Halak ou Price? On ne fera pas 800 mots là-dessus. Permettez que je résume: Carey Price.

Jaroslav Halak n'a pas été mauvais dans cette série. Il a volé le premier match aux Capitals de Washington en réalisant 45 arrêts. Il n'a rien à se reprocher sur les trois buts qu'il a accordés avant d'être rappelé au banc dans la défaite de lundi. Son seul véritable moment de faiblesse est survenu à la fin du deuxième match à Washington, samedi: il aurait pu (et dû) arrêter les tirs de John Carlson et Nicklas Backstrom qui ont donné aux Caps le but égalisateur et celui de la victoire.

Ce n'est pas la même chose que de dire qu'il s'est fait passer deux sapins. Mais il reste que les Capitals ont battu Halak huit fois à leurs 30 derniers tirs. Ça doit forcément affecter la confiance d'un gardien, fût-il aussi équilibré et solide mentalement qu'Halak est censé l'être.

Il y a autre chose: Halak gagne moins souvent, subitement. Il a perdu huit de ses 12 derniers matchs. Comme si la loi de la moyenne l'avait finalement rattrapé.

Jacques Martin n'a pas de marge de manoeuvre. Il doit remporter le match de ce soir. Dans l'état actuel des choses, il doit miser sur Price. L'ancien premier choix a bien fait en saison régulière contre les Capitals, il est plus costaud qu'Halak - un atout non négligeable contre une équipe qui n'hésite pas à bousculer le gardien adverse - et il n'a pas ménagé ses efforts à l'entraînement au cours des derniers mois.

Price mérite d'être le gardien partant ce soir. Mais il devrait faire une petite prière afin que ses coéquipiers lui donnent plus d'aide qu'ils n'en ont donné à Halak. Il en aura besoin.

Quelles séries!

On n'a pas souvent eu droit à un spectacle aussi enlevant que celui qu'offre la LNH au cours de la première semaine des séries. Pour l'amateur, c'est Noël au printemps.

Chaque série est serrée: pour la première fois depuis l'instauration du système actuel, en 1987, chacun des huit duels était égal 1-1 après les deux premières parties. Les matchs eux-mêmes sont chaudement disputés: en excluant les buts dans un filet désert, 17 des 23 premières parties se sont décidées par un but. Sept affrontements ont nécessité une prolongation, plus que pendant toute la première ronde, l'an dernier.

Tout n'est pas parfait toutefois. Les normes d'arbitrage, entre autres, ne semblent plus les mêmes qu'en saison régulière et, pis encore, fluctuent d'un match et d'un arbitre à l'autre. Mais au final, cet irritant est largement contrebalancé par plusieurs facteurs positifs:

> les nombreuses remontées, la plus mémorable étant évidemment celle ayant permis aux Capitals de battre le Canadien 6-5 après avoir tiré de l'arrière 4-1, samedi;

> le jeu à la fois robuste (le nombre de mises en échec est en hausse de 43% par rapport à la saison régulière) et offensif (près de six buts par match en moyenne);

> les dénouements dramatiques - parlez-en au pauvre Dan Boyle.

«Il serait difficile de demander mieux. C'est le hockey de la Ligue nationale à son mieux», disait Jacques Martin, lundi. Avant la débandade de son club, évidemment.

Luongo s'effondre

Un lecteur m'a appelé la semaine dernière pour me reprocher un article écrit pendant les Jeux olympiques. À la veille de la finale du tournoi de hockey masculin, j'avais exprimé le souhait que Roberto Luongo «enterre une fois pour toutes sa réputation d'homme des petites occasions».

Luongo peut aujourd'hui exhiber sa médaille d'or en réponse à ses détracteurs. Mais il ne s'est pas fait de faveur en accordant aux Kings de Los Angeles quatre buts en moins de deux périodes, lundi, forçant Alain Vigneault à le remplacer par Andrew Raycroft. (Y a-t-il signe plus éloquent de désespoir qu'un entraîneur qui s'en remet à Raycroft?)

Les Canucks de Vancouver peuvent bien crier au complot en raison du but refusé à Daniel Sedin. Ils devraient plutôt songer à améliorer leur jeu en infériorité numérique (ils ont accordé sept buts en 12 occasions, pour un taux d'efficacité anémique de 41,7%) et à s'assurer que leur gardien de but numéro un joue comme si les Jeux olympiques n'étaient pas finis.

Dernier tour de piste olympique

À bien y penser, les JO ne sont pas tout à fait finis. Le dernier tour de piste aura lieu vendredi midi à Montréal. Plus de 150 des 206 athlètes canadiens ayant participé aux Jeux de Vancouver participeront à un défilé en leur honneur dans la rue Sainte-Catherine, entre la rue du Fort et le square Phillips.

Scott Niedermayer représentera l'équipe masculine de hockey - une semaine plus tard et Roberto Luongo aurait peut-être été disponible ! - et tous les médaillés d'or seront là, sauf la patineuse de vitesse Christine Nesbitt, présentement en Australie.

Le président désigné du COC, Marcel Aubut, espère que 200 000 ou 300 000 personnes assisteront à l'événement. C'est rêver en couleurs. Avec le Canadien qui lutte pour sa survie, l'attention du public est ailleurs.

Même si la foule s'avère plus modeste, c'est quand même une sacrée belle façon de rendre hommage aux athlètes qui nous ont fait vibrer pendant les Jeux. La patineuse de vitesse courte piste Tania Vicent - et non Vincent, comme l'a appelée le maire Gérald Tremblay lors d'une conférence de presse à l'Hôtel de Ville - me disait hier combien elle avait hâte. «Je me sens un peu comme un joueur de hockey. J'espère qu'ils vont continuer à faire ça dans l'avenir. C'est agréable d'être reconnus pour ce qu'on a fait et ça a un impact positif sur les jeunes, a-t-elle dit. On a tendance à laisser mourir la flamme un peu vite après les Jeux.»

Avec le flamme du CH qui vacille, l'occasion est belle. Pas sûr qu'on va avoir un autre défilé cette année.