Venus Williams ne sera pas à Montréal la semaine prochaine. C'est dommage, c'est une grande joueuse. Mais le tournoi de la Coupe Rogers est tellement relevé qu'on va vite oublier la grande Venus.

Ce n'est pas du flatte-bedaine ni du chauvinisme de le dire et de l'écrire, mais le tournoi de Montréal est celui d'une semaine le plus prisé du cirque de la WTA. Le record de spectateurs appartient à Montréal et c'est en plus le tournoi que les joueuses aiment le plus fréquenter. Il faut dire que l'équipe d'Eugène Lapierre fait tout son possible... et l'impossible pour que les joueuses soient satisfaites. Et quand on est millionnaire à 22 ans, il arrive qu'on ait des caprices. Pas grave, Eugène trouve le moyen de contenter les filles. Comme le faisait Richard Legendre avant lui.

Cette classe bien particulière des Internationaux du Canada remonte aux plus belles années d'Imperial Tobacco. Quand Players puis Du Maurier étaient les commanditaires. Le tennis était un formidable outil de promotion pour les compagnies de tabac et elles en profitaient allègrement. Fumer n'est peut-être pas bon pour la santé, mais le stade Uniprix a été payé en partie par Du Maurier.

Depuis, Rogers a pris la relève. Chaque année, on sent davantage la mainmise de Toronto sur ce qui se passe à Montréal. On peut espérer le mieux mais pour l'instant, le nouveau président pour le Québec vient après tous les notables de Tennis Canada et de Rogers Communications à Toronto, dans le programme officiel. Même Jean-René Dufort a droit à sa page avec celle de Sylvain Roy.

C'est important d'en parler tout de suite. C'est la dernière année que Toronto et Montréal se divisent les deux tournois. Toronto avait les hommes cette semaine et Montréal présente le tournoi féminin la semaine prochaine. Ça donne une formidable quinzaine de tennis à tous les Canadiens et les Québécois du pays. Les amateurs ont pu suivre les matchs des hommes à RDS jusqu'à hier et se retrouveront à Radio-Canada pour le week-end. Et lundi, on recommence avec les filles.

À partir de l'an prochain, ce sera fini, ce festival de deux semaines de tennis. Les hommes joueront à Montréal et les femmes à Toronto dans la même semaine.

L'objectif de la Women Tennis Association (WTA) et de l'ATP est simple. On veut combiner les deux tournois pour satisfaire les réseaux internationaux de télévision qui ont des difficultés à vendre le tennis féminin... et même certains matchs sans couleur du tennis masculin. De cette façon, on a un meilleur réservoir de matchs dans lequel puiser.

Mais les fans montréalais seront pénalisés. Ce n'est pas vrai que certains matchs masculins ne viendront pas en conflit avec de grands matchs disputés chez les filles. Et tout de suite, les questions doivent être posées. Qui fera la sélection des matchs présentés à la télé canadienne et québécoise? Va-t-on présenter la finale chez les femmes sur l'heure du midi pour présenter la finale masculine en fin d'après-midi? Et s'il pleut dans une des deux villes?

Par ailleurs, je ne peux voir comment les commanditaires des Internationaux canadiens vont y trouver leur compte. Rogers jouissait d'une formidable visibilité pendant 17 jours. Qu'on s'y prenne comme on voudra, cette visibilité sera réduite à neuf jours. Même chose pour la Banque Nationale.

«C'est une situation complexe que nous allons devoir gérer dès la fin du présent tournoi, explique Sylvain Roy, le président de Rogers pour le Québec. En fait, l'équipe va prendre quelques jours de repos après la présentation de l'actuelle Coupe Rogers et nous allons nous mettre au travail», ajoute la vice-présidente Marketing et communications Sylvie Charrette.

Le contrat de Rogers couvre la prochaine saison de la Coupe. Mais il est certain que les spécialistes marketing de la compagnie, tant chez les gros patrons de Toronto qu'à Montréal vont devoir repenser la manière de fonctionner. On ne matraque pas une image de marque de la même façon en une semaine qu'en deux semaines.

De plus, Rogers reçoit de nombreux invités de prestige tant à Toronto qu'à Montréal pendant ces deux semaines. Ces invités vont choisir un des deux tournois, pas les deux. Même chose, à moins grande échelle, pour tous les commanditaires secondaires de l'épreuve. Il va falloir réévaluer la situation.

Et enfin, il y aura toujours le risque qu'on décide de garder le tournoi des hommes à Toronto et de laisser Montréal avec les filles puisque le tennis féminin est beaucoup plus populaire au Québec qu'en Ontario. Ça ferait le bonheur financier de Tennis-Canada et des commanditaires, mais les amateurs québécois seraient bafoués dans l'histoire. J'espère que Gérald Tremblay (et ses successeurs potentiels) auront l'oeil ouvert. On peut déjà compter sur Lapierre.

Cela dit, on va entreprendre une des plus belles semaines de sport de l'année au Québec. Et cette idée de permettre l'accès au métro de Montréal avec l'achat d'un billet pour un match est extraordinaire. Celui qui a pensé à cette promotion devrait porter un chapeau vert pendant la semaine. Ça s'appelle sauver sa petite parcelle de planète.

Oui, Jean Pascal

Les preneurs aux livres de Las Vegas favorisent Chad Dawson pour vaincre Jean Pascal. Logiquement, on se dit que Dawson devrait l'emporter. Mais j'ai confiance en Pascal. Tellement que j'en fais mon choix pour le combat de ce soir au Centre Bell. Chose certaine, ça va valoir la peine de traverser le St-Laurent en chaloupe pour se rendre au combat.