Les syndiqués du secteur public manifestent en masse à Montréal. Ils demandent au gouvernement des hausses de salaire de 11,25 % en trois ans, Québec leur offre 7% sur cinq ans. Selon vous, le gouvernement Charest doit-il tout faire pour conclure une entente avec ses employés ou au contraire tenir la ligne dure, quitte à renouveler les conventions collectives par une loi spéciale, comme il l'a fait en 2005?

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VOS COMMENTAIRES

Les fonctionnaires ne sont pas des extra-terrestres

La manifestation de samedi le 20 mars démontre bien la mobilisation des employés de la Fonction publique qui, il faut se le rappeler, sont des salariés comme la majorité des Québécois.

Pourquoi sans cesse les dénigrer ? Pour quelles raisons ? Seriez-vous prêts à passer deux jours dans un milieu hospitalier où parmi une vingtaine d'enfants en tant que professeur? Est-ce que vous vous imaginez que parce qu'ils travaillent pour l'État, ils travaillent différemment ou moins bien qu'au privé ? Ces fonctionnaires de l'État paient leurs impôts comme tout le monde, ont des enfants, paient la garderie, l'école, les activités scolaires....ils ne sont pas des extra-terrestres! En ce qui a trait aux demandes, vous devez bien vous doutez que pour obtenir une entente satisfaisante, il faut sûrement qu'au préalable mettre la barre plus élevée! Il me semble que même dans le secteur privé, ils fonctionnent comme ça. Il est évident qu'une entente juste et raisonnable sera beaucoup mieux pour le moral des troupes, pour le moral de chaque être humain qui y travaille et qui y travaillera dans le futur....

Annie Cossette, Trois-Rivières

Arbitrage impartial et indépendant

Lors de la dernière négociation qui s'est terminée par une loi spéciale, nous avons eu une augmentation de 8 % sur six ans (environ 1,33 % par année). Pour ces mêmes années, l'inflation a augmenté d'environ 11 %. Nous avons donc une perte de notre pouvoir d'achat. Madame Monique Jérôme-Forget disait à l'époque que sa sacoche était vide. Pourtant, à peine quelques mois plus tard, le gouvernement décrétait des baisses d'impôt d'environ un milliard de dollars. De plus, la loi 142 (loi spéciale) a été condamnée en mars 2007 par le Bureau international du travail (BIT). Cet organisme des Nations unies a indiqué, dans sa décision, que le gouvernement devrait considérer la possibilité de soumettre le différend à un arbitrage impartial et indépendant avant de recourir à des lois qui vont à l'encontre du droit à la négociation collective et au droit de grève. Le gouvernement ne doit pas répéter la même injustice. Il doit utiliser d'autres recours (conciliation, médiation et arbitrage) avant la loi spéciale.

Patrice Lesieur, enseignant au secondaire, Joliette

Le bon choix

Lorsque le gouvernement donne plus de 6 milliards de dollars au privé, a t'on un mot à dire. Peut-on décider le salaire de ces employés, car dans certaines entreprises privées les travailleurs gagnent plus de 20$ l'heure? Croyez-vous que l'on gagne davantage dans la fonction publique? Les avantages dont les fonctionnaires bénéficient devraient être dits correctement et non lancés en l'air. Pour un technicien qui vient du privé, il en coûte plus 10 a 20 fois en taux horaire, sans compter son transport et n'étant pas sur place ce n'est pas certain qu'il sera là le même jour. Tout ne fonctionne pas comme on veut, mais est-ce le gouvernement Charest qui le veut ainsi. Car présentement il favorise le privé. Le choix appartient à la population : privé ou public, mais faite le bon choix.

Jacques Guay, Sherbrooke

Un leurre

Quand les gens se rendront-ils compte que ce que dit la partie patronale est un leurre? Le gouvernement tape sur ses propres employés pour essayer de leur enlever toute crédibilité. Mais la vérité est toute autre: les chiffres manipulés, les employés essoufflés et sous-payés. 450 000 personnes qui paient eux-aussi des impôts et qui doivent attendre, eux aussi, pour recevoir des services donnés par des gens, eux aussi, essoufflés et sous payés. Les fonctionnaires ne vivent pas dans une bulle à part des autres! Ce sont aussi des citoyens, comme vous!

Elaine Lacroix, Rouyn-Noranda

Le Front Commun ne veut pas améliorer ses conditions

Malgré le discours ambiant et la quasi unanimité en dehors des gens directement intéressés par ces négociations des employés du gouvernement, il est faux de prétendre que le Front Commun vise à faire des gains salariaux ou à aller chercher de nouveaux avantages. Bien sûr, les demandes officielles semblent exagérées dans le contexte, mais c'est le jeu de toute négociation. On demande beaucoup, l'autre partie offre peu et on finit par s'entendre sur un juste milieu, un terrain où aucune des deux parties ne se considère perdante.

