Les Flyers ne sont plus les Broad Street Bullies, mais la tradition demeure jusqu'à nos jours. Ils ont quelques attaquants habiles et ils les entourent de costauds.

C'est le brand Flyers et il n'a pas beaucoup changé. Les propriétaires du club ont compris que pour remplir leur grand aréna dans cette ville rude, il faut toujours du jeu rude.

Les partisans des Flyers sont surtout des cols bleus, probablement amateurs de lutte professionnelle pour la plupart.

Quant au Canadien, il a commis beaucoup d'erreurs dimanche, il n'a pas joué comme dans les séries précédentes. On peut corriger les erreurs, éviter les pénalités inutiles, les retirements, le jeu trop individuel... Espérons que les stars du CH ne se sont pas mises dans la tête qu'elles pouvaient marquer toutes seules.

Voilà pour le plan de match. Reste les bras et c'est peut-être là que les petits attaquants du CH vont frapper un mur. Le match s'est joué devant le but dimanche. Il n'y avait pas de joueurs du CH devant Mike Leighton, mais il y avait plusieurs Flyers devant Halak et Price.

Le CH n'a pas rencontré de défenseur comme Chris Pronger dans les deux premières séries. Ce gars-là est énorme et méchant en plus. Il a blessé plusieurs joueurs au cours de sa carrière et il est sur la glace pour près de 30 minutes.

Une des tactiques du Canadien est de l'épuiser, justement, de le faire patiner en lançant la rondelle derrière lui. Il se dit qu'à long terme, il ne suivra plus. Peut-être...

En attendant, il faudrait protéger Halak aussi.

Gionta et Koivu

Le joueur du CH qui m'épate le plus depuis le début des séries - à part Halak, bien sûr - est Brian Gionta. Sans faire de bruit, c'est lui qui va chercher les rondelles, fait des passes et encaisse les coups sans jamais se plaindre à l'arbitre et sans ralentir. Pas besoin d'être grand et gros...

En fait, Gionta me rappelle le jeune Saku Koivu qui n'a jamais reculé devant qui que ce soit. Saku a fini par reculer devant les blessures, la maladie et l'usure du temps.

Mais il n'a jamais mené l'équipe bien loin en séries éliminatoires. Question de poids. Un gros homme brave a toujours le dessus sur un petit homme brave, surtout à long terme.

Kate Smith

Je ne savais pas que Kate Smith sévissait encore aux matchs des Flyers. Je l'ai vue live plusieurs fois dans le vieux Spectrum, où la galerie de presse était située une dizaine de rangées derrière le banc des joueurs. Comme à New York, Boston et Chicago. Les meilleurs sièges de la salle, se disait-on. Maintenant, mes pauvres collègues voient tout de loin, de très loin, en fait.

Kate Smith provoquait des frissons dans toute la salle, même parmi les journalistes en visite. Ça fait un peu macabre de la voir en vieux film noir et blanc.

Mais elle gagne toujours, la madame...

C'est dans ce Spectrum endiablé que j'ai assisté à la plus courageuse performance de ma carrière. Chris Chelios avait tous les Flyers, y compris le gardien Ron Hextall, une sorte de psychopathe, à ses trousses. Il avait failli décapiter Brian Propp. Au Spectrum, vous imaginez. L'insulte suprême.

Mais Chelios les avait tous affrontés, avec le sourire.

Si vous trouvez le mot psychopathe un peu fort, sachez que Ron Hextall, qui maniait très bien la rondelle, avait l'habitude de la lancer en direction du visage des attaquants qui s'approchaient de lui...

Merci encore Jaroslav...

Jacques Martin a surpris beaucoup de monde dans ces séries éliminatoires, mais l'analyste Dany Dubé, ancien entraîneur et gardien de but, a peut-être le mieux expliqué le phénomène.

«Jaroslav Halak a permis à Jacques Martin de mettre son système de jeu en place. Martin n'a jamais eu un gardien de premier plan.»

J'ajouterais ceci: quand vous voyez cinq joueurs du CH sur votre écran de télé, que le jeu se déplace et que vous voyez toujours cinq maillots du CH, c'est là la marque d'une équipe bien dirigée.

Alors, on lace ses patins et on recommence ce soir. Le score est de 0-0.

Loco Locass

Mon Dieu que vous aimez Loco Locass! Mon ordinateur a tremblé sous le poids et la virulence de vos courriels. Même Pierre Foglia m'a rabroué. Et Don Cherry les a vantés entre la première et la deuxième périodes dimanche. Il a dit qu'ils les aimaient et tout. Pas de farce.

Je me suis expliqué avec monsieur Biz - il m'appellait monsieur King - poliment, entre gentlemen. J'ai promis de me mettre à l'ensemble de son oeuvre. Le seul texte que je connais de lui est Le But, que je n'ai pas aimé, mais que j'aurais peut-être dû écouter en musique. On me dit que Le But n'est pas vraiment représentatif de Loco Locass. O.K.

Biz est un fan de Lucian Bute et de Léo Ferré, comme moi. Il a un bon sens de l'humour et, surprise, il habite à Rosemont, ce qui fait de lui un homme de goût.

Il est question d'aller en boire une petite frette et parler de Lucian et Léo.

Avec plaisir.