La dernière fois qu'on a vu Danny Maciocia, il venait d'être nommé entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal et se trouvait devant une rébellion. Un groupe de joueurs réclamait le retour de Marc Santerre, dont le contrat n'avait pas été renouvelé.

Trois semaines plus tard, Maciocia a convoqué les médias hier pour présenter 15 recrues. Il en a promis d'autres pour bientôt. Il semblait bien en contrôle de la situation.

«Tous les joueurs ont accepté de revenir. Il fallait se parler, face à face. Ça prenait 5, 15, 30 minutes, ça prenait le temps qu'il fallait, mais tout s'est réglé. Maintenant, on a du fun à travailler.»

Quinze recrues, et d'autres à venir, pour une équipe qui a perdu seulement cinq joueurs à la fin de la dernière saison, ça fait beaucoup de monde...

«Nous cherchons de la profondeur et nous mettrons tout le monde en compétition à l'intérieur de l'équipe. Comme chez les pros. On repart tous à zéro. Si tu travailles bien, tu vas jouer, même si tu es une recrue. C'est bon pour les pros, mais ça prépare bien pour la vie après le football aussi. Quand les jeunes iront sur le marché du travail, ils seront en compétition avec d'autres travailleurs...»

L'effet Maciocia

Les collègues parlaient hier de «l'effet Maciocia» pour expliquer un nouvel engouement à l'endroit des Carabins. Les demandes viennent de partout, les footballeurs s'amènent en groupe. Quand on a un entraîneur qui a remporté deux Coupes Grey, ça fouette l'intérêt.

«Mais non, mais non, répond Maciocia. C'est l'effet Université de Montréal, une bonne école où l'on obtient un diplôme reconnu tout en jouant au football. C'est une belle occasion.»

Notre homme est peut-être modeste. Des footballeurs américains ont contacté les Carabins. «Ils sont prêts à jouer à trois essais. Mais ça ne se fera pas, nous prenons les joueurs de chez nous d'abord.»

Parmi les recrues rencontrées hier, on trouvait Gabriel Cousineau, 19 ans, quart-arrière du collège Montmorency (AAA). Maciocia le voit déjà comme deuxième homme derrière le vétéran Alexandre Nadeau-Piuze.

Le collège Montmorency n'est pas une grande machine de football, loin de là, mais Cousineau montre des statistiques flamboyantes pour un quart perdant. «Oh mon Dieu... Nous avons remporté quatre parties en trois ans, dont trois l'année dernière. On avait de gros problèmes, 25 joueurs ont coulé leurs cours et n'ont pas eu le droit de jouer, les entraîneurs partaient et d'autres arrivaient.»

Côté études, pas de problème avec Cousineau qui entrera à Polytechnique en janvier. Le garçon est un petit (grand) bollé. «Je me dirige vers le génie mécanique. Je m'intéresse beaucoup à la physique. Et puis, mon père est diplômé de Polytechnique. C'est mon fan numéro un et mon conseiller.»

Il n'y a pas que le père...

«Mon frère Frédéric a été entraîneur des receveurs de passes chez les Carabins. Mon frère Sébastien est enseignant et entraîneur de football au collège Letendre à Laval... On parle de football à la maison.»

Le jeune Gabriel quittera la maison familiale à son tour pour s'installer sur le campus dans la montagne.

Il se décrit ainsi comme quart-arrière: «Je suis athlétique, je peux éviter des plaqueurs et me déplacer avec le ballon. Il faut que je travaille sur la lecture des défenses, c'est normal.

«Je veux faire un impact tout de suite chez les Carabins, je veux jouer le plus tôt possible, mais je ne suis pas ici pour voler la job d'un autre....

«J'ai choisi l'Université de Montréal à cause de l'excellence de son programme sport-études... et parce que coach Danny a travaillé avec les plus grands quarts-arrières de la LCF. Je suis certain qu'il va m'apprendre beaucoup de choses...»

L'effet Maciocia...

Invitation

Chers lecteurs, n'oubliez pas le party de la section des Sports de La Presse ce soir au Diable Vert, rue Saint-Denis (angle Mont-Royal).

On regardera le match Canadien-Red Wings, on bavardera et on verra qui est le plus savant en matière de hockey et de bien d'autres choses. Il y aura des célébrités, promis.

Et qui sait? Vous aurez peut-être votre binette dans la chronique de potins de Herby Moreau, entre Paris Hilton et Réjean Tremblay...

C'est pour une bonne cause, la Grande Guignolée des médias.

Photo: André Pichette, La Presse

Danny Maciocia, le nouvel entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal, a présenté ses recrues à la presse, hier.