La Bourse s'est redressée de façon spectaculaire depuis la fin août. Cela a eu pour effet immédiat d'engendrer un nouveau regain d'optimisme.

Alors que le principal indice de la Bourse canadienne (S&P/TSX Composite) se «contentait» d'une hausse de 5%, celui de la Bourse de New York, le S&P 500, explosait de 10,6%. Même chose ou presque pour les indices représentant de chaque côté de la frontière les plus grandes capitalisations, tels le S&P/TSX 60 de Toronto («4,3%) et le Dow Jones («9,5%). Pour leur part, le Nasdaq et le Russell 2000 ont enregistré une performance encore plus enrichissante depuis un mois et demi. Pendant que le Nasdaq gagnait 12,6%, le Russell 2000 montait de 13,8%. Et chez nous, l'indice des petites sociétés gagnait 6,9%.

Il n'en fallait évidemment pas plus pour refaire le plein d'optimisme parmi les boursicoteurs.

On peut évidemment compter sur les firmes de courtage pour canaliser ce vent d'optimisme en attirant les investisseurs avec de nouveaux placements. Le «Dividend Select 15» est justement l'un de ces placements que toutes les firmes de courtage vont promouvoir avec force ces temps-ci.

Le promoteur du «Dividend Select 15», la firme Quadravest, a réussi à embarquer dans son placement les 14 grandes firmes de courtage canadiennes qui se partagent le marché canadien des valeurs mobilières. À moins d'un revirement boursier dans le rouge foncé, les conseillers des maisons de courtage devraient réussir à vendre des dizaines de millions de dollars de ce placement, le «Dividend Select 15».

Qu'a-t-il de si alléchant, ce placement, pour attirer les investisseurs? Il offre un généreux dividende de 7%. Ce qui équivaut avant impôts à un rendement d'intérêt de 9,3%.

Comment le «Dividend Select 15» peut-il parvenir à verser un rendement si élevé?

Son «secret» réside dans la conception même du produit. Le «Dividend Select 15» est un fonds d'investissement (à capital fixe) dont le portefeuille sera composé de 15 titres de grandes sociétés canadiennes. Ces titres seront choisis parmi une vingtaine d'entreprises qui offrent toutes un dividende à rendement relativement élevé.

Voici les entreprises en question, avec, entre les parenthèses, le rendement annuel du dividende: Banque de Montréal (4,7%); BCE (5,5%); Banque CIBC (4,6%); CI Financial (3,80%); Enbridge (3,1%); EnCana (2,6%); Great-West (4,9%); Husky Energy (4,7%); Banque Nationale du Canada (3,8%); Power Corp (4,3%); Banque Royale (3,6%); Corporation Shoppers Drug (2,3%); Financière Sun Life (5,4%); Telus Corporation (4,3%); Banque de Nouvelle-Écosse (3,6%); Banque TD (3,2%); Thomson Reuters (3,0%); Groupe TMX (5,0%); TransAlta Corporation (5,3%); et TransCanada Corporation (4,2%).

Comme vous pouvez le constater, les dividendes versés par ces grandes entreprises canadiennes sont peut-être élevés, mais quand même pas près du fameux 7% qu'on nous promet.

Mais où se cache le «secret» pour arriver à offrir un dividende de 7% aux détenteurs des parts du fonds «Dividend Select 15» ? En fait, le secret du dividende gonflé repose sur les recettes que rapportera la vente d'options d'achat sur le quart du portefeuille.

Une précision s'impose: lorsqu'on vend des options d'achat sur des titres que l'on détient dans notre portefeuille, cela nous rapporte des primes. C'est avec le total des primes récoltées annuellement que le promoteur du «Dividend Select 15» pourra verser aux détenteurs des parts du fonds un dividende bonifié à hauteur de 7%.

En plus de ce gros dividende, les détenteurs du «Dividend Select 15» pourraient évidemment réaliser une plus-value si la valeur marchande des parts progresse au fil des mois. Ou une moins-value, si la Bourse tourne mal. On parle donc d'un placement à risques!

Les parts du «Dividend Select» sont initialement vendues à 10$ l'unité. L'achat minimum est de 2000$ (200 parts).

À compter de 2012, les porteurs pourront faire racheter leurs parts à leur gré, et ce le dernier jour ouvrable de chaque année. Le prix de rachat correspondra au prix de liquidation, moins les frais et commissions.

La dissolution du fonds est prévue pour le 1er décembre 2017.