Un professeur m'a déjà expliqué que s'il parlait un peu fort à un garçon, ce dernier serait fâché sur le coup, mais il aurait tout oublié le lendemain. S'il parlait un peu fort à une fille, par contre, elle s'en souviendrait pendant des mois...

Ryan Walter rit au bout du fil. Le nouvel entraîneur de l'équipe canadienne de hockey féminin répond: «Il y a sûrement du vrai là-dedans. Mais je n'ai jamais été un criard ni un colérique. Je préfère regarder les gens dans les yeux et dire la vérité, que ce soit à Henrik Sedin ou à une des filles de mon équipe.»

Walter a été nommé en septembre dernier, en remplacement de Melody Anderson. Une surprise, sauf que le choix est intéressant. Cet homme est très calme et réfléchi, alors que Melody avait du Pat Burns dans le nez, ce que les filles n'appréciaient pas toujours.

«Jusqu'ici, j'aime beaucoup ce que je fais. Je suis emballé par les gens autour de l'équipe et dans l'équipe. C'est un programme très professionnel. J'admire le professionnalisme des joueuses et de l'organisation. Les filles veulent être les meilleures du monde. Il y a des différences avec le travail d'entraîneur dans la LNH, c'est certain, mais j'ai appris à m'adapter rapidement. Dans la LNH, on n'a pas le choix.»

Le Canada participera cette semaine au tournoi des Quatre Nations qui se déroulera à Terre-Neuve. Les autres équipes sont les États-Unis, la Suède et la Finlande. À mon avis, cette compétition sera plus intéressante que le tournoi olympique.

Ryan Walter est bien sûr au courant des débats entourant le tournoi olympique de hockey féminin, qui pourrait être annulé, faute d'équipes compétitives.

«Certains pays ne sont pas très loin des quatre premiers. Il suffirait d'injecter plus de fonds. Je crois que le Canada et les États-Unis devraient soutenir ces pays et leur venir en aide. Ce serait une solution.»

Ce modèle de mari et de père a cinq enfants, dont un fils qui évolue dans les mineures pour l'organisation de l'Avalanche du Colorado. «Je serai grand-père pour la première fois dans un mois. Est-ce croyable?»

Oui.

De Montréal, Walter se rappelle avec plaisir ses copains dans l'équipe et autour de l'équipe. «La Coupe Stanley de 1986 est évidemment mon meilleur souvenir, mais je n'oublierai jamais notre effort pour gagner la Coupe en 1989 avec Pat Burns. Nous sommes venus très près.»

Hier, dans un match de préparation, le Canada a perdu 6-5 contre l'équipe midget AAA championne de Terre-Neuve.

Déçu?

«Je suis comme tous les entraîneurs, mais ce n'est pas trop grave. Nous avons obtenu plus de chances de marquer et plus de lancers. Elles ont compté le but gagnant à deux minutes de la fin.

«Nous avions besoin d'un bon test avant le début du tournoi, et nous l'avons eu. Mardi (demain), pour notre premier match, nous affrontons les États-Unis. Ce sera tout un défi pour commencer le tournoi.»

On s'en reparle.

Les Carabins

Le match a pris fin sur un botté court raté par les Carabins. On a dit qu'ils ont manqué de temps. Je ne crois pas. Les Carabins n'ont jamais vraiment été dans le coup, accusant un retard pendant tout le match. Le Vert et Or de Sherbrooke a pris les devants 19-0.

Résultats final: 33-28, et il s'agit d'un cas typique de «pointage qui ne reflète pas l'allure du match».

On a aussi dit que c'était une surprise. Je ne crois pas. Le Vert et Or a une équipe beaucoup plus expérimentée que celle des Montréalais.

La bonne nouvelle pour l'entraîneur-chef Marc Santerre: ses jeunes n'ont pas abandonné et ils ont eu de très beaux moments. Avec un an de plus dans le corps, l'équipe ne régressera pas.

Un conseil: plus de discipline, S.V.P... Moins de pénalités stupides, un problème récurrent chez les Bleus.

Enfin, les rumeurs circulent concernant les entraîneurs-chefs au Québec. Danny Maciocia, deux fois champion de la Coupe Grey avec les Eskimos d'Edmonton, pourrait faire son entrée quelque part.

Mots en vogue

Vous zappez d'une station à l'autre et d'un sport à l'autre et vous entendez de plus en plus l'expression «un sentiment d'urgence», qu'on pourrait remplacer par «Arrêtez de vous pognez le beigne»...

Ce sont des modes qui viennent et s'en vont, comme «hockey de rattrapage» qu'on a entendu ad nauseam. «Trio de puissance» en est une autre. (Ajoutez celles qui vous viennent à l'esprit.)

On ne les entend plus. Comme disait Coco Chanel, une amie personnelle: «La mode, c'est tout ce qui se démode.»

J'aime bien aussi l'expression «cette fameuse» rondelle, comme dans «il faut aller chercher cette fameuse rondelle».

C'est la rondelle qui doit être flattée. Qui ne veut pas être «fameux» de nos jours?

Sauf que «fameux» veut d'abord dire: «Qui a une grande réputation, bonne ou mauvaise.» Comme dans: vous connaissez tous le français de nos fameux commentateurs sportifs...