Ça y est. Les Jeux ne sont pas commencés et des petites vacheries sont déjà échangées. Je n'ai pu empêcher un petit rire devant la première: les membres de l'équipe de skeleton du Canada accusent l'équipe allemande d'utiliser des luges illégales.

C'est une blague ou quoi? Une planche, deux lames, où est-ce qu'on peut tricher? En dopant les lames au Jig-a-Loo?

Si j'étais à la place des Canadiens, je commencerais par faire connaître ce nouveau sport avant de le salir. Déjà que certaines personnes le trouvent ridicule.

Ce n'est pas mon cas. Je rêve souvent que je fais du skeleton, parce que je dors sur le ventre. J'ai même remporté des médailles. Ce n'est pas facile, il faut du courage, de bonnes mitaines et un coussin. Tiens, le coussin. Ils trichent peut-être avec le coussin.

Si j'étais président de la fédération de skeleton, d'abord je ne m'en vanterais pas, puis je leur retirerais toutes leurs liges et les forcerais à descendre en crazy carpet.

Ils ne se plaindraient plus jamais, croyez-moi.

On beurre épais

On nous répète depuis quelques semaines, quelques mois même, que les Jeux olympiques, c'est gros, c'est gros, un peu comme la Coupe du monde de football ou le Super Bowl.

Minute, minute, les enfants...

Les Jeux d'été peuvent se comparer à la Coupe du monde et au Super Bowl. Mais les Jeux d'hiver? Je ne crois pas que le continent africain, par exemple, ou le continent sud-américain se passionnent pour le hockey féminin ou le ski de fond.

Pour finir, si je vois une autre pancarte qui dit: Hockey is Canada's game, je zappe. On était en quelle place à Turin?

Septièmes.

Madame O est en route

Nicole Ouellette a quitté Rosemont, hier, en direction de Vancouver. Elle est la mère de Caroline, cocapitaine de notre équipe de hockey féminin et en est à sa troisième aventure olympique.

Madame O est une infirmière à la retraite qui sera nos yeux et nos oreilles pendant les Jeux. Nous lui avons parlé hier.

«Je suis prête. Je prends l'avion à 8 h demain (ce matin). On m'a dit d'arriver à l'aéroport deux heures avant. C'est long.»

Des trucs de voyage?

«Non, seulement mon petit coussin gonflable pour me reposer dans l'avion et ménager mon dos. J'avais une seule inquiétude: débarquer seule à Vancouver. J'ai zéro sens de l'orientation et je me perds facilement. Mais un couple de Toronto, les parents de Gillian Apps, arrivent quelques minutes après moi. La dame a peur de se perdre aussi.

«Finalement, nous avons appris que notre hôtel a réservé ses deux autocars rien que pour nous. Tous les parents seront transportés comme des VIP. Sinon, il aurait fallu prendre un train et ensuite transférer dans un autre pour se rendre à l'hôtel.» (Toutes les familles des membres de l'équipe canadienne ont droit à une chambre gratuite au Delta de Burnaby, gracieuseté des filles qui ont amassé des fonds.)

«Caroline m'a dit d'apporter mon passeport, sinon la sécurité ne me laisserait pas entrer au village des athlètes. Elle me fait toujours visiter où elle habite. Elle dit que c'est très luxueux cette fois. Elle m'a dit d'apporter un parapluie aussi.

«À Turin, nous avons soupé un soir avec l'équipe de hockey masculin et les parents. J'ai bavardé avec les parents de Martin Brodeur.

«Cette année, après chaque match, nous allons manger en famille avec toute l'équipe.»

Et André, que va-t-il devenir sans vous? (André est le mari, qui préfère les Jeux à la télé. Il est un peu pépère, nous dit madame O.)

«Je lui ai préparé plusieurs repas congelés. Il ne cuisine pas tellement. Nous avons commencé à cuisiner à deux, nous avons beaucoup de plaisir, mais seul, il ne ferait pas grand-chose. Je lui ai préparé des pâtes... et des pâtes. Il n'est pas maigre, il va survivre. Et il va en profiter pour terminer la rénovation de la salle de bains du sous-sol. Il dit qu'il a déjà hâte que je revienne...»

Et vous? Le sushi et les mets asiatiques? Vancouver est un paradis si vous aimez. «Je ne suis pas forte sur le sushi, mais je vais essayer encore. J'aime les mets thaï et Caroline m'a fait découvrir la cuisine indienne que j'aime beaucoup.»

Soyez prudente, madame O.

On se reparle bientôt.