Pour un bon film qui traite de la boxe de près ou de loin, on trouve 10 navets. Ceux qui connaissent le milieu sont souvent déçus et le malaise est international. Sur la planète boxe, qui sévit sur tous les continents, les cinéastes sont nombreux à se casser la gueule.

Notre cinéma québécois a commis il n'y a pas si longtemps un très oubliable La ligne brisée.

The Fighter (Le coup de grâce), mettant en vedette Mark Wahlberg qui est aussi producteur, doit être classé dans la courte de liste de bons films de boxe. Le scénario est tiré de la vie et de la carrière de «Irish» Micky Ward, un poids moyen américain, dont les amateurs de boxe montréalais se souviennent à cause de ses trois sanglants et spectaculaires affrontements contre notre Arturo Gatti.

Le film prend fin justement au moment où Ward se trouve au milieu d'une improbable ascension et obtient un combat de championnat du monde contre Gatti. Il s'agit d'une sorte de happy ending, parce que Ward sera enfin payé grassement.

On est content parce que le bonhomme vient d'un milieu dur, de la ville ouvrière de Lowell, au Massachusetts, qui permet au réalisateur David O'Russell de nous présenter le white trash de la Nouvelle-Angleterre, pas si loin de nous. On est content aussi de cette fin heureuse parce que le film n'est pas rigolo du tout.

Le personnage le plus fort, Dicky Eklund, demi-frère de Micky et boxeur prometteur qui a trop vite troqué les gants pour une pipe à crack, est interprété par le très inquiétant Christian Bale. Bale vole le show.

Juste derrière lui, une mère sortie des enfers qui s'improvise gérante de ses fils. Melissa Leo, une star de films indépendants, incarne cette matrone qu'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi. Elle a neuf enfants de plusieurs pères, dont sept filles qui pourraient être sept sorcières. Le terme dysfonctionnel est faible pour décrire ce zoo. On pense à la famille Hilton.

Du white trash extrême qu'on vous dit, sans compter les habituels personnages louches qui rôdent dans les galas de boxe. Nous sommes dans la réalité.

Pour les scènes de combat, les plus difficiles à rendre crédibles, O'Russell a évité de relancer le surréaliste Raging Bull - le noir et blanc sied bien au monde de la boxe - et de tomber dans la sentimentalité de Rocky I, qui n'était pas si mal.

Le réalisateur a choisi de transformer l'écran en téléviseur, avec son look particulier, et de faire intervenir les grands commentateurs de boxe actuels, dont Larry Merchant, Michael Buffer et Roy Jones Jr. Sugar Ray Leonard y fait une apparition remarquée.

Bonne idée. On se croit à HBO pour un vrai combat.

Un film à voir si la boxe vous intéresse. Ou pas.

Il est bon de savoir que Mark Wahlberg est originaire d'un quartier dur de Boston, qu'il a grandi dans une famille pauvre de neuf enfants, qu'il a fait de la prison et très peu d'études.

Il idolâtrait Micky Ward. Dans The Fighter, Wahlberg reproduit la vie de son héros.

The Fighter prendra l'affiche le 17 décembre.

Du côté du CH...

Jacques Martin a vanté le défenseur Roman Hamrlik après la belle victoire de 4-1 contre les Sénateurs, mardi. En plus de marquer un but, le grand Tchèque a passé plus de 25 minutes sur la patinoire et il s'impose de plus en plus comme le successeur d'Andrei Markov.

Pensez-vous que Hamrlik a obtenu une étoile pour sa belle soirée de travail? Bien sûr que non. Les trois sont allées aux trois autres marqueurs du Canadien.

J'aime bien l'idée de laisser les fans choisir les étoiles, mais les résultats ne sont pas plus brillants qu'avant.

Enfin, et je répète: le CH est très bien dirigé. Auriez-vous pensé à utiliser Mathieu Darche dans l'attaque à cinq? Jacques Martin, lui, y a pensé et il avait bien raison.

P.K. dans les gradins?

Ça nous a permis de découvrir le jeune Yannick Weber et comme les défenseurs ont l'habitude de tomber au combat, il n'y en a jamais de trop.

Il va revenir en force, notre P.K., ne vous énervez pas. La saison est longue...