Depuis la fin d'avril, les marchés financiers semblent déboussolés. Alors que la crise financière européenne continue de soulever les pires craintes, les gros investisseurs institutionnels ne savent plus où donner de la tête. On a l'impression de revivre un retour à la triste période du bear market qui a notamment sévi de septembre 2008 au début de mars 2009.

Il y a à peine deux semaines, Wall Street nous terrorisait avec la plus violente chute de l'histoire boursière: un krach de 1000 points sur le Dow Jones en l'espace de 10 minutes, suivi d'une hausse explosive de 600 points dans les 10 minutes suivantes ou presque. Et cette semaine, Wall Street perdait de nouveau le nord et enregistrait de fortes secousses sismiques qui ont fait reculer les indices à des niveaux techniques dangereusement inquiétants.

Depuis les récentes hausses d'avril, la planète boursière est prise dans un tourbillon de négativisme qui s'auto-alimente, de 24 heures en 24 heures, de l'Europe à l'Amérique du Nord... à l'Asie et ainsi de suite. Et ce négativisme fait le grand bonheur des spéculateurs manipulateurs qui engrangent des fortunes grâce aux fortes fluctuations des indices financiers.

Qu'arrive-t-il du commun des investisseurs? Alors qu'en avril, le commun des investisseurs croyait s'enligner vers une seconde bonne année de rendement, voilà qu'il se retrouve aujourd'hui dans le rouge et de nouveau fort inquiet pour la santé de son portefeuille.

Pour la énième fois en 10 ans, les investisseurs passifs (ceux qui laissent leurs placements boursiers et fonds communs suivre le marché) ne l'ont pas facile avec la Bourse.

Un petit rappel. Pour la période de 10 ans terminée le 31 mars 2010, le baromètre de la Bourse canadienne, le S&P/TSX Composite, présente un modeste rendement annuel composé de 4,67%. C'est à peine 1,3 point de plus qu'un certificat de placement garanti de cinq ans. L'investisseur passif ne peut pas dire que ça été payant de courir des risques avec la Bourse.

Encore plus dramatique pour les investisseurs passifs qui ont misé sur les marchés étrangers: après 10 ans, ils se retrouvent dans le rouge. En effet, l'indice le plus représentatif de Wall Street, le S,&P 500 de la Bourse de New York, présente un recul annuel composé de 4,15%. Du côté des autres grands marchés mondiaux, ce n'est guère plus enrichissant. L'indice Europe MSCI affiche un rendement annualisé de -1,80% sur la période de 10 ans et l'indice EAEO (21 pays développés d'Europe, d'Australasie et d'Extrême-Orient) présente un recul annualisé de 2,29%.

De plus, les boursicoteurs relativement actifs sur le marché, soit ceux qui engrangent une portion des profits accumulés sur papier au cours des périodes florissantes de la Bourse, devraient s'en être tirés avec un intéressant rendement. Mieux encore: les investisseurs qui ont les nerfs assez solides pour accumuler des actions au cours des périodes de crise boursière sont habituellement grandement récompensés.

Convenons cependant que ça prend non seulement du culot, mais également un portefeuille bien garni pour supporter un tel niveau de risques.

Revenons à l'actuelle correction baissière et voyons l'ampleur des baisses enregistrées entre le haut de l'année (atteint en avril) et le creux enregistré hier à l'ouverture des marchés nord-américains.

> Dow Jones: de 11 291 à 9919 points (-12,2%)

> S&P 500: de 1221 à 1056 points (-13,4%)

> NASDAQ: de 2537 à 2166 points (-14,6%)

> S&P/TSX Composite: de 12 281 à 11 180 points (-9,0%)

> S&P/TSX 60: de 721 à 660 points (-8,5%)

> S&P/TSX Venture: de 1681 à 1393 points (-17,1%).

Bien que les indices nord-américains aient réussi hier à boucler la séance à des niveaux plus élevés qu'à l'ouverture, on n'est pas sortis de la période trouble. Il faut s'attendre à ce qu'on revienne tester les creux d'hier.

Qu'à cela ne tienne, des investisseurs actifs trouveront dans cette solide correction boursière une occasion en or de recommencer à refaire graduellement le plein d'actions.

Remarquez que les aubaines se font encore très rares dans la majorité des secteurs boursiers. Les plus «belles» corrections sont survenues dans le secteur de l'énergie et celui des mines et métaux.

Si vous faites partie des investisseurs optimistes qui veulent profiter de l'actuelle déprime boursière, je trouve qu'un des bons moyens d'essayer de tirer son épingle de la Bourse est d'investir dans les grands indices négociés (comme des actions) à la cote de la Bourse de Toronto.

Voici mes trois indices préférés, avec le «haut» du mois d'avril, le «bas» à l'ouverture de la séance d'hier et la correction qui en a suivi.

> Le iShares S&P/TSX 60 Index Fund (symbole XIU): 18,16$ à 16,60$ (-8,6%)

> Le iShares MSCI EAFE Index Fund (symbole XIN): de 14,11$ à 12,11 (-14,2%)

> Le iShares S&P 500 Index Fund (symbole XSP): de 19,20$ à 16,25$ (-15,4%)

Le XIU représente la Bourse canadienne (et ses 60 grandes sociétés), le XSP la Bourse américaine (et ses 500 grandes compagnies) et le XIN les marchés étrangers (Europe, Australasie, Extrême-Orient). Tous ces indices sont couverts par rapport aux fluctuations de la devise canadienne.

En période trouble, des investisseurs aguerris n'hésitent pas à protéger leurs positions avec l'achat d'options de vente sur les mêmes indices. Les options de vente permettent de jouer gros tout en minimisant son risque à la baisse! L'inconvénient? La «prime» à verser pour acheter lesdites options de vente viendra réduire les profits potentiels. Pis après...