Un départ marqué par une hausse de 170 points. Un plongeon de jusqu'à 410 points sur l'heure du midi. Et hop ! un rebond de 400 points en l'espace de deux heures. Le tout, suivi d'un autre repli, de quelque 190 points cette fois. Et, lors de la dernière heure, retour à la hausse... pour finalement boucler la séance d'hier en hausse d'une soixantaine de points. Les optimistes ont réussi à avoir le dessus sur les pessimistes.

Cette folle volatilité démontre à quel point, hier, les investisseurs étaient extrêmement nerveux à la suite de la spectaculaire débandade de 512 points du Dow Jones, jeudi. Avec raison, d'ailleurs, car Wall Street traverse depuis deux semaines une autre sérieuse déprime boursière. Et il ne faut pas compter sur le soubresaut d'hier pour proclamer la fin imminente de l'importante correction amorcée à la fin d'avril dernier. Il est important de préciser que le Dow Jones est le seul grand indice nord-américain à avoir terminé la séance en hausse. Alors que le S & P 500 et le Nasdaq affichaient un léger recul, la Bourse de Toronto a enregistré hier une autre séance en forte baisse.

Par rapport à leurs sommets  de l'année qui ont été atteints au printemps, Wall Street et Toronto accusaient hier, à leur creux de séance, une sévère baisse de l'ordre de 15%. À partir de 20% de baisse, on appelle cela un bear market, c'est-à-dire un marché fondamentalement baissier.

Rassurez-vous, on n'en est pas encore rendus là. Lors de la correction de l'an dernier, qui a perduré de la fin du mois d'avril jusqu'au début de juillet, le S & P 500 avait perdu 16,0%. Puis, il avait terminé l'année 2010 en hausse de 12,8%. Un méchant revirement de marché fondamentalement haussier.

Le « Bull Market » amorcé le 9 mars 2009 reste donc toujours en vie, si l'on en croit la majorité des stratèges boursiers. Mais il faut s'attendre à une révision à la baisse des objectifs visés pour l'ensemble de l'année. Il y a à peine deux semaines, des stratèges financiers voyaient le S & P 500 de la Bourse de New York (actuellement à 1200 points) finir l'année dans les 1400 à 1450 points, pour une hausse de 11 à 15% en 2011. Et du côté du S & P/TSX Composite de la Bourse de Toronto, des stratèges visaient comme cible de 14 400 à 14 750 points, pour un gain allant 7 à 9,7%.

Hier, c'est la statistique portant sur une création d'emplois plus élevée que prévu le mois dernier aux États-Unis qui a entraîné la sévère correction de Wall Street dans... une pause. Il ne faut toutefois pas se leurrer : la fragilité de la santé de l'économie américaine continue de semer des inquiétudes. Même chose, évidemment, à l'échelle mondiale en raison de la crise des dettes souveraines qui frappe plusieurs pays de l'Europe, dont la Grèce, l'Espagne, l'Italie.

Ainsi, Wall Street traverse de nouveau une mauvaise période, et ça se répercute, comme d'habitude, sur toutes les places boursières du monde. Par rapport à la fin de 2010, les grands indices boursiers de la planète affichent tous une contre-performance. Et parmi les plus touchés par la déprime boursière, on trouve le S & P/TSX Composite de la Bourse de Toronto, en baisse cette année de 9,5%. Le CAC de la Bourse de Paris affiche une perte de 13,0% et l'Euro Stock 50, un repli de 10,0%. Les Bourses chinoises, le Shanghai Stock Exchanges Composite et le Hang Sang Index, accusent pour leur part des replis respectifs de 7,0 à 9,0%. Même niveau de correction pour la Bourse japonaise.

Cette importante chute généralisée des indices boursiers confirme évidemment qu'on est actuellement en véritable phase de correction boursière. Faut-il s'en inquiéter au point de jeter l'éponge et liquider une partie de son portefeuille d'actions ou de fonds communs d'actions ?

Pas encore... Sur le plan technique, les analystes voient dans leurs boules de cristal des « supports » majeurs aux niveaux suivants, soit 10 500 pour le Dow Jones (11 444 actuellement) et 1100 pour le S & P 500 (1200 présentement). La mauvaise nouvelle technique touche cependant le Nasdaq, dont le présent niveau de 2532 points est en dessous de son support technique des 2600 points.

Depuis le début de l'actuel marché haussier (bull market) amorcé le 9 mars 2009, Wall Street a traversé sept périodes de correction boursière, allant de 3,8% jusqu'à 16,0%, pour une correction moyenne de 7,8%. Après chacune d'entre elles, la Bourse a repris son ascension vers des niveaux plus hauts.

J'ose espérer que la présente correction achève. Les investisseurs qui cherchaient l'occasion d'entrer dans le marché boursier ou d'augmenter leurs positions devraient commencer à profiter de l'occasion qui s'offre présentement. Comme stratégie d'investissement, ils pourraient échelonner leurs achats au fil des autres séances à la baisse, s'il y a lieu. Personne n'est sérieusement en mesure de prédire à quel moment la présente correction prendra fin.

Je miserais sur l'achat des grands indices boursiers. On peut se les procurer en les achetant comme de simples actions, par l'entremise des iShares ou autres fonds négociés en Bourse.

- XQQ: indice Nasdaq 100, protégé contre la fluctuation du dollar ;

- XIU: indice S & P/TSX 60 de la Bourse de Toronto ;

- XIC: indice S & P/TSX de la Bourse torontoise ;

- XIN: indice international MSCI EAEO (Europe, Australasie, Extrême-Orient), avec protection contre les fluctuations de taux de change ;

- XSP: indice S & P 500 de la Bourse de New York, tout en nous protégeant contre la fluctuation du taux de change;

- ZDJ: BMO Dow Jones Industrial Average, protégé contre le taux de change ;

Souhaitons que le creux de la correction ait été atteint hier en cours de séance.