On dit de la Coupe Stanley qu'il s'agit du trophée le plus difficile à gagner et dans un sens, c'est un peu vrai. Il faut deux mois de travail épuisant pour mettre la main sur le grand saladier, deux mois de petites et grandes douleurs, d'échecs et de remontées courageuses, deux mois d'efforts sans salaire supplémentaire.

Soyez certains que tous vos p'tits gars ont des bobos qu'ils soignent chaque jour et qu'ils cachent au public, et surtout à l'adversaire. En privé, ils se promènent tous avec un sac de glace enrubanné sur une partie de leur corps. Et le CH ne s'est pas rendu la tâche facile avec deux séries de sept parties.

Les nouvelles générations qui n'ont jamais assisté à une conquête de la Coupe Stanley - ce n'est pas leur faute - auront peut-être la chance d'apprendre des choses. Comme la patience et la ténacité.

Le Canadien a éliminé les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh, deux équipes championnes, alors donc, automatiquement, ils n'auront aucun problème à battre les Flyers de Philadelphie ou les Bruins de Boston... faux.

Souvenez-vous de notre estimé collègue Pierre Rinfret, qui avait parlé d'un walk in the park contre une équipe plutôt ordinaire de la Caroline. Le Canadien avait été éliminé sans façon. Il n'y a pas de promenade dans le parc en séries éliminatoires.

Quand une équipe émerge, comme c'est le cas du Canadien, ses joueurs ne pensent pas ainsi. Je soupçonne par contre que les Penguins étaient certains d'avoir la tâche facile quand les Capitals sont tombés. Mais, comme dit mon copain français, les mouches ont changé d'âne. Et l'âne se gratte encore en se demandant ce qui s'est passé.

Qui sera le prochain adversaire: les Bruins ou les Flyers? En principe, une équipe qui laisse filer une avance de trois matchs à zéro devient très vulnérable. Le doute s'est installé dans sa tête et, en sport, le doute est fatal.

Mais les principes ne tiennent plus, n'est-ce pas?

À ne pas confondre...

Il ne faut pas confondre les amateurs de hockey, qui sont gagas mais inoffensifs, et la meute qui apparaît la nuit pour profiter de la confusion, saccager, piller et écoeurer les policiers. C'est ce que font les criminels en général.

Mais de mémoire d'homme, je n'ai jamais vu la police être aussi soucieuse de sa propre sécurité. On les paie pourquoi au juste? Pour ne pas prendre de risques? Ça me rappelle les familles de militaires qui protestent parce qu'on envoie leur homme en Afghanistan. Sinon qui?

Si c'est pour remettre à leur place quelques voyous, personne ne va protester, surtout pas les victimes d'agression et de vol, comme les photographes et cameramen des médias, qui sont de plus en plus visés.

Où sont passés les Dirty Harry d'antan? On a droit à une police qui va dans les coins.

Mais il y a des moments où la meilleure défense est l'attaque. Demandez à Jacques Martin, le nouveau gourou de Montréal. Il serait dommage d'être obligé de «farmer» le Centre Bell, comme l'a dit Claude Poirier hier.

Enfin, notez que chez les perdants, à Pittsburgh, il n'y a eu aucun incident disgracieux.

Le But

Un gentil lecteur m'a fait parvenir le texte entier de la chanson Le But, de Loco Locass, chanson à la gloire du Canadien qu'on entend un peu partout.

Ouf... Dites donc, c'est vrai que notre système d'éducation a de sérieuses ratés. Il fut un temps où nos chansons avaient des beaux textes et un contenu, même en langue québécoise. On a beau être fier de son identité, il faudrait peut-être commencer par soigner sa langue et avoir une structure de pensée. En lisant et en étudiant, par exemple. Cela dit, au train où vont les choses, je ne serais pas surpris si Le But remportait un prix dans un quelconque gala.

Notes

On voit ça nulle part ailleurs... Pour le match sur écran géant au Centre Bell, les revendeurs obtenaient jusqu'à 30$ pour le billet de 7,50$. Notez que les recettes de la soirée allaient à la Fondation du Canadien pour l'enfance, ce qui est tout à l'honneur de l'organisation qui a bien accueilli ses fans, avec spectacle dans la rue et tout... Les chandails de P.K. Subban s'envolent dans les boutiques de sport. Ils sont les plus en demande devant ceux de Michael Cammalleri... Un restaurant du centre-ville offre des pizzas personnalisées. Il y a la Halak, la Cammalleri, etc... Les nouveaux propriétaires du Canadien ne doivent pas regretter leur achat.