Il est encore bien tôt, mais à défaut de se croiser dans le ring, Lucian Bute et Jean Pascal pourraient se retrouver sur la même affiche, en août prochain.

Champion du monde des mi-lourds du WBC, Pascal affrontera l'Américain Chad Dawson le 14 août, au Centre Bell, dans un combat diffusé par la chaîne HBO. Ça, on le sait depuis déjà un petit moment.

Ce qu'on ignorait, c'est que l'influent réseau américain a récemment tâté le terrain auprès du clan Bute pour que le boxeur originaire de Roumanie, qui espère assurer cet été la défense obligatoire de son titre des super-moyens, se batte le même soir dans son pays natal. Présentés à 7000 kilomètres de distance, les deux combats seraient réunis dans une carte télévisuelle unique par HBO.

Selon le grand patron d'InterBox, Jean Bédard, les dirigeants d'HBO lui ont soumis le scénario vendredi dernier. «Je n'en ai pas encore parlé avec Lucian. On visait davantage la fin juillet, mais ils nous ont demandé si on était intéressé à un split feed le soir du 14 août», a-t-il dit, hier.

Évidemment, Bute (25-0, 20 K.-O.) doit au préalable remporter son match du 17 avril contre le dangereux cogneur Edison Miranda, au Centre Bell. (Auquel, détail non négligeable, HBO a invité Chad Dawson.) Mais s'il remporte ce sixième combat de championnat du monde, il est d'ores et déjà acquis que son affrontement suivant aura lieu en Roumanie. «Le responsable des sports de la Roumanie sera au combat avec une grosse délégation, la semaine prochaine, pour discuter de tout ça», a indiqué Bédard.

Le combat en Roumanie, une défense obligatoire dont InterBox a obtenu les droits de présentation, opposerait Bute au vainqueur du duel qui mettra aux prises l'Australien Sakio Bika à l'Américain Jesse Brinkley, le 14 mai, à Québec.

La carte partagée entre deux lieux qu'envisage HBO pour Bute et Pascal n'a rien d'inhabituel. Le soir où Bute montera dans le ring avec Miranda, le réseau câblé présentera aussi, en direct d'Atlantic City, le combat entre l'Américain Kelly Pavlik et l'Argentin Sergio Gabriel Martinez.

Les chemins de Pavlik (36-1, 32 K.-O.) et Bute pourraient bien se croiser vers la fin de l'année. Le promoteur Bob Arum a mentionné récemment que le propriétaire du Cowboys Stadium de Dallas, Jerry Jones, aimerait que Pavlik soit de la finale d'un futur gala dans son amphithéâtre, qui a accueilli plus de 50 000 spectateurs pour le plus récent combat de Manny Pacquiao, le 13 mars.

On verra. Il est difficile d'imaginer que Pavlik - l'orgueil de Youngstown, Ohio - et Bute puissent attirer au Texas une foule s'approchant de près ou même de loin de l'auditoire colossal généré par le charismatique Pacquiao. Un combat Bute-Pavlik, s'il se matérialise un jour, aurait beaucoup plus de sens à Montréal ou à Atlantic City, où Pavlik a livré plusieurs combats ces dernières années.

Nouveau contrat

Jean Bédard n'entrevoit par ailleurs aucun problème quant au renouvellement du contrat liant Bute à InterBox, qui vient à échéance sous peu. «Nous avons eu de bonnes discussions et nous avons convenu de finaliser après le combat du 17 avril. Mais nous sommes sur la même longueur d'onde, et je pense que ça devrait bien aller.»

Le plus important développement pour Bute, c'est l'intérêt que lui porte désormais HBO, LA référence en matière de boxe aux États-Unis. Bédard ne regrette plus que son poulain ait été boudé par le Super Six. Ce prestigieux tournoi organisé par le réseau Showtime oppose jusqu'en 2011 six des meilleurs super-moyens de la planète.

«HBO est beaucoup plus gros que Showtime, dit-il. C'est comme la Ligue nationale de hockey par rapport à la Ligue américaine. D'ailleurs, le combat (du Super Six) entre Mikkel Kessler et Carl Froch devait avoir lieu le 17 avril et Showtime l'a reporté au 24 quand HBO a annoncé son gros show pour ce soir-là.»

De toute façon, s'il poursuit sa route sans coup férir au cours de la prochaine année, Bute sera bien placé pour affronter le vainqueur du Super Six. «On est en excellente position», résume Bédard.

À condition bien sûr de commencer par battre Edison Miranda.

Quel match!

J'avoue avoir peu regardé le March Madness cette année, mais quelle finale! La victoire de 61-59 de Duke aux dépens du challenger peu connu qu'était Butler va assurément figurer en bonne place dans mon palmarès des grands moments sportifs de l'année. Un match serré, enlevant, au terme duquel David est venu à un cheveu de faire tomber Goliath: Butler a failli marquer au son de la cloche sur un tir du milieu du terrain.

Je ne suis pas le seul à avoir aimé ça, apparemment. Seize pour cent des foyers américains et 25% de ceux qui regardaient la télé lundi soir ont regardé la finale du championnat de basketball de la NCAA. C'est plus de monde que pour n'importe quel match du baseball majeur depuis 2004 et n'importe quel match de la NBA depuis 2002...

Quel joueur!

Si vous avez regardé la victoire de 4-1 de Barcelone sur Arsenal, hier, en Ligue des Champions, vous savez. Sinon, permettez que je résume: Lionel Messi est le plus grand joueur de soccer au monde, un digne successeur de Pelé et Maradona. Cristiano Ronaldo? Ne soyez pas vulgaires.