Il s'agit d'un des plus beaux événements sportifs de l'année... sauf quand il pleut.

Le tennis ne supporte pas la pluie. Une petite goutte et les joueurs et joueuses s'arrêtent immédiatement puis disparaissent. On les comprend, ils doivent protéger leurs genoux, chevilles et hanches d'une blessure qui peut mettre fin à une carrière.

Alors commence une longue et absurde attente.

Certains étés, les joueurs suaient sur le court central, où il faisait plus de 40 degrés. Les spectateurs se cachaient sous des parasols avec des bouteilles d'eau. Mais il n'y a rien de plus rabat-joie qu'une petite averse. Les spectateurs attendent, s'ennuient et consomment un peu plus.

Dans la galerie de presse, les journalistes se racontent des vieilles histoires et les potins du milieu. Après deux jours de pluie, il n'y a plus d'histoires drôles ni de potins. Rien que la pluie et l'angoisse d'avoir à écrire un article ou produire un reportage visuel.

Vous lirez alors un passionnant article sur les ramasseurs de balles, sur le luxe dans les vestiaires ou sur les petits caprices des joueurs et joueuses, leurs aventures sentimentales et tout... Ces articles et reportages ont été réalisés mille fois. Vous n'avez qu'à changer les noms et la date, ils sont toujours pareils.

Je me rends au bon vieux parc Jarry tous les deux ou trois ans pour la Coupe Rogers. Question d'éviter d'être redondant. Cette année, je n'ai pas prévu y aller et je pense avoir pris la bonne décision.

Les organisateurs ont prévu des matchs sur des terrains couverts, comme à l'Île-des-Soeurs. Mais je ne vais jamais à l'Île-des-Soeurs, par principe. Et puis il n'y a même pas de soeurs à l'Île-des-Soeurs.

Lâchez pas, les gars. Pourquoi pas un bon reportage sur les vendeuses de produits de beauté dans le petit centre commercial? Elles sont tellement cute et ça serait du nouveau, je pense.

L'Impact sort des limbes

On a souvent entendu que le sport, c'est avant tout dans la tête que ça se passe. L'Impact vient de nous en faire une belle démonstration en désossant le Crystal Palace à Baltimore, samedi (voir le texte en page 4).

Voici une équipe championne qui n'arrivait plus à marquer ni à gagner et qui marque cinq buts - CINQ - dans une victoire par blanchissage. Tout ça quelques jours après une violente sortie du président du club, Joey Saputo. 5-0, avec les mêmes joueurs...

Si j'étais entraîneur-chef, devrais-je m'en réjouir ou me poser des questions, Marc Dos Santos?

«Joey Saputo est le président de notre club et il a le droit de dire ce qu'il a sur le coeur. Nous le respectons tous. Il donne beaucoup à l'Impact et il veut deux bonnes saisons avant de passer à la MLS.

«Je n'étais pas inquiet de la réaction des joueurs nommés par Joey. Je les connais, ils ont de la maturité. Nous en avons parlé et nous avons décidé de nous regarder dans le miroir.»

L'Impact revient donc en position de participer aux séries éliminatoires avec six matchs à jouer. Rien n'est acquis, mais le moral est sûrement meilleur. Dos Santos semble confiant.

«À Baltimore, nous avons joué comme d'habitude, nous avons dominé comme d'habitude sauf que, cette fois, les gars ont été plus froids, plus réalistes devant le but adverse. On aurait pu gagner d'autres matchs par le score de 3-0 ou 4-0. On ne méritait pas d'être dans cette position, on vaut mieux que ça.»

Dans la tête... Notons qu'Ali Gerba, montré du doigt par Joey Saputo, a réalisé le premier tour du chapeau de l'histoire du club.

Clemens et cie

L'Histoire se souviendra peut-être de notre époque comme celle où des champions sportifs sont passés de héros... à détenus.

Marion Jones a purgé ses six mois de prison après avoir remis ses médailles olympiques. Roger Clemens, mi-lanceur mi-goon, ira fort probablement passer un peu de temps à l'ombre prochainement. Barry Bonds suivra...

Ils ont menti au Congrès américain, et il y a des choses qui ne pardonnent pas aux États-Unis.

Jones, Clemens et Bonds auraient dû avouer. D'autres ont triché comme eux en utilisant des substances interdites, mais ils ont avoué et ils sont libres. Remarquez qu'il s'agit de moeurs bien contemporaines. On nie tout et on parle d'une campagne de salissage. Même le Vatican l'a fait au pire de la crise sur les prêtres pédophiles.

Espérons que l'Histoire se souviendra qu'à une certaine époque, la nôtre, être un héros sportif ne vous élevait pas au-dessus des lois. Il restera au moins ça pour la postérité.

Montréal-Québec

- As-tu hâte? Le hockey revient bientôt...

Rocket, mon enthousiaste poisson rouge porte déjà son maillot tricolore - avec le numéro 9 - qui nous a coûté une petite fortune, rapport à la taille, la forme et l'imperméabilité dudit maillot.

- Pas vraiment, Rocket. On est bien comme ça.

- Tu sais que la série Montréal-Québec va revenir. On est gâtés.

- Tu parles de ces hockeyeurs passés date qui se prennent au sérieux, qui se battent et tout?

- Passés date ou pas, ils ont plus d'un million de téléspectateurs à chaque match. Le grand public adore.

- Arrête, Rocket. Tu gâches mon dimanche...