Toutes les municipalités du Québec sont actuellement engorgées de chantiers de re... construction d'infrastructures (routes, ponts, aqueducs, égouts...). Plus de trois milliards de dollars de travaux sont en route.

Que cela provoque des congestions partout dans la province... c'est dur sur les nerfs. Mais dites-vous que le pire nous attend: la facture risque d'être scandaleusement plus salée.

Explications. Avec son Plan d'action économique de modernisation des infrastructures, le fédéral a créé une telle bulle dans le secteur des travaux d'infrastructures que les municipalités s'arrachent les entrepreneurs et les firmes d'ingénierie pour faire effectuer leurs travaux au plus sacrant. Ce qui crée forcément une pression à la hausse sur les prix.

Et qui va payer en bout de ligne la fichue de facture gonflée à bloc par cette bulle? Eh oui! nous, les vaches à lait de contribuables.

Quand on parle des milliards de dollars de subventions fédérales et provinciales «déversées» dans la modernisation des infrastructures, n'oublions pas que cet argent vient de nos taxes et impôts. Même chose évidemment avec la portion du financement de ces travaux à être assumée par les municipalités, celles-ci devant puiser dans les revenus tirés des taxes foncières chargées aux citoyens.

Comment en est-on arrivé à créer une telle bulle dans les infrastructures municipales?

Pour bénéficier des plantureuses subventions fédérales et provinciales accordées pour la rénovation et la modernisation de leurs infrastructures, les municipalités doivent avoir complété les travaux pour le 31 mars 2011.

C'est une exigence du gouvernement Harper. Et pour son ministre des Finances Jim Flaherty, il est hors de question de modifier cette date butoir du 31 mars 2011.

Alors faites le décompte: cela donne aux municipalités à peine 10 mois de délai pour compléter les centaines de projets actuellement entamés. Mais pour être vraiment réaliste, oublions le délai de 10 mois. Mieux vaut parler de seulement six mois, une fois les mois de gel et de dégel enlevés.

Et qu'arrivera-t-il si les travaux ne sont pas terminés à temps? Les municipalités seront privées des subventions gouvernementales. Conséquemment, elles en seront quittes pour absorber elles-mêmes les coûts engagés et refiler par la suite la facture aux citoyens.

Une parenthèse. Il faut vraiment que les politiciens du fédéral et du provincial soient déconnectés de leurs comtés respectifs pour menacer les municipalités de ne pas verser les subventions promises si les travaux ne sont pas complétés en vertu de l'irréaliste date butoir du 31 mars 2011. Ils oublient qu'ils sont au service des mêmes citoyens!

Le nouveau président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon, admet que le surnombre de projets d'infrastructures en cours et la fameuse date butoir du 31 mars 20 111 posent un grave problème aux municipalités.

«Ça crée une pression potentielle sur les coûts des travaux. Lorsque les carnets de commande des entrepreneurs sont remplis, les propositions de travaux supplémentaires ont une incidence plus élevée sur les coûts.»

Il y a présentement engorgement dans les travaux d'infrastructures. M. Gascon fait valoir que les négociations pour la signature des ententes entre les gouvernements fédéral et provincial ont privé les municipalités de plusieurs mois avant qu'elles puissent entamer leurs travaux.

Conséquemment, lit-on dans une résolution du conseil d'administration de l'UMQ, la contrainte du 31 mars 2011 impose aux municipalités une pression pouvant provoquer une augmentation de prix de leurs travaux.

Voilà pourquoi M. Gascon et les membres de son conseil ont décidé de faire à nouveau des pressions auprès des gouvernements Harper et Charest pour les convaincre d'assouplir la contrainte de la date butoir du 31 mars 2011.

Il faut, explique le maire Gascon, permettre aux municipalités du Québec qui ont déjà entamé leurs travaux de pouvoir compléter ceux-ci au-delà du 31 mars 2011, tout en pouvant bénéficier de la contribution financière des deux paliers de gouvernement.

Jusqu'à présent, le gouvernement Harper et son ministre des Finances ont systématiquement refusé d'acquiescer aux demandes de report de ladite date butoir. Et du côté de Québec? On fait la sourde oreille...

Quel irrespect envers le citoyen-payeur!