À l'aube de la révision semestrielle du prix de l'action, bien des actionnaires du Fonds de solidarité de la FTQ et de Fondaction de la CSN se demandent s'ils doivent acheter ou vendre leurs titres immédiatement.

Les deux populaires fonds d'investissement de travailleurs ont bouclé leur année financière le 31 mai dernier. Et c'est le lundi 5 juillet prochain que la direction du Fonds de solidarité annoncera officiellement le nouveau prix révisé de son action, et une semaine plus tard, ce sera au tour des dirigeants de Fondaction.

Une précision: le prix de l'action des deux fonds de travailleurs est révisé deux fois l'an, en janvier pour le premier semestre allant du 1er mai au 30 novembre, et en juillet pour le second semestre, allant du 1er décembre au 31 mai.

Si vous faites partie des actionnaires à la retraite ou préretraite, vous avez évidemment le droit de revendre vos actions. Bien entendu, si l'action devait être révisée à la baisse, il serait avantageux de les revendre avant la révision prochaine de juillet. Dans le cas contraire, il serait préférable de les revendre après ladite révision à la hausse du prix de l'action.

Et dans le cas des épargnants intéressés à investir dans le Fonds de solidarité ou dans Fondaction, la question du synchronisme se pose également, mais dans le sens inverse. Si le prix de l'action devait baisser, mieux vaut attendre la révision. À l'inverse, mieux vaut acheter tout de suite si le prix devait grimper.

Avant d'aborder les prévisions de rendement du deuxième semestre, un rappel de la performance du précédent semestre s'impose. Le Fonds de solidarité de la FTQ a vu son action grimper de 8% entre juin et novembre 2009, pour atteindre le prix de 23,51$. Pour sa part, l'action de Fondaction de la CSN a augmenté, elle, de seulement 3,5% lors du premier semestre, à 9,23$.

Maintenant, qu'en est-il de la performance attendue pour le second semestre?

Pour jouer à la devinette, rien de mieux que de revoir le rendement que divers indices financiers ont obtenu lors de la période allant du 1er décembre 2009 au 31 mai 2010.

L'indice québécois IQ-30, lequel représente les 30 grandes sociétés canadiennes qui ont leur siège social au Québec, affiche une hausse de 4,6% pour cette période. Pour sa part, l'indice québécois IQ-120 (120 entreprises québécoises) présente une meilleure performance avec un gain semestriel de 6,0%.

Du côté de la Bourse de Toronto, je trouve que les iShares (fonds indiciels) peuvent également servir de bons indicateurs de la performance potentielle que pourraient rapporter les deux fonds de travailleurs. N'oublions pas qu'une importante portion de leurs portefeuilles respectifs est justement investie dans les diverses valeurs négociées sur les marchés boursiers et obligataires.

Voici le rendement semestriel des divers iShares (symboles boursiers ci-après) axés sur les titres canadiens :

- XIU (les 60 grandes sociétés canadiennes): "2,9%

- XIC (indice S&P/TSX Composite): "4,04%

- XMD (sociétés de moyenne capitalisation): "8,39%

- XCS (sociétés de petite capitalisation): "9,16%

Concernant le marché obligataire canadien, là où se négocient les obligations négociables émises par les gouvernements (fédéral, provinces, municipalités, sociétés d'État, etc.), la performance semestrielle donne le portrait suivant:

- XBB (indice obligataire le plus représentatif): "0,72%

- XSB (valeurs à court terme): -0,25%

- XLB (obligations à long terme): "3,03%

- XCB (obligations de sociétés): "0,81%

Jetons maintenant un coup d'oeil à l'international. Alors que les actions des multinationales américaines (XSP: indice S&P 500, couvert en dollars canadiens) ont fait du surplace, les actions américaines de faible capitalisation (XSU) présentent une hausse de 13,59%. Chez les multinationales des autres pays (XIN: Europe, Asie), on parle d'un léger recul d'à peine 1%.

Conclusion? Compte tenu de la performance de tous ces indicateurs boursiers et obligataires, il appert que le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction de la CSN devraient annoncer au début du mois de juillet une légère bonification du prix de leurs actions.

Il n'y aurait donc aucune urgence à acheter ou vendre les actions des deux fonds syndiqués.