L'attaque à cinq du Canadien n'a marqué aucun but en huit occasions, lundi, et continue d'avoir des problèmes, ce qui n'est pas bien grave à ce stade de la saison, mais qui pourrait devenir inquiétant. Avec le nombre de pénalités qui se donnent de nos jours - bravo d'ailleurs -, l'importance de l'avantage numérique est majeure.

Nos collègues nous disent que le Canadien travaille sur le type d'attaque à cinq à un seul joueur de pointe...

Pour les amants du hockey, et pour les jeunes, rappelons quelques faits.

Quand les hockeyeurs nord-américains ont commencé à affronter des équipes européennes dans les années 70, ils ont été surpris par cette formation à un joueur de pointe, deux joueurs dans les cercles de mise en jeu et deux autres de chaque côté du but. C'est que les Européens - les Tchécoslovaques étaient les plus créatifs - se sont toujours inspirés du basketball et du football (soccer) pour établir leurs tactiques, bref, de deux sports méconnus par les hockeyeurs nord-américains à l'époque. D'où la primauté de la possession et de la circulation de la rondelle. Le dumping n'était pas une option pour les Européens.

Le système à un joueur de pointe sert à créer des situations de deux contre un dans tous les coins de la zone et quand vous avez des joueurs habiles - comme les trois frères Stastny -, le groupe en désavantage numérique voit des étoiles.

Aujourd'hui, tous les entraîneurs nord-américains connaissent ce système et il est utilisé par plusieurs équipes.

Tout ça pour vous dire que ce que nous voyons aujourd'hui est un hybride des approches européenne et nord-américaine. Il n'est ni l'un ni l'autre, mais il est un peu les deux.

Le style de hockey européen d'avant 1972 n'existe plus. Nos hockeyeurs ont montré qu'ils pouvaient, avec beaucoup d'agressivité, saboter un système, créer de la confusion et du chaos sur la patinoire... et vaincre.

L'amalgame que nous voyons aujourd'hui est une réussite. Un match de vieux style européen pouvait être très ennuyant. Un match du vieux style nord-américain pouvait devenir une foire d'empoigne plutôt stupide.

Nous avons donc le meilleur des deux.

Vive le hockey et vive les échanges culturels.

Ailleurs...

Gilles Thibaudeau, ancien du Canadien, racontait dans cette chronique la semaine dernière qu'il avait joué dans une de nos tristes ligues seniors avant d'accrocher ses patins. «Je ne suis pas resté longtemps, le jeu était trop salaud. C'était vraiment dangereux.»

Il s'agit de ligues de hockey où l'on promet un certain nombre de bagarres par match ou argent remis aux spectateurs.

Un journal concurrent rapporte que dans un récent match préparatoire de la Ligue nord-américaine de hockey, un certain Alex Lord, du Saint-François de Sherbrooke, a été frappé par derrière et projeté dans la bande: fracture du sinus, fracture de l'os de la joue, entorse à la mâchoire et commotion cérébrale.

Du joli...

Est-ce qu'on attend qu'il se produise quelque chose de très grave?

Le coupable, surnommé «l'Animal», a été puni de trois matchs de suspension. Si Lord était paralysé, est-ce que la punition aurait été de cinq matchs?

Nous sommes en 2010, mais il y a toujours un public pour ce genre de barbarie... Et des promoteurs pour le satisfaire.

Bizarre bizarre...

Il y a donc eu un match hors concours de football au Bahreïn, le 7 septembre, entre l'équipe nationale du pays et celle du Togo. Match remporté 3-0 par le Bahreïn et les spectateurs et joueurs ont trouvé l'équipe togolaise bien faible...

Ce n'était pas l'équipe nationale du Togo, mais une équipe d'inconnus avec de faux papiers d'identité. Peut-être même pas des Togolais. La Fédération de football du Togo a confirmé qu'aucun match de son équipe n'était prévu au Bahreïn.

Quelqu'un de futé a fait quelques dollars rapidement en exploitant la crédulité des gens.

La toute-puissante FIFA enquête. Elle n'est pas contente du tout...