L'indexation à l'inflation par exemple, ne constitue ni un gain ni une perte puisque les revenus de l'employeur compensent les coûts supplémentaires. Les avantages sociaux ne sont pas non plus une perte sèche pour l'employeur. Il s'attire ainsi et retient des employés de qualité et s'assure d'une bonne productivité en ayant des employés heureux, ou alors moins angoissés par les tracas de la vie. Occasionnellement on peut échanger des avantages qui ont des effets pervers pour d'autres ayant un impact plus actuel. Ainsi on peut faire des déclarations trompeuses en disant que le Front Commun demande 8 milliards $ de plus et que le gouvernement offre 2,3 milliards $. Même le 7% de ce dernier est du toc puisque ses offres officielles sont de 5% et le 2% n'est qu'une carte dans sa manche, la dernière étant la matraque législative. Qu'il offre simplement quelque chose près du statu quo avec indexation et on verra si l'offre ne sera pas acceptée avec empressement.

Jeannot Vachon , Québec

Entente ou loi spéciale?

Nous revoilà dans l'éternelle situation de la confrontation Fonction publique versus le Conseil du Trésor. Depuis toujours d'une part, on revendique des sommes qu'on estime justifiables en invoquant la baisse du pouvoir d'achat et d'autre part, on se refuse à offrir des augmentations qu'on qualifie d'exagérées en se référant à la capacité limitée de payer du contribuable. On l'a fait et refait avec des scénarios à toute fin utile toujours identiques. Les syndiqués montent aux barricades et défient le gouvernement en le menaçant de paralyser les services publiques d'une part; d'autre part le gouvernement contre-attaque en les menaçant d'une loi spéciale qui déterminerait ultimement les clauses normatives et surtout monétaires et qui tiendrait lieu de convention collective. Facile à ce moment de faire semblant de négocier et laisser traîner les choses. À chaque ronde de négociations, on recommence et les résultats sont assez semblables: les syndiqués sont frustrés; le Conseil du Trésor est déçu et certains contribuables sont convaincus que le gouvernement a peut-être été trop généreux. L'histoire se répète, peut-on la changer? Oui, qu'on décide, une fois pour toutes de négocier de part et d'autre de bonne foi dans l'intérêt de la population. Le constat de ces multiples affrontements nous confronte aujourd'hui. Nous faisons face à un manque marqué d'infirmières dans le réseau publique de la santé malgré un grand nombre de détentrices et détenteurs d'une licence de l'Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec. Nous pouvons aussi questionner le Ministère de l'Éducation sur le nombre d'enseignants ne détenant qu'un permis temporaire d'enseignement, c'est-à-dire ne possédant pas les qualifications requises. Et combien d'autres professionnels de qualité, ingénieurs, techniciens, médecins et spécialistes, la fonction publique aimerait-elle compter dans ses rangs? Espérons, comme contribuables, que les conventions qui seront signées permettrons d'embaucher un nombre suffisant d'infirmiers pour répondre aux besoins de la population avec des services de qualité, que les conditions de travail du monde de l'enseignement rende la profession plus alléchante à des candidats qualifiés, que les urgentologues et autres spécialistes puissent répondre à nos besoins dans un cadre sain et que les professionnels des divers ministères puissent répondre aux besoins de la population sans que l'État fasse appel au privé!

Comme contribuables, nous sommes prêts à assumer notre juste part d'un effort collectif qui nous permettrait d'avoir des services de qualité à un coût raisonnable qui nous convienne et qui respecte la dignité des travailleurs. Bonnes négociations aux deux parties et bonne chance à nous tous, citoyens du Québec

Robert Poulin et Gisèle Charlebois, Baie-d'Urfé

Fermeté requise

Jusqu'à quand va-t-on devoir supporter les revendications des syndiqués ? Je souhaite que le gouvernement choisisse de ne pas plier. Mais à mon avis les dirigeants de cette province vont une fois encore montrer qu'ils ont les mains liées et la bouche pleine de mauvaises excuses

Sur quelle planète ces gens-là (les syndicats et leurs adhérents) vivent-ils ?

Ont-ils remarqué que nous vivons une récession, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire ? Ont-ils seulement pris conscience que le gouvernement veut que nous consommions de plus en plus, afin de faire déjouer cette évidence?

