Dans le fond, rien ne justifie plus que trois ou quatre paragraphes sur les aventures d'Ilya Kovalchuk au New Jersey. John MacLean, entraîneur-chef recrue, a voulu montrer qui était le patron de l'équipe samedi. Kovalchuk a raté une réunion d'équipe samedi matin et MacLean l'a laissé dans les gradins pour le match.

Il faut donc que MacLean ait eu la permission de Lou Lamoriello pour s'être permis pareil geste. Ce faisant, il faisait poireauter un joueur payé 100 millions pendant les 15 prochaines saisons. Soit Lamoriello a été forcé par le propriétaire des Devils d'embaucher Kovalchuk, et alors il a passé son message en se servant de MacLean, soit l'embauche de Kovalchuk est sa décision, et alors il a voulu sauver l'autorité de son entraîneur recrue.

Dans un cas comme dans l'autre, c'est le gars qu'on paye 10 millions par année avec un contrat blindé de 15 ans qui va avoir raison sur celui qui touche 450 000$ et qui peut se faire congédier demain matin.

Autrement dit, John MacLean aurait intérêt à appeler le doc Mailloux et vite pour se faire expliquer comment carburent ces surdoués multimillionnaires. Sinon, il devra le consulter pour soigner une dépression après son congédiement.

Bob Sirois... in English!

Hier midi, au restaurant de Guy Lafleur au coin de la 640 et de la 117 à Rosemère, Bob Sirois a lancé la version anglaise de son livre sur la discrimination subie par les francophones dans la Ligue nationale de hockey.

La version anglaise a été enrichie et augmentée et comme le dit si bien Sirois, tous les commentateurs et analystes du reste du pays qui se sont époumonés à démolir ses recherches et ses conclusions sans n'y rien comprendre, quand le livre est sorti en français, auront enfin une chance de savoir de quoi il en retournait.

Mais Sirois, en préparant cette édition, a fait une découverte lourde de conséquences. Non seulement la Ligue nationale, entité favorisant les Canadiens anglais de tout temps, est-elle discriminatoire envers les francophones, mais elle l'est également envers les hockeyeurs américains. L'ancienne vedette des Capitals de Washington a découvert que les États-Unis ont autant de joueurs inscrits dans leur hockey mineur que le Canada. Un peu moins d'un demi-million dans les deux cas. Pourtant, quand arrive le temps du repêchage, les membres du réseau canadien choisissent près de 50% de Canadiens contre 31% d'Américains.

Il faut comprendre que dans la Ligue nationale comme dans d'autres sphères d'activité dans la société nord-américaine, c'est souvent qui tu connais qui ouvres les portes. Ça peut jouer dans l'autre sens puisque Guy Boucher, une fois nommé à Tampa Bay, a choisi deux Québécois pour l'appuyer. C'est cependant une exception et on voit à Montréal que la présence de Québécois à la direction de l'équipe semble avoir un effet contraire.

Kerry Fraser: le but d'Alain Côté n'était pas bon!

Pendant la fin de semaine, j'ai dévoré le livre de Kerry Fraser, The Final Call. J'ai toujours beaucoup aimé Fraser. C'était un arbitre qui avait du courage et qui s'éloignait souvent du livre non écrit de la Ligue nationale voulant que les arbitres doivent absolument égaliser les pénalités dans un match.

Souvent, sur une patinoire, Kerry Fraser était le seul à avoir un véritable sens de l'esprit sportif. Et il raconte comment il avait forcé Matthew Barnaby à s'excuser auprès de Claude Lemieux. Pépé traversait un divorce difficile et Barnaby l'avait insulté à propos de sa femme. Claude était abattu et Fraser avait mis fin à cette folie.

Quand on lit le livre, on se retrouve sur la patinoire, au coeur de l'action. Bien sûr, le point de vue est celui de Fraser, mais de vivre ses prises de bec avec un jeune Mario Lemieux ou ses chicanes mémorables avec Michel Bergeron est un délice.

Et puis, Fraser raconte évidemment ce qui l'avait convaincu de refuser le but d'Alain Côté. Cette fois, Fraser se trompe, le but était bon.

DANS LE CALEPIN Hier, j'ai passé à travers le livre de Daniel Poulain racontant la grande et les petites histoires de 110%, l'émission mère de toutes les émissions de débats à la télé. Je vous raconterai le tout dans quelques jours, mais les fidèles de l'émission vont saliver. Le livre sera lancé dans quelques jours.