Le premier ministre Stephen Harper sera en Europe la semaine prochaine pour des rencontres préparatoires en vue des sommets du G8 et du G20. M. Harper expliquera notamment à ses homologues pourquoi il s'oppose à tout projet de taxe internationale sur le secteur financier. Alors que ce dernier est tenu responsable de la dernière récession et qu'il retrouve la voie des profits (et des primes...), pourquoi le premier ministre adopte-t-il une position si rigide? Quelles que soient ses motivations partisanes, idéologiques ou autres dans ce dossier, M. Harper a raison.

Le premier ministre Stephen Harper sera en Europe la semaine prochaine pour des rencontres préparatoires en vue des sommets du G8 et du G20. M. Harper expliquera notamment à ses homologues pourquoi il s'oppose à tout projet de taxe internationale sur le secteur financier. Alors que ce dernier est tenu responsable de la dernière récession et qu'il retrouve la voie des profits (et des primes...), pourquoi le premier ministre adopte-t-il une position si rigide? Quelles que soient ses motivations partisanes, idéologiques ou autres dans ce dossier, M. Harper a raison.

Il est vrai que dans plusieurs pays, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, le gouvernement en place envisage une taxe sur les banques. Mais on est loin de l'unanimité. Outre le Canada, l'Australie, l'Inde, le Brésil et la Chine, dont les banques ont résisté à la crise, ne sont pas favorables à un tel impôt. Même parmi les pays qui préparent une telle taxe, les approches varient. La taxe adoptée en Allemagne alimentera un fonds permettant d'éviter, sans avoir à puiser dans les fonds publics, la faillite d'une institution financière en difficulté. En Angleterre et en France, les gouvernements préfèrent verser le produit de la taxe dans les fonds généraux.

Le président Obama affirme que sa taxe sur les banques permettra de «récupérer chaque cent dû aux contribuables», c'est-à-dire les 117 milliards versés par Washington pour éviter l'effondrement de quelques grandes banques et sociétés d'assurances. La difficulté, dans ce cas, c'est que certaines de ces institutions ont déjà remboursé, plus intérêts, les fonds dus au gouvernement. Pourquoi pénaliser toutes les banques alors que seulement quelques-unes doivent encore de l'argent à l'État?

Bref, la seule chose sur laquelle les promoteurs d'une imposition internationale du secteur financier s'entendent, c'est le désir de punir les banques. Cette motivation n'est pas propice aux mesures intelligentes. Encore moins quand règne une telle confusion sur les objectifs visés et sur la manière de les atteindre.

Pour le contribuable, l'affaire n'est pas dénuée de risques. Les gouvernements veulent-ils vraiment le prémunir contre les coûts d'une nouvelle crise financière ou cherchent-ils un moyen facile de gonfler leurs coffres? Une éventuelle taxe sur les banques ne risque-t-elle pas d'être payée, en fin de compte, par les consommateurs?

Pendant que les politiciens s'agitent, les banquiers centraux sont à rédiger dans l'ombre les nouvelles règles relatives aux liquidités qu'elles devront avoir en tout temps en leur possession. Ces règles - dites Bâle III - seront sans doute de meilleures garantes de la stabilité du système bancaire que toute taxe sur laquelle finiraient par s'entendre les membres du G20.