Je suis sidérée de constater l'étroitesse d'esprit de certains syndiqués. Ils bénéficient bien souvent d'excellentes conditions sociales, d'une sécurité d'emploi effrontée et ils en redemandent toujours plus !

Savent-ils seulement que lorsqu'ils demandent des augmentations, ils puisent à même notre porte-monnaie ?

Croient-ils que nous allons tolérer cela encore longtemps ?

Mon avis est que nous sommes gouvernés par des systèmes mafieux.

Tout ce que j'ai lu dans les médias et la langue de bois des représentants du gouvernement tendent à me convaincre que ce n'est pas prêt à changer.

Le tout est de savoir jusqu'où le bon peuple payeur va encourager cet État Providence qu'est devenu le Québec

Sylvette Muller, Ville de Bécancour

Les Québécois contre le Front commun

Selon un récent sondage, seulement 10 % des Québécois estiment que l'État devrait céder devant les demandes syndicales[1]. Pas besoin de chercher longtemps qui forme essentiellement cette minorité: les quelque 500 000 syndiqués du secteur public[2] eux-mêmes et leurs proches (dont 75 000 étaient à la manif de samedi à Montréal). Conclusion, le Front commun ne devra compter que sur lui-même dans cet affrontement. Un syndiqué averti en vaut deux.

Sylvio Le Blanc, Montréal

Un sujet vif et trop souvent mal compris.

Je crois que 11.25% en trois ans, c'est beaucoup en temps de récession mais je crois que d'avoir le minimum de 2% (inflation) serait accepté. C'est un peu le but de l'opération, demander plus que ce que l'on veut pour avoir l'objectif visé. De plus, le secteur privé régit ses salaires en fonction de ce que le public gagne. C'est de cette façon qu'il attire sa clientèle. Au québec, je trouve que les gens qui rabaissent les autres à leur niveau, ne comprennent pas que ce serait plus avantageux de demander et de persévérer pour obtenir la même chose. Il est aussi important de noter qu'un adhérant au syndicat n'est pas automatiquement d'accord avec ce que le syndicat fait. Il est obligatoire d'adhérer au syndicat sur place peu importe l'entreprise publique ou privé et même si l'on refuse, on doit payer la cotisation. Certains vous diront que cela coûte cher au peuple de bien payer la fonction publique. Mais n'oubliez pas que l'argent que le gouvernement donne en salaire lui revient entre 30% et 46% en impôt. De plus, près de la moitié des postes sont temporaires et peuvent être coupés sans avertissement. Un salarié normal qui n'est pas cadre ou en fonction supérieure gagnera au maximum dans sa vie autour de 61 000$, qui sera imposé au minimum à 33%( Impôt provincial, fédéral, RRQ, RQAP et Assurance-Emploi). Oui, je suis d'accord qu'il y a de l'abus dans la création de poste de cadres payés trop cher. Je crois que l'on pourrait couper des postes de cadre qui sont plus que facultatifs et remettre cet argent à la société. Aussi, est-il nécessaire de donner des bonis de départ à tous les présidents de tous les organismes gouvernementaux, alors que de simples travailleurs qui font l'ouvrage n'auront que leur fonds de pensions? Cessons de pointer du doigt les travailleurs alors que la solution n'est pas de coupé dans les salaires mais bien de mieux gérer nos choses peu importe la sphère gouvernementale.

Kim Charbonneau

 

Quand on se compare...

Je crois que les syndiqués du secteur public devraient plutôt commencer par regarder autour d'eux avant d'en demander plus. 11,25% sur 3 ans est nettement exagéré. Il n'y a pas que les employés sans formation qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts dans le privé et qui n'ont pas d'aussi bonnes conditions. Les syndicats doivent s'en tenir au principe de demander plus pour en avoir moins! Car il semblerait qu'on ne puisse jamais rien leur enlever, pourquoi faudrait-il toujours leur en donner plus?

Il me semble que beaucoup d'emplois dans le privé sont loin d'avoir des avantages sociaux aussi intéressants. Par contre les syndicats ont toujours réussi à faire parler les sondages et les chiffres à leur avantage pour démentir cela. Je doute que le ''Front Commun'' puisse faire preuve de bonne volonté, car il semblerait que le gouvernement ne soit pas prêt à accéder à leurs demandes que certains jugent démesurées...

