C'est un Marc Santerre stressé que nous avons joint hier à son domicile. L'entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal recevait en soirée ses entraîneurs et capitaines, une vingtaine de costauds affamés...

«Mon frère est un grand chef cuisinier, mais moi pas du tout... C'est stressant, 20 personnes dans mon 3 1/2...»

Au menu: blé d'Inde sur BBQ avec merguez et salade; vin rosé; côtes levées avec riz créole (riz collé); vin rouge; et fromages du marché Atwater. (Santerre habite la Petite Bourgogne.)

J'appelais pour autre chose: les nouveaux tests de dépistage de drogues au football universitaire canadien. On parle de 13 tests positifs jusqu'à maintenant.

«Treize sur combien? , demande le coach. Sur 1000 ou sur 15 tests?

«Les tests sont nouveaux cette année et c'est le résultat d'une enquête policière de la GRC à l'Université de Waterloo. Les policiers cherchaient un vendeur de drogue et ça les a menés à certains joueurs de football.

«Il y a de nouvelles règles, plus de tests et la LCF s'en mêle. Elle veut en savoir plus sur les joueurs qu'elle compte repêcher. Je pense qu'ils y vont de manière intelligente en ciblant l'élite. Mais il ne faudrait pas se concentrer sur les joueurs qui produisent, mais plutôt sur ceux qui veulent produire. On ne doit pas conclure que les bons joueurs sont dopés. Il y a des jeunes très athlétiques qui s'épanouissent bien grâce à nos programmes d'entraînement. Les viser serait comme dire qu'un Noir est automatiquement un voleur... Il ne faut pas généraliser.

«Comme les policiers, il faut chercher les motifs. Qui a besoin de stéroïdes pour produire?

«Chez les Carabins, nous allons faire signer une nouvelle formule où les joueurs jurent de ne pas utiliser de drogues. Ça vaut ce que ça vaut...

«Nous en parlons souvent, évidemment. Mais pas dans une perspective répressive. Si on dit à un jeune qu'il aura des problèmes de foie et d'autres organes à 40 ans, il n'écoutera pas. C'est comme lui dire de ne pas conduire trop vite ou de porter un condom...

«Une méthode qui fonctionne mieux consiste à lui faire comprendre tout ce qu'il risque de perdre s'il se fait prendre. Il ne jouera plus au football, il pourrait avoir des problèmes dans la société, avec sa famille, peut-être avec la loi.

«Je leur dis que s'ils ont besoin de stéroïdes pour jouer à notre niveau, ils devraient faire autre chose que du football. Ils tentent d'entrer dans un monde qui n'est pas le leur. Pourquoi? Pour gagner 42 000$ par année dans la LCF? Nous ne sommes pas aux États-Unis où les enjeux sont beaucoup plus grands.

«Je leur dis que ça ne vaut pas la peine de salir sa réputation à vie pour si peu.»

Et puis le coach est retourné à ses chaudrons...

Travaux forcés

Les Bleus - vous souvenez d'eux, les «insurgés de Knysna» - ont commencé leur aventure avec leur nouveau sélectionneur, Laurent Blanc, par une défaite de 2-1 à Oslo dans un match amical contre la Norvège, mercredi. Pas fort de la part des pas si lointain champions de monde et de l'Euro.

Tous les insurgés avaient été laissés de côté et on repartait avec des jeunes. Le journal Libération a d'ailleurs rappelé que certains d'entre eux ont déjà une réputation d'égoïstes et de fauteurs de troubles dans leurs clubs respectifs.

Un autre drame national?

Voici ce qu'en pense le chroniqueur Grégory Schneider: «Seuls trois pays ont fait de leur déroute au Mondial une affaire d'État: la Corée du Nord, le Nigéria et la France. (...) Les Bleus deviennent ainsi une allégorie doloriste de tous les drames de la France. (...) À se demander si l'on n'a pas oublié que le football était avant tout un sport et un divertissement, et non cette projection ambiguë que les Français s'obstinent à construire. Et si on laissait les joueurs jouer au ballon, sans trop leur prendre la tête?»

Je me demande ce que les boys de L'Antichambre en pensent.

Dans le cas de la Corée du Nord, je me souviens d'une blague d'un compagnon de table lors de la défaite de 7-0 contre le Portugal. «Ça sent le goulag...»

Il ne croyait pas si bien dire. La FIFA enquête présentement sur des rumeurs de mauvais traitements réservés aux joueurs et entraîneurs. Des humiliations publiques, par exemple. Quant au sélectionneur, il aurait été condamné à des travaux forcés.

Un sport et un diver tissement...

Le tigre triste

À ajouter aux malheurs de Tiger Woods, cette situation décrite par un commentateur américain: «Vous remarquerez que les autres golfeurs ne se portent pas à la défense ni au secours de Tiger Woods... Il n'était pas tellement gentil avec eux pendant son apogée.»

Récemment, l'incomparable John Daly a été gentil: «Tiger a changé ma façon de putter. J'ai eu le meilleur professeur.»

Tant mieux. Il reste que l'on perd tout le respect de ses pairs, on doit se sentir un peu seul...