En Bourse, ce ne sont pas les bonnes intentions de nous faire faire de l'argent qui manquent. À preuve, les firmes de courtage nous offrent ces temps-ci un nouveau fonds d'actions dont l'objectif est de rapporter un lucratif dividende de 6,5% par année, en plus d'une intéressante plus-value potentielle.

Le nom du fonds? CAN-60 Income Corp. Il s'agit d'un fonds d'investissement à capital fixe dont le portefeuille renferme les 60 titres du populaire indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto. Mais où est son originalité? Alors que dans l'indice S&P/TSX 60, les titres sont pondérés en fonction de leur capitalisation boursière, dans le CAN-60 tous les titres, des petits aux gros, auront le même poids.

Des exemples? Dans le S&P/TSX 60, le titre de la Banque Royale compte pour 7,11%, comparativement à 0,98% pour la Banque Nationale, à 2,49% pour BCE, ou à 0,63% pour Bombardier. Et ainsi de suite, le poids de chacun des titres étant différent.

Dans le fonds CAN-60, les 60 entreprises de l'indice S&P/TSX 60 auront toutes le même poids, peu importe leur importance relative en Bourse. Chaque titre comptera pour 1,66% de l'indice. C'est donc dire que la performance boursière de chacun des 60 titres aura le même impact sur la performance globale du CAN-60. Ce qui n'est évidemment pas le cas avec le S&P/TSX 60, où la performance de la Banque Royale a une influence sur le rendement de l'indice nettement plus marquante que les Bombardier, Yellow, Metro ou Tim Hortons.

Passons maintenant à «la» question qui vous brûle sans doute le portefeuille: sur quoi se basent les promoteurs du CAN-60 pour tenter de convaincre les investisseurs d'y investir?

Ils ont à vrai dire un argument plutôt convaincant.

Selon les données pro forma fournies par la Bourse de Toronto pour la période de 10 ans terminée le 30 juillet 2010, l'indice à pondération égale du CAN-60 aurait largement dépassé l'actuel indice S&P/TSX 60 pondéré en fonction de la capitalisation boursière.

Le CAN-60 aurait rapporté depuis juillet 2000 un rendement annuel composé de 10,1%, comparativement à seulement 2,9% pour le S&P/TSX 60.

Convenons que c'est fort alléchant comme rendement. Le rendement passé n'est jamais garant de l'avenir... mais ça fait tout de même rêver en cette difficile période boursière.

Pour se donner les meilleures chances de succès possible avec sa promesse de verser un alléchant dividende annuel de 6,5%, le gestionnaire du CAN-60, la firme First Asset Investment Management, aura recours chaque mois à un programme de vente d'options d'achat couvertes sur environ 25% des actions des entreprises composant le portefeuille de CAN-60.

Une parenthèse: en vendant des options sur les titres que CAN-60 détient dans son portefeuille, First Asset va pouvoir encaisser d'intéressants revenus, lesquels proviennent de la prime versée par les acquéreurs d'options d'achat.

La vente d'options d'achat procure à CAN-60 un autre avantage non négligeable, celui de peut-être réduire la volatilité de son portefeuille, comparativement à l'indice S&P/TSX 60.

Fait important à noter: First Asset estime que le portefeuille devra générer un rendement total moyen de 8,44% par année pour pouvoir respecter l'ensemble de ses promesses.

Tout un défi!

Si CAN-60 vous intéresse, sachez que toutes les firmes de courtage, à l'exception de Valeurs mobilières Desjardins, participent à l'émission à titre de placeur pour compte.

Les parts de CAN-60 sont vendues 10$ pièce. La souscription minimale est de 200 parts, soit un investissement de 2000$.

Au nombre des 60 titres que l'on trouvera dans le portefeuille de CAN-60, il y a les six grandes banques canadiennes; les télécoms BCE, Rogers et TELUS; les aurifères Barrick Gold, Goldcorp et Iamgold; les pétrolières Imperial, Suncor, Encana, Husky et Talisman; les financières Manuvie, Sunlife, Power; en plus des Bombardier, Shaw, SNC-Lavalin, Shoppers, Magna, Potash et cie.

Une belle palette de titres canadiens.