Parfois, le métier de journaliste nous pousse à commettre des faux pas... Bonjour? Patrick Leduc? Ça va bien?

«Euh... non... pas vraiment.»

Une bonne claque dans le front et on recommence. Pardon pour la question stupide, Patrick...

«Non, c'est correct. J'ai répondu franchement. Je ne suis pas inconsolable, je ne suis pas en pleurs, mais je suis déçu...»

Il faut savoir que la direction de l'Impact a récemment retranché cinq joueurs, des vétérans surtout, pour faire place à une jeunesse qui passera à la MLS en 2012. Sinon, ces bons et expérimentés soldats auraient probablement eu droit à une autre saison de soccer professionnel. Leduc s'est joint au club en 2000.

«Je l'ai vu venir, évidemment. J'ai 32 ans, mon contrat se termine en 2010 et je dois être opéré à un genou dans les prochaines semaines...

«Mais je reste sur ma faim, je n'ai pas eu tellement d'occasions de jouer, j'ai raté 90% de la dernière saison à cause d'une blessure à un pied, mais quand j'ai joué, à différentes positions, j'ai fait du bon travail. C'est ma force, je peux jouer à plusieurs positions.

«Mon fils de 6 ans, par contre, est très triste (Leduc a également une fille de 3 ans). Ses petits amis à l'école lui ont dit que son père ne jouait plus pour l'Impact. Je lui ai tout expliqué, mais il est encore triste...»

Leduc est directeur technique de la fédération de soccer de la Rive-Sud. «C'est un titre ronflant pour dire que je gère les programmes sports-études au Collège Français, à l'école Mortagne et ailleurs...»

Est-il question d'un retour au jeu dans une autre ville?

«C'est drôle, j'ai rencontré par hasard un ancien de l'Impact, Bill Sedgewick, qui est dirigeant du club à Rochester. On en a parlé, mais il y a l'opération d'abord, le travail, la famille... Je vais penser à tout ça plus tard.

«La direction de l'Impact m'a dit qu'on se reparlerait pour autre chose. Je ne sais pas ce qu'ils ont en tête, mais je vais revoir Nick DeSantis à mon retour de vacances à la mi-novembre.»

Il faut savoir que Leduc était le visage pure laine de l'Impact. Le terme le fait rire. Mais le bonhomme est instruit, éloquent et n'a jamais refusé d'entrevues. Il y a certainement une place pour lui dans l'organisation.

Alors, ça va bien, Patrick Leduc?

En fait, dans la vie d'un athlète vient ce moment où il faut penser à faire autre chose que du sport. Il s'agit d'une étape pénible à vivre. Un moment de retour sur le plancher des vaches.

Mais on n'en meurt pas et Patrick Leduc n'est pas du genre à s'apitoyer sur son sort.