Reçu cette semaine le courriel désespéré d'un monsieur qui reprochait à La Presse, et aussi à moi qui parlais de ballon-balai et de cheerleading, de ne pas accorder plus d'espace et d'attention aux Jeux paralympiques.

Le monsieur est handicapé, ancien lugeur-hockeyeur, et il a avoué m'avoir choisi pour se défouler. Il soupçonnait que je n'avais rien à voir avec ce type de choix.

Je sympathise avec lui, bien sûr, et ça m'a rappelé un autre courriel, autoritaire celui-là, d'un monsieur qui m'ordonnait presque d'écrire une chronique sur son neveu, parti faire du kayak dans un endroit impossible. Sur le ton «voici ses coordonnées, joignez-le immédiatement, dépêchez-vous». C'était son deuxième courriel.

Là, je sympathise moins.

C'est que je ne comprends pas pourquoi les gens veulent tellement qu'on parle d'eux. Je sais que ça fait partie des moeurs de notre époque, que la célébrité est l'ultime objectif, mais pourquoi ne pas pratiquer son sport pour soi-même, pour son épanouissement, sa santé et son bonheur? Pourquoi ne pas se ficher complètement de ce que les autres en pensent? Ils n'en pensent pas grand-chose d'ailleurs, sauf pendant quelques secondes, comme d'un message sur Twitter. Alors que la pratique du sport rapporte des bénéfices aussi longtemps que vous le voudrez.

Je dois me faire vieux pour écrire de telles choses...

Terminer sa mise en échec...

J'ai regardé un match de hockey-luge des Jeux paralympiques et j'ai été très déçu de voir qu'on y appliquait les mêmes stratégies crasses que chez les hockeyeurs professionnels. Agresser le meilleur joueur de l'équipe adverse, lui faire perdre sa concentration, le forcer à écoper de pénalités, le sortir du match...

Les commentateurs se faisaient cheerleaders - un peu comme ceux qui commentent les matchs du Canadien - et nous expliquaient que le plan de match était respecté, c'est-à-dire frapper le numéro 11 dès le début. D'autres athlètes se plaignaient, parlaient de tricherie, d'injustice...

Vous m'excuserez, mais je ne comprends pas. L'important est de participer, ça ne vous dit rien? Dans le cas des professionnels, il y a des millions en jeu et on peut comprendre leurs excès, bien qu'ils ne soient pas plus admirables.

Quand le Japon a finalement éliminé les matamores du Canada en hockey-luge, j'ai presque applaudi...

Bravo les Bleus!

Toutes nos félicitations à nos cousins français pour cette belle victoire des Bleus au Tournoi des six nations de rugby. La finale contre l'Angleterre (présentée à TV5 samedi) valait le déplacement.

Mais vos commentateurs sportifs sont vraiment partisans! Comparés à eux, les nôtres sont des modèles d'objectivité. «Allez! Allez! Reste debout, Mathieu! Reste debout!»

«Heureusement, la France s'en tire bien.»

«Messieurs les Anglais, c'est à vous de jouer.»

«Qu'elle est belle, cette équipe de France!»

Un autre monde... J'ai beaucoup ri et je me demandais ce qui se passerait si nos commentateurs sportifs les imitaient.

«Shoot Maxime! Shoot! Pas comme ça, grand niaiseux!»

«Ah! Les maudits Anglais de Toronto!»

Danger

Parlant des Maple Leafs de Toronto, il ne faudrait pas qu'ils affrontent le Canadien dans les séries parce que nos p'tits gars se retrouveraient vite sur les terrains de golf, comme disent nos collègues du hockey. (Personnellement, je suis vraiment tanné de l'entendre, cette histoire de golf. Ça ne vous dirait pas de changer de disque? Ou de CD ou de je ne sais plus trop quoi qui tourne aujourd'hui? La saison approche justement et notez bien le nombre de fois où vous allez la lire ou l'entendre.)

Bref, le Canadien n'aime pas les équipes robustes comme les Maple Leafs. Ces derniers occupent le dernier rang dans l'Est, mais quelques coups salauds et quelques menaces verbales de leur part nous ont bien montré, samedi soir, que nos p'tits gars étaient un tout petit peu moumounes.

Ne croyez pas que les autres équipes n'ont pas pris des notes...

Hot-dog

- Bonne nouvelle, Rocket, le Montreal Pool Room sera sauvé. Il sera déménagé de l'autre côté du boulevard Saint-Laurent, tout près de son emplacement actuel, au coeur du nouveau Quartier des spectacles.

Comme moi, mon vaillant poisson rouge a un faible pour les vieilles institutions montréalaises et deux bons steamés de temps en temps. Moutarde, oignon, chou.

- Dis donc, mon journaliste barbu préféré, le monsieur Dutrizac a encore dit des méchancetés sur ton journal ce week-end. Il dit que vous couchez avec Radio-Canada et tout...

- Oui, je sais, c'est comme une obsession chez lui.

- Il est un brin agressif, non? Est-ce qu'il y a des gens qui le prennent au sérieux?

- Il y a lui, Rocket.

Photo: Reuters

Les Japonais ont éliminé les Canadiens en hockey-luge jeudi dernier.