Voici une affaire rapportée par le New York Times la semaine dernière, à quelques jours du match de championnat de football universitaire des États-Unis disputé hier entre l'Université de l'Oregon et les Tigers d'Auburn, une école du Mississippi. Nos dirigeants de sports universitaires devraient prendre note.

Auburn est classé numéro un au pays en football et 85e en sports-études.

En 2006, un professeur de sociologie d'Auburn, Jim Gundlach, écoutait une entrevue donnée par un des joueurs où il affirmait préparer une majeure en sociologie. Gundlach ne connaissait pas cet étudiant. Il a joint les autres profs de sociologie pour découvrir qu'aucun d'entre eux ne l'avait vu à leurs cours. Le bon professeur a fini par découvrir que certains footballeurs-étudiants recevaient des diplômes en sociologie à la fin de leurs études sans avoir suivi un seul cours.

Il s'est fait whistle blower, comme ils disent, il a dénoncé la pratique, ainsi que bien d'autres. L'université a été chambardée, pénalisée, des dirigeants ont été congédiés, sans parler de l'immense embarras public. La direction a corrigé le tir dans les années qui ont suivi, mais les vieilles habitudes sont revenues, d'où le résultat de cette année. (Jim Gundlach n'enseigne plus à Auburn. Il n'a pas été congédié, mais il ne se sentait plus le bienvenu sur le campus.)

Nos équipes de football universitaire n'en sont pas à ce point, du moins je l'espère, parce que les revenus qu'ils génèrent sont minimes comparés à ceux des Bowls. Ils servent surtout à la bonne réputation de l'institution.

Pendant ma vie, les Bowls sont passés de un - le Rose Bowl, tradition du jour de l'An, le grandaddy of them all, comme ils disent - à 35. On parle de beaucoup d'argent à se partager.

Nos universitaires canadiens, déjà éclaboussés par un miniscandale de dopage, devraient toujours garder en tête ce que trop de laxisme peut causer.

Les Girls

Le football américain, professionnel et universitaire, nous offre tout de même de grands spectacles ces jours-ci.

Je me suis pris à observer le travail des journalistes féminins assignées à la couverture des matchs. Elles doivent prouver qu'elles sont aussi bonnes que leurs collègues masculins, alors elles les imitent en essayant d'en mettre plus. Mauvaise idée, si vous voulez mon avis.

Je ne sais pas comment elles devraient s'y prendre, mais certainement pas en répétant les conneries des mâles.

Les Girls ont tendance à répéter les clichés de leurs collègues, comme si c'était la chose à faire pour prouver leur compétence.

Et parlant de clichés, j'en ai lu deux classiques dans un journal local d'hier: «Les Red Wings sont comme le bon vin, ils s'améliorent en vieillissant.»

Accordons-lui le prix du cliché le plus usé.

L'autre disait: «Les Beckham attendent la visite de la cigogne.»

Ouf, ça fait mal. Accordons-lui le prix du plus quétaine.

Les dinosaures

Il fallait voir Mike Milbury, l'extraterrestre ex-directeur général des Islanders, se fâcher contre deux commentateurs sportifs de TSN qui parlaient de commotions cérébrales, de coups à la tête et de l'agression de Tom Kostopoulos à l'endroit de Brad Stuart, des Red Wings, qui a subi une fracture de la mâchoire en plus de perdre connaissance.

Furieux et condescendant, Milbury les a presque traités d'ignares. Il disait que ce coup était parfait, tout à fait légal et qu'il fallait jouer de cette façon. Les autres l'ont un peu ignoré et ils ont bien fait.

La LNH a infligé une suspension de six matchs à Kostopoulos et j'aurais aimé voir la gueule de Milbury quand il a appris la nouvelle.

Il y a toujours de ces dinosaures dans nos médias sportifs, des hommes dépassés qui ont cessé d'évoluer en 1970 et qui sont certains, surtout s'ils ont été entraîneurs dans la LNH, d'avoir raison. Ils nous considèrent tous comme de pauvres non-initiés qui ne comprennent rien. D'où la condescendance.

Pour eux, les commotions cérébrales, comme le réchauffement de la planète, n'existent pas ou ne sont pas assez importantes pour en parler.

Le nom de Don Cherry me vient à l'esprit. Ceux des frères Sutter aussi.

Saint-Valentin

Mes perruches, Céline et René, sont mélomanes, vous le savez. Elles sont très excitées ces jours-ci parce que je leur ai offert des billets pour le spectacle d'Abba, le 14 février à la Place des Arts. Oui, le soir de la Saint-Valentin...

J'ai un grand corazón sensible, vous savez. Il ne s'agit pas des vrais Abba, bien sûr, mais de faux qui chantent Dancing Queen... Seventeen... en se dandinant et en faisant semblant d'être les vrais. Il suffit de fermer les yeux.

Je savais que mes adorables amis ailés seraient comblés. Ils n'hésitent jamais à faire le tour de la province pour voir le faux Elvis, le faux Johnny Cash, les faux Beatles, le faux Phil Collins, le vrai Sylvain Cossette qui chantent les vieux succès des autres... Vive le show-business.

Le rêve de Céline et René, évidemment, serait de voir la vraie Céline à Las Vegas. Mais je n'ai pas un si grand corazón.