Dany Jadot, Québec

Cessez de taper sur notre dos

Les payeurs de taxes, dont je suis, se plaignent des salaires supposément éhontés des employés de la Fonction publique. Savent-ils que notre cher gouvernement coupe les postes depuis quelques années et que seulement quatre retraités sur 10 sont remplacés? Savent-ils également que nous sommes des consommateurs qui, à chaque convention collective, perdent peu à peu leur pouvoir d'achat? Savent-ils également que le gouvernement ne dépense pas un sous pour notre fonds de pension qui est pris à même nos propres deniers? Bien sûr que non, les journalistes et le patronat ont le pouvoir et la tribune pour passer leur message truffé de mauvaises informations. Au lieu de taper sur les fonctionnaires, peut-être faudrait-il songer à regarder ce que nos chers députés se mettent dans les poches et couper dans le gras plutôt que de couper les payeurs de taxes que nous sommes. Les députés de la Chambre des communes, après quatre ans de siège, ont droit à une pension à vie payée par vos taxes, chers concitoyens - ça coûte beaucoup plus cher que notre fonds de pension qui, je vous le rappelle est payé par chacun des employés de la fonction publique sans un sous versé par le gouvernement. Au lieu de dire des stupidités, informez-vous donc correctement et ensuite vous pourrez donner votre opinion.

Sylvie Campeau, Brossard

 

 

Démocratique?

Les chefs syndicaux ont souvent le mot «démocratique» à la bouche: Dans un contexte où les syndicats s'unissent pour former un «monopole» afin d'exiger des hausses salariales et autres conditions, qui somme toute, seront payées en grande partie par les travailleurs non-syndiqués et par les retraités, ne serait-il pas justement démocratique que les augmentations salariales soient d'abord présentées à la population pour être acceptées....DÉMOCRATIQUEMENT???

André Laurent, Anjou

Sur quelle planète vivent-ils?

Jusqu'à quand va-t-on devoir supporter les revendications des syndiqués? Je souhaite que le gouvernement choisisse de ne pas plier. (Mais à mon avis les dirigeants de cette province vont une fois encore montrer qu'ils ont les mains liées et la bouche pleine de mauvaises excuses)

Sur quelle planète ces gens-là (les syndicats et leurs adhérents) vivent-ils? Ont-ils remarqué que nous vivons une récession, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire ? Ont-ils seulement pris conscience que le gouvernement veut que nous consommions de plus en plus, afin de faire déjouer cette évidence?

Je suis sidérée de constater l'étroitesse d'esprit de certains syndiqués. Ils bénéficient bien souvent d'excellentes conditions sociales, d'une sécurité d'emploi effrontée et ils en redemandent toujours plus! Savent-ils seulement que lorsqu'ils demandent des augmentations, ils puisent à même notre porte-monnaie? Croient-ils que nous allons tolérer cela encore longtemps?

Mon avis est que nous sommes gouvernés par des systèmes mafieux. Tout ce que j'ai lu dans les médias et la langue de bois des représentants du gouvernement tendent à me convaincre que ce n'est pas prêt de changer.

Le tout est de savoir jusqu'où le bon peuple payeur va encourager cet État-Providence qu'est devenu le Québec.

Sylvette Muller, Bécancour

Comme des soldats

J'ai déjà vécu trois grèves dans le secteur public et je peux affirmer que nous n'avons rien gagné à chacune d'entre elles. Je souhaite de tout mon coeur que cette négociation se règle avec une entente. Mais mon coeur me dit en sourdine que ce sera encore un décret que les pauvres employés de l'état se feront imposer encore une fois.

Ce qui me chagrine le plus, c'est que trop de gens dans la population dénigrent les employés du gouvernement.

Je demande à quiconque de me dire comment il se sentirait si chaque jour, lorsqu'il se rend au travail, il avait l'impression de se rendre sur un champ de bataille. N'aimerait-il pas au moins être payé comme un soldat? Ce qui n'est pas le cas de plusieurs employés des hôpitaux et professeurs d'école.

Lorsque le bon gouvernement péquiste a coupé leur salaire de 30%, il n'y a pas eu de protestations de la population.

Et cette même population critique encore ces employés lorsqu'ils vont se faire soigner... Je vous assure que si aujourd'hui, j'avais à choisir un métier ou une «profession», je n'irais pas travailler dans les hôpitaux ou dans les écoles.

J'en arrive à souhaiter que ces institutions publiques deviennent privées. On verrait bien si ces chers payeurs de taxes trouveraient que ça leur coûte moins cher...

Il est fort probable que ce cher gouvernement Charest ne fasse pas plus ni moins que ces prédécesseurs...c'est-à-dire rien !!!!!!

Mais je suis une personne d'espoir alors, on verra.

Francine Ringuet, Mascouche

Une entente

Je pense qu'une entente est toujours préférable et que plus de 3% par année, c'est trop par les temps qui courent.

André Plante