Dans le dossier de l'efficacité énergétique des véhicules, Ottawa désapprouve (à lire ici) la façon de faire de Québec. Mais que fait le fédéral dans ce domaine, au juste?

La question se pose alors que prend fin, dans l'indifférence générale, l'entente quinquennale conclue en 2005 entre Ottawa et les fabricants d'automobiles. Cet accord visait une réduction des émissions de gaz à effet de serre des véhicules et ce, chaque année jusqu'en 2010.

Cet engagement, tout à fait volontaire, a-t-il été honoré? Impossible de le savoir...

Aucun des rapports d'étape promis dans l'échéancier de l'entente n'a été réalisé à ce jour, a découvert La Presse. Pas plus le «rapport sur l'objectif provisoire» attendu en 2008, que celui promis en 2009.

Le protocole d'entente stipulait pourtant que de tels rapports allaient être réalisés sur une base annuelle afin d'obliger l'industrie à mettre les bouchées double si jamais elle s'éloignait des objectifs en cours de route.

Plus encore, cette «analyse continue» était le fondement même de l'accord, rappelle le ministre de l'Environnement de l'époque, Stéphane Dion. «L'entente était volontaire, en autant qu'elle était respectée, indique-t-il. J'avais clairement dit que si les objectifs n'étaient pas remplis, une réglementation allait être adoptée.»

Comment explique-t-on l'absence de tout rapport d'étape? À Ottawa, on évoque des problèmes administratifs. «La mesure et le cadre de présentation des rapports élaborés pour faire le suivi sur l'accord étant complexes, nous sommes toujours en train d'y mettre la dernière touche», indique Micheline Joanisse, de Ressources naturelles Canada.

Du côté des constructeurs, on invoque surtout les soubresauts de l'industrie. «We hit a little bump, note Mark Nantais, président de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules. La crise économique nous a obligés à concentrer nos ressources ailleurs ces dernières années.»

D'un côté comme de l'autre, cependant, on se veut rassurant, affirmant que les cibles d'étape ainsi que l'objectif général (moins 5,3 mt de GES en 2010) seront bel et bien honorés. Faites-nous confiance, dit-on...

Il n'en reste pas moins que c'est l'efficacité de l'approche fédérale des dernières années qui est en cause. Élaborée par les libéraux, l'entente a été maintenue par les conservateurs. Elle est donc devenue leur entente, surtout que rien n'a été adopté pour prendre le relais.

À quelques semaines de l'expiration de l'entente, les observateurs ne sont nullement surpris de l'absence de résultats. Ils soutiennent que cela prouve à la fois le manque de volonté du fédéral et l'inefficacité de l'approche volontaire.

«Les ententes volontaires ne fonctionnent pas, car elles sont en contradiction avec notre système économique, précise Pierre-Olivier Pineau, expert des questions énergétiques à HEC Montréal. Elles permettent aux élus d'annoncer des actions, sans que des actions soient nécessaires.»

Même son de cloche à la chaire en éco-conseil de l'UQAC. Le directeur, Claude Villeneuve, soutient que sauf exceptions, les accords volontaires donnent rarement des résultats. D'ailleurs, dans un rapport réalisé il y a trois ans, M. Villeneuve avait non seulement prévu le résultat de l'entente, il avait aussi prévu la justification des fabricants.

«Les ententes volontaires n'ayant jamais porté leurs fruits au Canada, et celle-là n'étant pas dotée de moyens de contrôle ou de coercition, il est peu probable que les tonnes promises soient au rendez-vous, écrivait-il en 2007. Surtout que les trois grands de l'auto traversent une mauvaise passe. L'excuse est toute trouvée.»

À Ottawa, on nous assure qu'une réglementation est appelée à prendre éventuellement le relais de l'entente volontaire. Du moins, c'est ce qu'on nous promet...

Courrier du bac

Q Existe-t-il un marché pour le recyclage des cassettes vidéo? Il serait désolant d'encombrer les dépotoirs de ce matériel... (Yves Quenneville)

R Il existe un marché, mais ce n'est pas celui du recyclage comme tel. Les casettes vidéo sont composées d'un total de 14 différents matériaux, dont le polystyrène principalement. Cela rend le recyclage problématique, selon Recyc-Québec. Mais il y a néanmoins possibilité de donner une seconde vie aux cassettes, grâce à la «valorisation énergétique». Pour en savoir plus, vous pouvez contacter des entreprises comme GEEP Ecosys, votre écocentre, votre ville ou la ligne info de Recyc-Québec: (514) 351-7835 ou 1 800 807-0678.

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Trump contre Gore

«En réaction à l'hiver le plus froid jamais enregistré, aux chutes de neige record qui sont tombées tout le long de la côte, le comité Nobel devrait carrément retirer à Al Gore son prix Nobel.»

Donald Trump, devant un parterre de 500 personnes.

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L'école la plus verte?

On compte au Québec pas moins de 1200 «Établissements verts Brundtland», ces écoles axées sur l'environnement. Elles se disent donc vertes. Mais plus vertes que les autres écoles vertes du pays? C'est ce qu'on saura bientôt, puisqu'un tout nouveau concours national a vu le jour cette semaine : «L'école la plus verte au Canada». Organisé par un fabricant d'autobus scolaire, il vise à encourager les élèves à coucher sur papier leur vision des mesures à poser pour que leur école soit plus écolo. À la clé, une évaluation environnementale de l'école par des professionnels agréés LEED ainsi qu'un autobus hybride.

Les cassettes vidéo sont composées de 14 matérieux différents, dont le polystyrène principalement. Cela rend le recyclage problématique.