S'il faut en croire Serge Savard, les courses de chevaux seront de retour à Montréal. Avec le tout nouveau Jockey Club du Québec, un organisme à but non lucratif qui compte une dizaine d'hommes d'affaires, l'ancien DG et capitaine du Canadien s'attelle à la relance des courses sous harnais à Québec d'abord, puis à Montréal.

Le but ultime de l'organisme est de construire un hippodrome dans la région de Montréal.

«Les plans sont déjà faits, affirme Savard. Il sera construit sur la rive nord ou la Rive-Sud, les espaces en pleine ville étant trop chers. De nos jours, on n'a pas besoin d'un méga-hippodrome. Une petite piste suffit puisque plusieurs paris sont faits par l'internet.

«Quant à Trois-Rivières, le propriétaire de la piste a décidé de la fermer. Trois-Rivières n'est pas dans notre projet à l'heure actuelle.»

Le projet du Jockey Club passe d'abord par la ville du maire Labeaume. «Nous exploitons quelques salons de paris qui nous ont rapporté pas mal d'argent. Quand nous aurons présenté 50 programmes à Québec, la loi nous permettra d'offrir nos courses dans les salons. Ce sera fait en 2011.»

Le temps du cheval...

Plus d'un observateur vous dira qu'il n'y a plus de place pour des courses de chevaux à Montréal en 2010, que les belles années du cheval sont passées. Les générations qui viennent n'ont jamais connu un cheval alors que leurs parents, grands-parents et arrière-grands-parents les côtoyaient chaque jour, en possédaient dans certains cas et les admiraient et les respectaient jusque dans les rues de Montréal où les chevaux travaillaient avec les hommes.

Serge Savard n'est pas d'accord.

«Il y a un peu de vrai là-dedans, mais il reste encore une bonne base d'amateurs. Plus que ce que tu penses. Il suffit de voir plus petit.

«Le déclin des courses au Québec a commencé avec l'apparition de Loto-Québec. Puis, il s'est accentué avec l'arrivée du Casino de Montréal.

«Un de mes chevaux a remporté un prix important aux États-Unis devant 100 000 personnes. Les courses fonctionnent toujours bien aux États-Unis et en Ontario. L'Ontario est le meilleur endroit en Amérique pour l'industrie des courses, mais ils ont relancé le sport en installant des appareils de loterie vidéo à l'hippodrome. Nous ne ferons pas ça.»

La tendance veut aussi qu'on jumelle des hippodromes à des casinos...

«Ce n'est pas dans nos plans pour le moment. Nous voulons créer un événement familial avec des aires de pique-nique autour de la piste, des tentes et une ambiance de fête.»

Savard et le Jockey Club du Québec ne parlent pas d'échéancier, même si les plans de l'hippodrome sont déjà complétés.

La première étape consiste à relancer les courses sous harnais sur une base solide à Québec.

À suivre.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Les courses de chevaux vont reprendre leur place au Québec, dit Serge Savard.