«Battre l'Angleterre, c'est le pied!», a déclaré l'entraîneur de l'équipe de France, Marc Lièvremont, après la victoire des Bleus contre leurs éternels rivaux en Coupe du monde de rugby, samedi. Je me suis imaginé Jacques Martin qui nous dirait: «Battre les Bruins, c'est mieux qu'une partie de fesses!»

Daniel Herrero, ancienne gloire de France et maintenant (excellent) analyste, a parlé de «1000 ans d'irritants historiques». Il a dit aussi que les Bleus étaient méconnaissables contre les Anglais, qu'ils avaient retrouvé leur identité et que tout était possible pour la suite...

Les Français ont sauvé leur honneur après des performances qui ont fait râler toute la France et ils passent en demi-finale contre le pays de Galles, où ils ne seront pas les négligés - ou underdogs, comme ils diraient probablement. Sachez que les Gallois sont reconnus «pour leur mêlée, leur défense et leur réalisme» ... (J'aime bien quand les Français parlent de «réalisme». Le mot revient dans tous les sports.)

Ils se voient déjà en finale contre les All Blacks qui devraient, logiquement, battre les Australiens, vainqueurs des champions du monde Springboks de l'Afrique du Sud. Hémisphère Nord contre hémisphère Sud, voilà un plan de marketing planétaire.

Mais si les Bleus jubilent, ça va très mal chez les perdants. Mike Tindall, le rugbyman marié à la petite-fille de la reine d'Angleterre, Zara Phillips, a été vu et photographié à l'Altitude Bar du Queensland, justement, en train de tripoter, tard dans la nuit, une plantureuse blonde néozélandaise.

Il a aussi participé à un concours de lancer de nains, ce qui n'est pas très politically correct, my lord.

Les tabloïds anglais, ravis, lui ont fait sa fête. C'est le scandale, défaite et lèse-majesté en bonus. Laissons-les régler leurs problèmes en famille...

Mon copain Thomas, qui nous vient de la Côte d'Azur - je me suis toujours demandé pourquoi il est venu s'établir à Montréal, il n'a même pas de mitaines: «En sport, il y a deux choses que je ne supporte pas: une défaite contre l'Italie en foot et une défaite contre l'Angleterre en rugby. L'honneur est sauf...»

Ça m'a rappelé le temps des Nordiques et du Canadien. Notre équipe pouvait perdre dix matchs de suite, mais défense de perdre contre les Bleus, ou les Rouges, c'était selon.

Nous avions la totale comme rivalité, même dans les couleurs des maillots...

Joannie va bien

Parlant de rivalité, les Carabins ont causé toute une surprise samedi, au soleil, en battant le Rouge et Or, 17-12. La défense, Rotrand Sené à l'attaque et un coaching impeccable ont fait la différence.

Il aurait fallu noter la déclaration de Danny Maciocia avant le match: «Pour gagner cette partie, il nous faudra réussir un gros jeu. Nous ne l'avons pas fait depuis le début de la saison.»

Le gros jeu, il l'avait préparé lui-même: un flea flicker (latérale suivie d'une longue passe du demi) qui a complètement surpris les visiteurs.

Mais si vous avez assisté au match ou l'avez vu à la télé, vous vous demandez probablement ce qui est advenu de la meneuse de claque des Carabins qui est entrée en collision avec un joueur du Rouge et Or. Le match a été interrompu pendant 12 minutes et la jeune fille est sortie bien attachée à une civière avec un masque à oxygène. Oh là là! ...

Sachez qu'elle va bien, qu'elle a eu son congé de l'hôpital avec des raideurs au cou et au dos. Joannie Vignola, 19 ans, étudiante en biochimie, se remettra de sa mésaventure, mais elle devra éviter les acrobaties pendant un certain temps.

Les Prairies ont tremblé

C'est parti pour les Jets de Winnipeg, et il fallait entendre les commentateurs anglos s'exciter. Ils étaient comme des scouts, prêts à servir la cause, et au diable l'objectivité. Ils faisaient de tous les membres du nouveau club des prairies, du propriétaire au soigneur, des superhéros, et de la ville de Winnipeg, la huitième merveille du monde.

Je suis souvent allé à Winnipeg et, croyez-moi, ce n'est pas le la huitième merveille du monde. Même pas de 3000e.

Mais c'était émouvant, n'est-ce pas? Dieu que nous aimons le hockey dans ce grand pays blanc! Attendez de nous voir au retour des Nordiques.

Mais les pauvres Jets feraient mieux de changer de méthodes de travail, sinon ils vont trouver la saison longue. Quant au CH, je conclus que je ne lui accorderai pas la priorité pour réserver mes soirées. Il n'y aura pas beaucoup d'occasions de bondir de son siège.

Réveillez-moi quand les séries vont commencer, même si je risque de rater toute la saison du Tricolore...