréal sont avantagés aux plans financier et géographique, ainsi qu'au chapitre des ressources et des équipements.

Il est de notoriété publique que le Rouge et Or est géré par un groupe d'hommes d'affaires qui travaillent en dehors du cadre des sports de l'université. Son budget annuel serait de 2 millions, selon un rapport cité par The Gazette. Mais, jusqu'ici, aucune pratique interdite n'a été signalée.

En ce qui regarde Sherbrooke et Montreal, McGrath est peut-être aveuglé par sa frustration. Il oublie peut-être qu'à l'époque où Laval était la seule équipe francophone, les bons joueurs francophones se retrouvaient à McGill, Concordia et Bishop. Aujourd'hui, ils choisissent les écoles françaises.

McGill, Concordia et Bishop ont par contre tout le Canada anglais comme territoire de recrutement. Cela demande plus de budget, en effet.

McGrath a parlé au lendemain de sa défaite. En homme raisonnable, il n'est pas allé trop loin, avouant n'avoir aucune solution à proposer.

Tim et le bon Dieu

Tim Tebow, sans doute le descendant d'un voyageur français qui s'appelait Thibault, est le quart-arrière des Broncos de Denver et une ancienne star du football universitaire de Floride. Il fait beaucoup parler de lui ces jours-ci, mais pour les mauvaises raisons.

C'est qu'il en met trop sur le dos du bon Dieu. Il s'agenouille et prie pendant les matchs, et ça tombe sur les nerfs de beaucoup de gens, dont les miens. Vous savez ce que j'en pense, alors ne me provoquez pas.

À Oakland dimanche dernier, les fans des Raiders lui avaient préparé une affiche: Welcome to hell!

J'ai connu des athlètes qui nous cassaient les oreilles avec Dieu. John Wetteland, Jacques Chapdelaine, Ryan Walter, Wally Buono, même Gabriel Grégoire a eu un penchant à une époque - avoue, Gaby - avant de retrouver ses esprits, si l'on peut dire.

Or, Dieu n'a rien à voir avec le sport.

Mais attendez donc.... Wally Buono, ce n'est pas lui qui dirige les Lions de Vancouver et qui a donné une volée de 43-1 aux Alouettes samedi dernier?

Praise the Lord!

Je corrige: Dieu n'a rien avoir avec le sport, sauf s'il joue dans l'autre équipe...

Photo: André Pichette, La Presse

Il y a du génie dans la façon de Georges Laraque de demeurer dans l'actualité.