Quand le Canada perd en hockey masculin aux J.O. ou bien aux Championnats mondiaux, ça ne me fait jamais de peine. À cause du patriotisme un peu malsain qui règne dans les médias, anglophones surtout.
Mardi encore, pendant que les skieuses slalomaient en direct à RDS, CTV nous présentait un (autre) long reportage sur... Sid the Kid.
Sid the Kid qui joue au hockey cosom dans sa ville natale, Sid the Kid qui est tellement un bel exemple pour la jeunesse canadienne. Hier, CTV se vantait d'avoir obtenu une longue entrevue exclusive avec... les parents de Sid the Kid.
Non, mais ça devient une obsession, une maladie. Et ça dépasse largement les limites du sport. Sid the Kid n'a tout de même pas trouvé un remède miracle au cancer. Il patine et lance des rondelles. Il excelle dans un jeu! C'est tout.
Et puis il y a eu le match de mercredi contre la Russie. Oubliez le score, c'est dans la manière que l'équipe du Canada m'a séduit. Dieu que c'était beau. Des Canadiens qui sont autre chose que des brutes.
La plus belle action du match, et peut-être de l'année en hockey, n'a pas donné de but, mais elle demeure un petit chef-d'oeuvre. Un tic-tac-toe de quatre passes rapides sur la palette, quatre! Quatre joueurs en mouvement constant et Rick Nash qui voit son lancer bloqué. Pas grave, c'était beau. Et ça ébranle le moral de l'adversaire.
Les Russes n'ont pas touché au précieux objet pendant de longues, longues séquences.
C'est dans ces moments-là qu'on remercie les Européens d'être venus déniaiser le hockey unidimensionnel que le Canada pratiquait avant l'invasion. D'est en ouest autant que de nord en sud. Des passes plutôt que du dumping et des ruades dans les bandes.
Une exception: Go! Canada! Go!
La Slovaquie maintenant et ce n'est pas vraiment une surprise. Quand Zdeno Chara décide de prendre le contrôle du match... Et Jaroslav Halak, notre Halak, qui ne faiblit pas... Je ne peux croire que le CH va l'échanger d'ici quelques jours.
Les Slovaques ont même sorti des boules à mites une star du passé, inoubliable autant pour son nom que pour son talent, et j'ai nommé Zigmund Palffy.
Le Canada sera largement favori, mais... S'il perd, je n'aurai pas de peine pour Sid the Kid et ses groupies de CTV.
Alors, Gary?
Mon ami Gary Bettman... Non, ce n'est pas vrai. Je ne l'ai rencontré qu'une fois. Il m'a dit: «Call me Gary», je me suis retenu pour ne pas rire, je me suis demandé s'il voulait me vendre une voiture usagée et c'est tout ce dont je me souviens de la conversation.
Toujours est-il que si «Call me Gary» n'envoie pas les joueurs de la LNH aux prochains Jeux d'hiver, il nous privera du plus beau hockey, rien que pour vendre son produit dilué et souvent médiocre.
Je pourrais l'appeler autre chose que Gary, et ça ne serait pas joli.
Courte piste
Le relais chez les femmes...
Les Coréennes établissent un nouveau record, mais un juge a vu une faute et elles sont éliminées. Quelle faute? Il y a toujours des accrochages et des vacheries dans ce sport. À chaque course.
Une foire s'ensuit, les entraîneurs coréens sont furieux, ils donnent des coups de poing sur les tables; les Chinoises, qui passent en tête, se pètent les bretelles sans vergogne; les Canadiennes aussi, qui deviennent deuxièmes. Le Québec en fera des héroïnes pendant quatre autres années.
Sans vouloir vous faire de peine, je n'arrive pas à prendre ce sport au sérieux. On ne se pète pas les bretelles pour un résultat qui est un peu un coup de dés.
Incroyable!
Combien de fois avons-nous entendu le mot INCROYABLE pendant ces Jeux? Mille fois? Cent mille fois?
Incroyable! Unbelievable!
Il serait peut-être temps de trouver autre chose, bande d'incroyants. Qu'est-ce que vous allez dire à Pâques, quand Jésus va ressusciter? Incroyable?
Le pape ne sera pas content.
On est prêts à fournir le dictionnaire...
Jolies mômes
Les curleuses disent ne pas s'en offusquer, que toute publicité est bonne pour faire connaître leur sport. C'est que certains médias ont fait état de la beauté de plusieurs joueuses aux Jeux de Vancouver. Ils ont bien raison d'ailleurs.
Les filles disent que ça ne les dérange pas qu'on passe outre leur talent sportif...
Allez, coquines, soyons francs. Ça vous fait un petit velours, quand même. Personne ne se fâche quand on lui fait un compliment, surtout celui-là.
Même pas les hommes.