Fidèle à ses habitudes, la Bourse nous en a fait voir de toutes les couleurs depuis le début de l'année, comme les grands indices ont fortement oscillé. Heureusement, à moins de quatre semaines de la fin de l'année, on s'en tire vraiment bien avec des hausses assez appréciables chez la plupart des indices boursiers.

La question de l'heure: la Bourse va-t-elle continuer de grimper ou va-t-elle s'effondrer?

Vous ne serez sûrement pas surpris d'apprendre que les gourous sont plutôt divisés sur la question. Les plus optimistes sont persuadés que les indices vont poursuivre leur ascension vers les sommets records de 2007 pour les grands indices américains et de 2008 pour la Bourse canadienne. D'autre part, les plus pessimistes des gourous, eux, anticipent une magistrale débandade pas plus tard qu'au début de 2011.

Mes prévisions? La seule chose dont je suis totalement sûr, c'est que la Bourse continuera de beaucoup fluctuer, comme cette année. Comme c'était également le cas en 2009, en 2008, etc.

Quand on décide d'investir en Bourse, il faut être pleinement conscient que les bonnes et les mauvaises périodes boursières se succèdent rapidement. Et cela exige de la part des investisseurs une qualité essentielle: avoir un degré élevé de tolérance aux risques. Sans cette qualité de base, les périodes de crise boursière deviennent invivables. Et ça pousse les gens à commettre des gaffes monumentales.

Chaque fois que la Bourse traverse une crise, un grand nombre d'épargnants finissent par paniquer et liquider une partie de leur portefeuille au creux du marché. Et quand la Bourse repart en forte hausse, un vent d'euphorie gagne de nouveaux adeptes et les convainc d'acheter au haut du marché.

En Bourse, il n'y a pas de recette magique. Il faut de la discipline. Voilà pourquoi les investisseurs aguerris restent toujours actifs avec une importante portion de leur portefeuille, tempête ou pas.

Quand des titres montent, ils ne lésinent pas à encaisser des profits en revendant une partie de leurs positions. Si les titres continuent d'augmenter, ils vont continuer d'en profiter... avec la portion conservée. Dans le cas contraire, ils pourront en acheter à la baisse.

Quand la Bourse enregistre de fortes périodes à la baisse, dites-vous qu'il y a des investisseurs optimistes qui, eux, achètent à prix d'aubaine. Les bons coups en Bourse se font généralement pendant les grandes déprimes boursières. Mais il faut des nerfs d'acier et un bon coussin financier, j'en conviens.

Regardons comment l'année boursière 2010 s'est comportée jusqu'à présent. On peut la diviser en trois phases.

De janvier à avril, nous avons eu droit à quatre mois de hausse. Le baromètre de la Bourse de Toronto (S&P/TSX Composite) a grimpé de 4% pendant que la Bourse de croissance (TSX Venture) a gagné 10%. Mais Wall Street faisait beaucoup mieux que Toronto: le Dow Jones a monté de 7%; le S&P 500 de 9%; le NASDAQ de 11% et le Russell 2000 de 18%.

Par la suite, les investisseurs ont eu droit à quatre mois de grande déprime boursière. De mai à août, les indices se sont royalement effondrés pour redescendre dans le rouge. Par rapport à la dernière semaine d'avril, le S&P/TSX Composite a reculé de 9% et le TSX Venture de 18%.

À Wall Street, la débandade a été encore plus violente: le Dow Jones a reculé de 14%; le S&P 500 a affiché une baisse de 17%; le NASDAQ a chuté de 18% et le Russell 2000 a perdu 21%.

Et le beau temps est revenu petit à petit. Il perdure depuis déjà trois mois.

Les indices ont littéralement explosé depuis le creux de juillet dernier. Le principal indice de Wall Street, le S&P 500, affiche un gain de 19% en quatre mois. Pendant que le Dow Jones grimpe de 13%, le NASDAQ explose de 23% et le Russell 2000 de 27%.

La Bourse canadienne a emboîté le pas, comme c'est son habitude. Le S&P/TSX a bondi de 17% au cours des quatre derniers mois. Et tenez-vous bien: le TSX Venture, lui, y est allé d'un saut de perche de 51%.

À la suite d'un tel rebondissement depuis août, il ne faudrait pas se surprendre de voir les marchés boursiers nous rappeler à l'ordre avec une correction.

Rassurez-vous, rien de majeur ne semble vouloir achever l'actuel bull market. Toutefois, il est fini, le temps des aubaines. Depuis le creux de mars 2009, les grands indices de la Bourse canadienne et de Wall Street ont rebondi de 75 à 80%.

Une correction dans un marché fondamentalement haussier serait ainsi bienvenue, car elle donnerait un nouvel élan boursier.