Ils sont un peu plus de 2,3 millions d'étudiants au Canada (dont 555 000 au Québec), et la moitié d'entre eux sont à la recherche active d'un emploi d'été.

Si vous êtes dans cette situation, Statistique Canada a une bonne nouvelle pour vous. La dernière enquête mensuelle sur la population active, dont les résultats ont été publiés hier, nous apprend en effet que la situation se présente plutôt bien cet été. Certainement mieux, en tout cas, qu'au cours des deux années précédentes. Et sans aucun doute beaucoup mieux au Québec qu'en Ontario.

Pour établir le portrait du marché de l'emploi d'été chez les étudiants, l'agence fédérale de statistique recueille des données sur les jeunes de 15 à 24 ans qui sont aux études à plein temps en mars, et qui ont l'intention d'y retourner à l'automne.

Les chiffres publiés hier concernent le mois de mai. Or, dans la majorité des cas, les étudiants âgés de 15 à 19 ans n'ont pas encore terminé leurs cours à cette période de l'année. En revanche, bon nombre de ceux qui ont entre 20 et 24 ans et qui poursuivent des études universitaires sont déjà sur le marché des emplois d'été. En ce sens, les spécialistes considèrent que les chiffres de mai, qui montrent à quel point ce groupe d'âge réussit à décrocher des emplois en début de la saison, constituent un excellent indicateur de ce qui va se passer en juin, juillet et août.

Dans l'ensemble du Canada, on compte 686 000 étudiants âgés de 20 à 24 ans. De ce nombre, 195 000 ont décidé de profiter de leurs vacances et de ne pas chercher de travail cet été. Sur les 491 000 qui restent, 417 000 ont trouvé un emploi (dont presque la moitié à temps plein). Cela nous donne un taux d'emploi qui frise les 61%, un score nettement meilleur que l'an dernier (59%) ou que l'année d'avant (56%). Un point de pourcentage représente approximativement 5000 emplois.

De la même façon, toujours dans le même groupe, le taux de chômage est nettement en recul cette année à 15%, comparativement à 16,5% il y a un an et à 18,2% en mai 2009. Certes, ces chiffres peuvent sembler élevés, mais il faut rappeler qu'ils concernent les emplois d'été, un secteur du marché du travail où, pour toutes sortes de raisons, le chômage a toujours été plus élevé que dans l'ensemble de la population. Une autre façon de voir les choses est de compter le nombre d'étudiants en chômage et activement à la recherche d'un emploi d'été: 74 000 cette année, comparativement à 82 000 l'année dernière.

Les nouvelles apparaissent encore plus encourageantes pour les étudiants québécois. À cause de la faiblesse des échantillonnages, Statistique Canada ne publie pas de chiffres qui permettent de recouper les provinces et les groupes d'âge. Les données provinciales concernent donc l'ensemble des étudiants de 15 à 24 ans à la recherche d'un emploi d'été. Au Québec, cela nous donne, pour mai, un taux de chômage de 15,2% cette année, en nette amélioration par rapport au 18,2% de mai 2010. La situation est certainement beaucoup plus encourageante que ne le laissent entrevoir ces chiffres. Ceux-ci englobent, comme on vient de le voir, les étudiants de 15 à 19 ans. Or, il se trouve que le chômage d'été est beaucoup plus élevé chez les plus jeunes; dans l'ensemble du Canada, il dépasse 31% chez les 15-16 ans et 19% chez les 17-19 ans.

Ce n'est pas tout. Le taux d'emploi pour les étudiants québécois est de 49,2%, un des plus élevés au Canada. Seule la Saskatchewan réussit à faire mieux, mais à peine, avec 49,8%. La moyenne canadienne est de 43,7%. Dans ces conditions, on peut certainement croire que la situation au Québec est bien meilleure que dans le reste du Canada, et que les étudiants québécois se tireront bien d'affaire cet été.

Une chose est certaine, mieux vaut chercher un emploi d'été au Québec qu'en Ontario. Dans la province voisine, on ne parle pas d'amélioration, mais de détérioration. Le taux de chômage d'été, pour l'ensemble des étudiants ontariens, atteint 24,4% cette année, comparativement à 22,1% il y a un an. Ainsi, par rapport à l'an dernier, l'économie québécoise a créé 14 000 emplois d'été; pendant la même période, l'Ontario en a perdu 18 000.